Author: Serge Durflinger

Les meilleurs membres d’équipage de char d’assaut
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Les meilleurs membres d’équipage de char d’assaut

L’une des unités de blindés du Canada qui connut le plus de succès lors de la Seconde Guerre mondiale avait ses modestes origines dans la petite ville industrielle québécoise de Trois-Rivières. Établi en tant qu’unité de réserve d’infanterie francophone en 1871, le Three Rivers Regiment (TRR) avait été converti en unité blindée en 1936, bien qu’il eût fallu attendre 1940 pour qu’il ait des chars. En 1943, il fut désigné 12e Régiment blindé canadien (The Three Rivers Regiment). Le TRR fut mis en service actif le 1er septembre 1939. Le recrutement traina, en partie à cause du besoin de mécaniciens et d’opérateurs radio à une époque où ni les manuels de formation ni ceux d’entretien n’existaient en français. En octobre, 250 hommes de Trois-Rivières s’étaient enrôlés (dont beaucoup étaient ...
L’invasion américaine
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L’invasion américaine

EN 1775-1776, le Canada faillit devenir une colonie américaine. Son destin allait dépendre d’une froide bataille matinale dans une tempête de neige aux portes de Québec. Seize ans plus tôt, les forces britanniques avaient vaincu les Français sur les plaines d’Abraham et occupé la forteresse de Québec. La France avait cédé le Canada à la Grande-Bretagne lors du traité de Paris de 1763 et abandonné les habitants de la Nouvelle-France, près de 70 000 désormais sous le joug des protestants britanniques. La Grande-Bretagne avait ainsi gagné une colonie catholique francophone, la province de Québec (alors communément appelée Canada), sans loyauté envers le nouveau régime et son roi. Les Canadiens craignaient de perdre leur mode de vie. Guy Carleton, le major-général gouverneur de Québec, s’i...
Des blagues d’abord, puis la terreur, l’horreur
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Des blagues d’abord, puis la terreur, l’horreur

Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, les Canadiens ont craint que les navires transportant les contingents de soldats canadiens en Grande-Bretagne ne soient coulés dans les eaux infestées de sous-marins. C’est bien arrivé, mais une seule fois. Le vapeur Nerissa était un petit navire britannique de passagers et de fret de 5 583 tonnes, construit à Glasgow en 1926. Il fut mis à la disposition de l’armée britannique pour le transport de personnel et de matériel en 1940. Le Nerissa quitta Halifax le 21 avril 1941. Le 24, après une escale à St. John’s (T.-N.), il mit le cap sur Liverpool sans escorte. Comme ce navire pouvait soutenir une vitesse de 14 nœuds, il n’était pas obligé de se joindre à un convoi qui aurait été beaucoup plus lent (mais protégé). Il y avait 291 personnes...
Les confédérés au Canada
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Les confédérés au Canada

Le 19 octobre 1864 à 15 heures, pendant que la guerre civile faisait rage aux États-Unis, le lieutenant de l’armée confédérée Bennett Young, âgé de 21 ans, se tenait devant son hôtel. Il tira un coup de pistolet en l’air et proclama haut et fort : « Au nom des États confédérés, je prends possession de St. Albans. » Les résidents de cette petite ville du Vermont, à environ 20 kilomètres de la frontière canadienne, étaient stupéfaits. C’était l’opération la plus septentrionale du conflit. Cet été-là, il était clair que la Confédération était en train de perdre sa guerre avec les unionistes. La Grande-Bretagne demeurait neutre, mais sa principale colonie en Amérique du Nord, la province du Canada, regorgeait d’espions, de propagandistes et de soldats confédérés qui avaient été prisonniers ...
Desnazissurle Saint-Laurent
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Desnazissurle Saint-Laurent

Un puissant navire de guerre de l’Allemagne nazie aux grands pavillons frappés de svastikas qui s’aventure effrontément dans le plus grand port du Canada où des Canadiens d’origine allemande lui font bon accueil. Cette scène troublante est bel et bien vraie : Montréal se réveilla face au croiseur Emden en mai 1936. En septembre 1935, le consul général allemand Ludwig Kempff, qui habitait à Montréal, avait demandé à Ottawa l’autorisation pour que l’Emden fasse escale dans la ville du 12 au 18 mai 1936. Il s’agissait d’un « navire-école pour les aspirants de marine » sur le point d’entreprendre une croisière de huit mois en Amérique du Sud et du Nord.  De tels périples visaient à diffuser la propagande nazie et à afficher la puissance croissante de l’Allemagne. Kempff nota que « les visi...
Les zouaves pontificaux
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Les zouaves pontificaux

