OPÉRATION NUNALIVUT DE 2012 – PARTIE 1 : TRACEMENT DE LIGNES EN ARCTIQUE

LA PATROUILLE ATTEND QU’UN TWIN OTTER DE L’ARC TROUVE OÙ ATTERRIR POUR LE RÉAPPROVISIONNEMENT. [PHOTO : ADAM DAY]

LA PATROUILLE ATTEND QU’UN TWIN OTTER DE L’ARC TROUVE OÙ ATTERRIR POUR LE RÉAPPROVISIONNEMENT.
PHOTO : ADAM DAY

Winston Churchill avait tort. Ou tout au moins, il n’avait pas tout à fait raison. Il disait que le courage est la qualité la plus importante parce qu’elle rend toutes les autres qualités possibles. Cependant, j’ai appris que c’est faux.

Après avoir traversé 1 500 kilomètres en motoneige en Arctique avec les Forces canadiennes, guidé par un Inuit remarquable du 1er Groupe de patrouilles des Rangers canadiens, j’ai appris que le courage n’est pas la qualité dont on a le plus besoin, c’est la deuxième.

Il est tout simplement impossible de survivre en Arctique en hiver pendant quelques jours, ou même quelques heures, sans une formation et un équipement très spécialisés.

En fait, les chances contre la survie sont extrêmes : oubliez les ours blancs et le froid épouvantable, ce qui vous attrape, c’est l’énormité de l’endroit, la variété illimitée de la glace et de la neige, la lumière étrange et déconcertante, l’hostilité incontestable d’un environnement si puissante qu’elle rend les humains insignifiants.

Ayant observé les militaires et les rangers leur servant de guides s’efforcer de patrouiller en Arctique pendant 11 jours, dormant sous la tente, il est clair que la caractéristique la plus importante, ce n’est pas le courage, c’est la détermination : l’aptitude à se courber sans rompre, à endurer le stress et les difficultés, et les risques implacables des voyages en Arctique, à se reprendre, et à poursuivre son chemin. Le courage n’est pas très important si l’Arctique a déformé votre esprit au point où vous ne pouvez penser qu’à vous échapper, à mutiner ou à boire du rhum brun.

Ce n’est pas une farce. Il existe une longue tradition de dé-sastres chez les explorateurs et les aventuriers qui voyagent en Arctique et qui prouvent leur manque de détermination en flippant entièrement.

D’une certaine manière, c’est à peu près là l’objectif de l’opération Nunalivut de 2012, l’expédition septentrionale des Forces canadiennes, dorénavant annuelle : que les militaires se prouvent à eux-mêmes qu’ils peuvent opérer là-haut, au nord de tout, qu’ils peuvent continuer quand il fait moins 50 degrés, que la patrouille est perdue, dans une visibilité réduite, que les vivres se font rares, et que les ours s’approchent. La détermination.

LA SERGENTE DEBBIE IQALUK ET LE SERGENT BILLY CORNISH RELÈVENT LE CHEMIN. [PHOTO : ADAM DAY]

LA SERGENTE DEBBIE IQALUK ET LE SERGENT BILLY CORNISH RELÈVENT LE CHEMIN.
PHOTO : ADAM DAY

Le dégel d’une nouvelle frontière

Il y a une lutte pour le contrôle du haut du monde. Malgré la présence des tenues de camouflage et d’armes à feu, et même d’un général qui passe en vol à l’occasion, ce n’est pas une lutte militaire; pas vraiment. Ou en tout cas, pas encore.

Bien que la lutte pour le contrôle des terres arctiques et pour l’exploitation de ses ressources soit antérieure à la colonisation du Canada, il s’agit maintenant d’une lutte juridique et politique plus que tout autre. Il s’agit d’une question de souveraineté du territoire : qui doit décider quels navires peuvent traverser quelles eaux, quelles compagnies peuvent forer à la recherche de ressources et, en fin de compte, à qui appartient l’Arctique.

En dépit de sa complexité et, franchement, de ses difficultés, l’opération Nunalivut était simple. Pour se faire une idée de cette intention, il suffit de penser au nom de l’opération : Nunalivut. C’est un mot inuk qui signifie « terre qui nous appartient ». Notre terre.

Il s’agit d’un message catégorique.

Cependant, en ce moment-ci, il ne s’agit pas tellement d’un problème de possession du territoire, mais du contrôle des voies navigables et des ressources qu’elles recouvrent.

La grande question est de savoir si le Canada peut maintenir le contrôle du passage du Nord-Ouest, un détroit qui est toujours essentiellement gelé et qui relie l’Atlantique au Pacifique, et qui servirait de raccourci entre l’Europe et l’Asie, faisant économiser temps et argent.

