La crise d’octobre

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Journaliste Tim Ralfe question Premier Ministre Pierre Trudeau sur la Loi sur les mesures de guerre et Trudeau avait dit “Just watch me”, Oct. 13, 1970.
PHOTO: PETER BREGG, THE CANADIAN PRESS

Le Canada a évolué rapi-dement au cours des années 1960. Le Québec en particulier a fait l’objet d’une vague de changements lors de l’élection du Parti libéral du Québec, en 1960. La Révolution tranquille, comme on a appelé cette mutation sociale, a fleuri partout au Québec. Des groupes socialistes, notamment le Parti québécois, sont apparus dans toute la province, dont ils cherchaient à obtenir l’indépendance.

Le Front de libération du Québec était un de ces groupes. Il avait pour objectif de parvenir à l’indépendance du Québec par tous les moyens. Conformément à son approche des plus radicales, le FLQ a célébré son inauguration, en février 1963, en jetant un cocktail Molotov dans une fenêtre de CKGM, une station de radio anglaise à Montréal.

Pendant le reste des années soixante, le FLQ a commis des braquages de banque, des cambriolages, et plus de 200 attentats à la bombe, dont celui de la Tour de la Bourse de Montréal en 1969. Dès 1970, de nombreux membres avaient été arrêtés et emprisonnés pour ces actes de terrorisme, le plus notable étant Pierre-Paul Geoffroy, qui a plaidé coupable à plusieurs chefs d’accusation d’attentat à la bombe (y compris celui de la Bourse), et qui a reçu 124 peines d’emprisonnement à perpétuité, la sentence la plus lourde jamais prononcée dans le Commonwealth britannique.

Le 5 octobre 1970, deux hommes se sont présentés à la résidence du délégué commercial britannique à Montréal, James Cross, et dit à la domestique qui leur a répondu qu’ils avaient un cadeau d’anniversaire pour M. Cross. Les deux hommes ont alors obligé M. Cross à monter dans une voiture qui est partie en direction du centre-ville. C’était le début de la crise d’octobre.

Cinq jours après, le 10 octobre, Pierre Laporte, ministre québécois du Travail, jouait au ballon devant chez lui à Montréal avec sa famille lorsque des membres d’une autre cellule du FLQ l’ont obligé à monter dans une voiture.

Ces otages devaient servir d’échange pour la libération de membres du FLQ qui étaient derrière les barreaux.

Est-ce que
la Loi sur les mesures de guerre
était la bonne réponse aux
attaques terroristes du FLQ?

 

Le premier ministre du Canada, Pierre Trudeau et celui du Québec, Robert Bourassa, ont vite pris la situation en main. La police a organisé une des plus grandes chasses à l’homme de l’histoire du Canada. À Ottawa, l’armée a été déployée pour protéger les maisons de politiciens et des bâtiments importants. Le 15 octobre, M. Bourassa et le maire de Montréal, Jean Drapeau, ont demandé que des soldats patrouillent dans les rues de Montréal.

Le 16 octobre, à 4 h du matin, le gouvernement fédéral a décrété un état d’« insurrection appréhendée » et proclamé la Loi sur les mesures de guerre. La police de Montréal a immédiatement mené des perquisitions sans mandat et arrêté des gens sans porter d’accusation. En vertu des règles d’urgence, le FLQ a été déclaré association illégale. Au total, 497 personnes ont été arrêtées et plus de 3 000 perquisitions ont eu lieu.

Le lendemain, le FLQ a révélé où se trouvait le corps de M. Laporte. Le cadavre a été trouvé dans le coffre d’une voiture près de l’aéroport de Saint-Hubert.

La police a trouvé la cachette des assassins le 6 novembre. Les policiers ont appréhendé Bernard Lortie, mais trois hommes ont réussi à s’enfuir. Ces derniers,
Paul Rose, Jacques Rose, et Francis Simard, ont été retrouvés dans le tunnel d’une ferme et arrêtés à la fin du mois de décembre. Paul Rose et Francis Simard, trouvés coupables de l’assassinat, ont écopé des peines les plus sévères; Lortie a été jugé coupable d’enlèvement et Jacques Rose de complicité.

À la fin du mois de novembre, des policiers avaient retrouvé M. Cross et ses ravisseurs. Ils ont décidé de négocier pour prévenir la violence. La libération de James Cross a eu lieu le 3 décembre, et ses ravisseurs se sont exilés à Cuba. Un sixième ravisseur, resté à Montréal, a été arrêté en 1980 et condamné pour enlèvement. Tous les ravisseurs ont fini par revenir au Canada, et ils ont été reconnus coupables de leurs crimes. Le FLQ a cessé ses activités en 1971.

Est-ce que la Loi sur les mesures de guerre était la bonne réponse aux attaques terroristes du FLQ? Pendant la crise d’octobre, plus de 85 % des Canadiens anglais et français ont donné raison au gouvernement de l’avoir appliquée.

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