Les Canadiens à la défense du pape On appelait zouaves les fantassins des régiments français levés en Afrique du Nord dans les années 1830. En 1861, des volontaires français organisèrent une force internationale de milliers de zouaves pontificaux pour protéger les États pontificaux, territoires administrés par le Vatican en Italie. Ils étaient alors menacés par les forces révolutionnaires qui vou-laient unifier toute l’Italie. Le pape Pie IX avait besoin d’aide militaire, et des centaines de catholiques ca-nadiens, surtout des francophones du Québec, se portèrent volontaires.  Benjamin-Antoine Testard de Montigny fut le premier Canadien à endosser l’uniforme en février 1861. Hugh Murray, journaliste catholique anglophone dont l’oncle était évêque de Kingston, le rejoignit. Murray servi...
La bataille qui sauva le Canada
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La bataille qui sauva le Canada

Une force composée entièrement de Canadiens et de guerriers autochtones repoussa une attaque des Américains à Châteauguay en 1813 La bataille de Châteauguay ne fut qu’un petit combat de la guerre de 1812 qui se joua entre les États-Unis et la Grande-Bretagne à 45 kilomètres au sud-ouest de Montréal. Mais, il est possible que la survie même du Canada ait reposé sur son issue. N’étant pas parvenus à occuper le Haut-Canada (l’Ontario d’aujourd’hui) en 1812, l’année suivante, les États-Unis tentèrent de couper la voie d’approvisionnement qui y menait en s’emparant de Montréal et en contrôlant le Saint-Laurent. Une force d’invasion américaine venant de l’ouest se dirigea vers Montréal, tandis qu’une autre, commandée par le général Wade Hampton, se déploya du sud. Comme les fortification...
L’ennemi aux portes
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L’ennemi aux portes

En septembre 1942,le lieutenant d’aviation Maurice J. Bélanger attaqua l’U-517 allemandau large de la côte estdu Canada. La guerre avait gagné les côtes du Canada. Entre mai et octobre 1942, les U-boot allemands s’étaient livrés à une brutale offensive contre le Canada dans le golfe du Saint-Laurent et dans le fleuve Saint-Laurent. Ils avaient coulé 21 navires et causé la mort de 300 personnes. Un U-boot en particulier était responsable d’une grande partie du carnage. Le 26 aout 1942, l’U-517 que commandait Paul Hartwig, Kapitänleutnant (lieutenant de vaisseau) âgé de 27 ans, se faufila dans le détroit de Belle-Isle jusqu’au golfe du Saint-Laurent. Il s’agissait de la première opération qu’Hartwig commandait, et le sous-marinier se révéla aussi agressif que doué. L’U-517 envoya neu...
Ne jamais reculer
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Ne jamais reculer

Les Fusiliers Mont-Royal à Dieppe, 19 aout 1942 Créé en 1869, le Fusiliers Mont-Royal (FMR) est l’un des plus anciens régiments de Montréal. L’unité de réservistes fut mobilisée pour le service actif dès le début de la Seconde Guerre mondiale. D’abord en garnison en Islande en juillet, il arriva en Angleterre en octobre 1940. Le FMR servit dans la 6e Brigade d’infanterie de la 2e Division d’infan-terie canadienne. Au bout de deux ans d’entrainement, il affronta la pire épreuve qu’il devait connaitre pendant la guerre : le célèbre raid de Dieppe du 19 aout 1942.  Nous savions que nous tenions dans nos mains l’honneur du Canada.  Le FMR avait été désigné comme force de réserve pour le raid : il devait débarquer pour asseoir le succès ou protéger les forces alliées lors d’un repli....
Un travail gigantesque
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Un travail gigantesque

La formation du 425e Escadron « Les Alouettes », premier escadron canadien français de l’ARC L’Aviation royale canadienne était une institution de langue anglaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Les escadrons devaient être interopérables et agir avec ceux de la Royal Air Force. En effet, beaucoup d’aviateurs canadiens faisaient partie d’escadrons britanniques.  Cela n’aidait pas franchement l’aviation à recruter des Canadiens français, même si on leur promettait une formation linguistique. L’ARC n’avait tout simplement pas l’équivalent des bataillons francophones de l’armée de terre, où les soldats pouvaient fonctionner en français et ne parler anglais que pour communiquer avec d’autres unités. Mais, tout cela changea il y a 80 ans, en 1942.  Charles Gavan Power, mi-nistre de ...