Les États-Unis, la Chine, l’Inde, l’Union européenne et, disons, la plus grande partie du reste du monde, veulent tous que le passage du Nord-Ouest soit déclaré détroit international, alors que le Canada désire qu’il soit déclaré comme faisant partie de ses eaux territoriales. La différence est principalement une question de contrôle : si les choses vont de notre côté, nous décidons quels navires traversent ces eaux; autrement, pratiquement n’importe quel navire pourra passer.

Ce n’est pas que la possession canadienne du grand nombre d’iles arctiques soit parfaitement impeccable, car ce n’est pas le cas.

Traditionnellement, la possession d’un territoire se base légalement sur la découverte de la terre et sur son occupation par le pays qui déclare en être propriétaire. Dans le cas de l’Arctique, nous avons de la difficulté à prétendre l’une ou l’autre.

Les Canadiens n’étaient guère impliqués dans l’exploration de l’Extrême-Nord. Ce sont les Britanniques qui nous ont donné une grande partie de l’Arctique, en 1880, un acte qui était sans précédent sur le plan juridique, et nous avons acheté le reste à la Compagnie de la Baie d’Hudson. Voici un fait que peu de gens ne savent : une des plus grandes iles arctiques s’appelle Axel Heiberg, d’après la compagnie de bière norvégienne qui parrainait l’expédition qui l’a découverte.

Quant à l’occupation, eh bien, nos efforts y sont discutables, pour ne pas dire plus. Le délogement stratégique des Inuits en 1953, pour créer les collectivités de Resolute et de Grise Fiord dans le Grand Nord, devait servir à cimenter les revendications territoriales canadiennes et, bien que cela l’aurait fait, il s’agit d’un fiasco en ce qui concerne les droits de la personne.

Quoi qu’il en soit de ces questions compliquées, l’entreprise a une importance immense. Si les revendications néerlan-daises, danoises ou norvégiennes concernant la possession de ces terres étaient exprimées, si ces pays avaient pu occuper l’Amérique du Nord à la place des Français et des Anglais, eh bien, le monde serait bien différent (et ce ne serait pas un monde qui parle anglais).

La protection des droits souverains sur le territoire est un jeu dont les conséquences sont considérables. Cette expression est toutefois insuffisante. L’Arctique n’a pas toujours été gelé, et il ne le sera peut-être pas toujours non plus. Qui contrôle l’Arctique pourrait devenir la chose la plus importante du monde. Il est potentiellement crucial à ce point-là, ce qui fait qu’il est impératif d’essayer maintenant.

Ainsi, plus ou moins, c’est pour cela que l’opération Nunalivut a lieu chaque année, en tant que démonstration de la volonté canadienne. Et c’est ainsi que vous devriez imaginer la patrouille : comme une procession souveraine de mâts de drapeau humains qui traversent la glace pour proclamer à tous ceux que cela intéresse (même à nos frères du sud) que, malgré la possibilité de la légalité douteuse de tout ce que nous réclamons à l’égard de l’Arctique et de ses voies navigables, nous sommes les premiers dirigeants de cet endroit; nous et personne d’autre.

PATROUILLE EN ARCTIQUE. [PHOTO : ADAM DAY]

PATROUILLE EN ARCTIQUE.
PHOTO : ADAM DAY

Au nord de la baie Resolute

Le mot inuit pour les blancs est Kabluunak, c’est-à-dire « quel-qu’un qui a de gros sourcils et un gros estomac en avant ».

À la fin de l’opération, les Inuits me connaitraient en tant qu’un des nombreux Kabluunaks les plus maladroits.

La mission devait commencer à Resolute, une des collectivités les plus septentrionales du monde, et se diriger vers le nord en traversant l’ile Cornwallis et le détroit de Wellington jusqu’au bord de l’ile Devon, et y chercher une patrouille perdue. Nous devions aller en motoneige, camper chaque nuit, aller vite pour nous rendre le plus loin possible.

Deux patrouilles de 12 personnes quitteraient Resolute pour prendre part à ces recherches. Chacune comprendrait un gros groupe de rangers canadiens – des réservistes, surtout des Inuits, surnommés les yeux et les oreilles du nord par les militaires canadiens – quelques entraineurs des FC régulières, un expert en recherche et sauvetage et un infirmier.

Chacun d’entre nous devait transporter ses propres provisions derrière sa motoneige, sur un grand traineau de bois très lourd appelé qamutiq.

Le qamutiq est une invention inuite très vieille, qui a prouvé qu’elle peut survivre pendant des mois quand on la traine sur la glace et la neige cahoteuses à des vitesses plutôt grandes.

