Author: Serge Durflinger

Beaucoup de courage
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Beaucoup de courage

Jour J : Le Régiment de la Chaudière débarque dans la tourmente  Comme ce fut le cas pour tant d’autres régiments canadiens, le jour J couta très cher au Régiment de la Chaudière lorsqu’il débarqua le 6 juin 1944 à Juno Beach, une plage française de Bernières-sur-Mer. Le régiment avait été mobilisé en 1939 et envoyé en Grande-Bretagne en juillet 1941, où il s’était entrainé pendant trois ans. Bon nombre de ses recrues, souvent des agriculteurs ou des bucherons, venaient de la région accidentée de l’est du Québec, notamment du Bas-Saint-Laurent. La formation était l’un des bataillons de fantassins qui constituaient la 8e Brigade de la 3e Division d’infanterie canadienne. Le lieutenant D. Paré, gravement blessé, aida les survivants à gagner le rivage. Le Régiment de la Chaudière,...
Garde à vous!
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Garde à vous!

Le 22e protège le palais de Buckingham La fameuse cérémonie de la Relève de la garde au palais de Buckingham, et la protection des lieux et du monarque, sont traditionnellement des responsabilités qu’assument les détachements de régiments de fantassins britanniques très disciplinés choisis dans la Brigade of Guards. La suggestion initiale avait peut-être été faite par le roi George VI lui-même. Du 17 au 20 avril 1940, le prestigieux Royal 22e Régiment (R22eR), seul régiment canadien-français en Grande-Bretagne à l’époque, rompit avec cette pratique. Le régiment avait été envoyé en Grande-Bretagne avec la 1re Division canadienne en décembre 1939 et suivait une formation à Aldershot. À peine un mois plus tard, le Dominions Office, le ministère responsable des relations avec le Comm...
Soldats & fils
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Soldats & fils

Lorsque la guerre éclata, en 1914, des centaines d’hommes authochtones se portèrent immédiatement volontaires en dépit des politiques assimilationnistes et discriminatoires du gouvernement canadien dont ils faisaient les frais depuis des décennies. Le nombre exact d’engagés volontaires des Premières Nations est inconnu, mais on estime qu’environ 3 500 d’entre eux ont servi dans la Corps expéditionnaire canadien et que la plupart ont combattu au front. Ce chiffre représente un tiers des hommes autochtones admissibles de s’engager à l’époque. Les raisons qu’avaient les hommes de s’enrôler sont difficiles à découvrir et peu d’entre eux précisèrent leurs motifs. Le soldat William Cleary était l’un de ces hommes, et son dossier de service militaire pourrait nous renseigner sur ses motivatio...
Les premiers CÉMD francophones
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Les premiers CÉMD francophones

Le général Jean-Victor Allard fut l’un des soldats canadiens les plus influents, et pas seulement au champ de bataille. Toutefois, il n’a pas été sans susciter une certaine controverse au cours de ses 39 ans de carrière. Né en 1913 à Sainte-Monique-de-Nicolet, au Québec, le général Allard intégra le Régiment de Trois-Rivières de la Milice active non permanente du Canada (celle des militaires à temps partiel volontaires) en 1930. Il fut nommé lieutenant en 1933 après avoir réussi le cours d’état-major de la Milice, donné en anglais. Quand son régiment, l’unité blindée, fut mobilisé au déclenchement de la guerre de 1939, il rentra dans la Force active du Canada, c’est-à-dire dans l’armée régulière.  Il savait que si l’armée ne fournissait pas de formation technique (nécessaire pour un ré...
Les Soldats et les séparatistes
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Les Soldats et les séparatistes

Le Front de libération du Québec (FLQ), mouvement marxiste indépendantiste, tenta de renverser violemment l’ordre politique du Québec entre 1963 et 1970. Entre autres crimes, ses 500 membres perpétrèrent des dizaines d’attentats à la bombe dans la région de Montréal, en particulier contre le gouvernement fédéral. En 1970, la ville semblait en état de siège; la population était effrayée et les autorités, fortement ébranlées. Le 5 octobre, des militants du FLQ kidnappèrent James Cross, délégué commercial de Grande-Bretagne à Montréal, et réclamèrent la libération de leurs camarades emprisonnés en échange de sa vie. Le 10 du même mois, une autre cellule du Front enlevait Pierre Laporte, ministre québécois de l’Immigration, du Travail et de la Main-d’œuvre. Ottawa s’alarmait. Le gouverneme...
La ville du sommet
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La ville du sommet

La première Conférence de Québec, nom de code Quadrant, fut une conférence au sommet pendant la Seconde Guerre mondiale à laquelle assistèrent le président américain, Franklin Delano Roosevelt, le premier ministre britannique, Winston Churchill, ainsi que leurs chefs d’état-major, hauts diplomates et conseillers. La conférence eut lieu du 17 au 24 aout 1943 à la Citadelle et à l’hôtel Château Frontenac qui avait été réquisitionné pour l’occasion. C’est Roosevelt qui avait suggéré le lieu de la conférence, pour le plus grand bonheur des habitants de la ville et de la presse canadienne. La police militaire, la GRC, des avions survolant les alentours et des batte-ries antiaériennes installées sur les plaines d’Abraham assuraient la protection du site. Ces éminents politiciens et solda...
Des torpilles dans le Saint-Laurent
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Des torpilles dans le Saint-Laurent

La guerre était arrivée au pas de notre porte. En 1942, 23 navires furent coulés dans le fleuve Saint-Laurent et le golfe du même nom, et plus de 300 vies furent perdues lors de la brutale offensive des sous-marins allemands contre le Canada. Les défenses navales, aériennes et côtières furent donc renforcées pour tenir les U-boote à distance. Après avoir fait un temps d’arrêt en 1943, les sous-marins ennemis revinrent en 1944, mais cette fois-là leur succès fut moindre. Toutefois, le 14 octobre 1944, le sous-marin allemand de longue portée U-1223, de type IXC, à sa première et seule patrouille de la guerre, rôdait dans l’embouchure du Saint-Laurent, porte d’entrée du cœur du Canada. Son commandant, alors âgé de 23 ans, l’oberleutnant Albert Kneip, manœuvra le sous-marin à quelques kilom...
À L’ASSAUT DE LA CÔTE 70
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À L’ASSAUT DE LA CÔTE 70

QUATRE MOIS APRÈS VIMY, UN AUTRE TRIOMPHE DU CANADA FUT TOUT AUSSI HÉROÏQUE Le premier assaut de grande envergure donné par le Corps canadien après Vimy fut une victoire tactique remarquable dans le cadre d’un objectif stratégique plus large. Le but immédiat de l’assaut était de s’emparer des hauteurs occupées par les Allemands au nord de la ville, de les obliger à se replier et de menacer leur contrôle de Lille, un important centre de transport. Mais le plus important était de mobiliser les forces allemandes aux alentours de Lens et de les éloigner de l’offensive britannique en Flandres qui avait commencé le 31 juillet. L’offensive canadienne avait également pour but de causer autant de pertes que possible aux Allemands, pour empêcher l’affectation de renforts en Flandres. En ju...