J’ai détruit mon premier en quelques minutes.

Le sergent Billy Cornish était chef de ma patrouille. C’est un vétéran d’Afghanistan (deux tours) du Royal Canadian Regiment au franc parler (« Ghosts in the Hills » [non traduit], janvier 2007) et il avait la tâche malheureuse de me donner un premier cours rapide sur la manière de traverser le terrain montagneux en motoneige tout en tirant un traineau au bout d’une longue corde.

Cornish n’a pas perdu de temps à en arriver à la partie difficile. Il m’a emmené à une petite montagne à l’extérieur de Resolute et puis il s’est lancé en bas. Comme j’allais l’apprendre, il y a des phénomènes physiques intéressants quand il s’agit de tirer un lourd traineau en bas d’une côte. Et quand je dis intéressants, je veux dire terrifiants.

Plus on va vite, plus le traineau va vite. Mais il n’y a pas moyen de ralentir, parce qu’il ne faut pas se laisser dépasser par le traineau. Cela devient une drôle de course.

J’allais très vite, et je me suis écrasé.

J’ai regardé en haut de la côte et j’ai vu le qamutik qui arri-vait vers moi à toute vitesse : 400 livres de bois et de provisions qui me fonçaient dessus. Il s’est envolé grâce à la congère où je m’étais enfoncé en passant à côté de mon épaule droite. J’ai regardé la corde de traction de 20 pieds qui se serrait plus vite que je ne l’aurais voulu.

Il existe quelques moments paisibles entre celui où l’on est absolument certain que quelque chose de mauvais va arriver et celui où cela se produit réellement. Je n’ai pensé à rien.

La corde s’est étirée en un claquement et le siège de la motoneige est devenu une catapulte qui m’a lancé tête première en bas de la montagne.

Quelle pagaille! En haut de la côte, il y avait un champ de débris qui ne devait rien à un écrasement d’avion : la motoneige à l’envers, le qamutiq à l’envers, brisé, son contenu déversé.

Billy a fini par me redresser et par redresser ma motoneige, et il a réussi à remettre le tout à l’endroit.

Quand je suis retourné à Resolute, Cornish m’a examiné et puis, son propre nez ensanglanté et l’engelure blanchissant sa peau, il a pointé mon visage du doigt et m’a dit sans ambages « ça va faire mal tout à l’heure ».

PATROUILLE EN ARCTIQUE. [PHOTO : ADAM DAY]

PATROUILLE EN ARCTIQUE.
PHOTO : ADAM DAY

La course vers la baie Snowblind

« Mon qamutiq essaie de me tuer, j’en suis sûr. »

C’est la seule chose que j’ai écrite dans mon carnet à la fin de la première journée de patrouille, durant laquelle nous avions couru à toute allure de Resolute, en passant par l’ile Cornwallis, à peu près 100 kilomètres de terrain accidenté, jusqu’à notre premier lieu de camping à la baie Snowblind, au bord du détroit de Wellington.

La sergente Debbie Iqaluk, une ranger joyeuse, espiègle et quelque peu féroce de Resolute, était notre guide. Elle a passé toute sa vie dans ce territoire et même encore aujourd’hui, maintenant qu’elle est grand-mère, elle préfère être à l’air libre que dans sa maison.

Quand Debbie nous a menés sains et saufs jusqu’à la baie Snowblind, nous nous sommes mis tout de suite à monter la tente. Ce n’est probablement pas une tente comme vous vous l’imaginez. Elle a des poutres en bois et des murs en toile. Elle est attachée aux qamutiqs que nous avons placés en carré autour de notre emplacement pour servir de coupe-vent et pour repousser les ours.

Le coupe-vent n’a pas vraiment servi, parce qu’à un certain point, il n’importe plus à quel point il fait froid.

Personne ne parle de la température. Il fait froid ou il fait plus que froid; moins 40? Moins 50 ou 60? Ça ne fait plus rien, car il n’y a rien qu’on puisse faire à part se couvrir entièrement et essayer d’allumer le poêle de la tente le plus vite possible quand on s’arrête.

Comme j’allais l’apprendre, la seule mesure du froid vraiment importante, c’est le temps qu’il faut au café bouilli pour commencer à geler.

Assis à l’intérieur de la tente, il n’y a rien à faire que de parler. Au fil du temps, Debbie nous raconte comment elle est arrivée à Resolute.

Ses parents faisaient partie du groupe qui a été emmené (qui a été transporté par la force, selon Debbie) à la baie Resolute au début des années 1950.

Ses premiers souvenirs concernent le fait d’avoir failli mourir de faim quand elle était très jeune. Les Inuits réinstallés, qu’on appelle des exilés, n’avaient que peu de provisions et ne savaient pas comment trouver de la nourriture si loin au nord. « On nous avait dit [qu’il y avait du gibier] à profusion, dit Debbie, mais il n’y avait rien. »

Elle se souvient que son père était obligé de couper le harnais du traineau à chiens pour la nourrir. Quand ils trouvèrent finalement de la nourriture, on lui donna son propre renard à manger, mais elle devait le faire durer une semaine.

Le gouvernement canadien, bien qu’il n’admette pas sa faute ni ne présente d’excuses, a accepté de dédommager les exilés en leur versant 10 millions de dollars en 1996. Cet argent n’a aucune importance pour Debbie : son père s’est noyé quand elle avait cinq ans en essayant d’aller chercher des provisions dans un navire de passage.

Au cours des 10 prochains jours, je m’aperçois que Debbie est, franchement, épatante. Elle n’est pas parfaite, alors oubliez le grand mythe du chasseur inuit. Elle est normale. Elle est par moments grincheuse, elle se perd, elle essaie d’éviter les reproches, mais rien de tout cela n’importe. Si la détermination était très appréciée, Debbie en serait la championne : elle n’arrête pas.

DEBBIE PREND L’OURS EN CIBLE. [PHOTO : ADAM DAY]

DEBBIE PREND L’OURS EN CIBLE.
PHOTO : ADAM DAY

À travers le détroit de Wellington jusqu’à l’ile Devon

Devon est la plus grande sinon la seule des iles inhabitées du monde. Des parties de son intérieur sont si isolées et austères que la NASA y a installé un camp pour les essais de son équipement spatial à l’occasion. C’est l’endroit rêvé pour faire des essais sur quelque chose comme le Mars Rover.

Quatre d’entre nous sont restés au camp de base alors que les deux tiers de la patrouille se dirigeaient au nord pour continuer les recherches, et nous nous demandions si Debbie allait recevoir un coupon à ours blanc dans le tirage hebdomadaire de Resolute.

Voyez-vous, les collectivités inuites en Arctique ont droit à un certain nombre d’ours blancs et on y décide qui va les chasser au moyen d’une loterie. La chasse est un mode de vie pour les Inuits, et surtout pour Debbie. Ce n’est pas un passetemps pour elle, elle le fait pour se nourrir.

Il se faisait déjà tard le soir lorsque Debbie a obtenu la communication par téléphone satellite. La conversation a été brève : elle avait un coupon et il ne lui restait que six jours pour tuer un ours, faute de quoi, le coupon était remis en jeu pour donner l’occasion à quelqu’un d’autre.

Elle a redonné le téléphone à Billy et elle est restée assise un moment pour penser à ce qu’elle pouvait faire.

Nous irions au nord le lendemain, et bien qu’il eût déjà été tard et que le ranger Phillip Kringayark était la seule personne sur place qui pouvait l’aider à chasser, il dit qu’il l’aiderait, et c’est ainsi que Debbie a pris la décision.

À quelques kilomètres à peine du camp, Deb a trouvé des traces fraiches, au bord du détroit de Wellington. Je suis descendu de ma motoneige pour prendre des mesures : la patte de l’ours avait au moins 14 pouces de longueur.

Pendant les deux ou trois heures qui ont suivi, Phillip et Deb ont suivi les traces sur la glace, sans apercevoir l’animal, mais étant de plus en plus convaincus qu’ils finiraient par le rattraper.

Ils montaient rapidement sur les bords de la glace en motoneige, faisant des arcs larges, pour essayer de le débusquer.

Bien que le ciel fût d’un bleu éclatant et que le soleil brillât, il se faisait tard : nous avions passé quatre, cinq ou six heures sur la glace. Mais les traces avaient été perdues et la chasse s’embourbait.

Deb se déplaçait sur une plaque de glace particulièrement cahoteuse, des éboulements de trois pieds et des morceaux d’iceberg de 10 pieds, ainsi que des crêtes infranchissables, quand, au loin, à peine visible, la tête de l’ours qui nous regardait s’est dessinée au-dessus d’un bloc de glace.

Debbie a mis plein gaz, mais en direction opposée. Elle devait aller trouver Phillip pour faire le plein d’essence afin de commencer la vraie chasse.

C’est une de ces décisions qui semblerait illogique au premier abord quand on n’est jamais allé à la chasse à l’ours blanc. Mais Deb savait que l’ours allait rester où il se trouvait si nous partions dans l’autre direction.

Et, en effet, à peu près une heure après, quand nous avions trouvé Phillip et fait le plein, et que nous étions revenus sur nos pas, l’ours était exactement au même endroit.

C’était une jeune créature à la beauté blanche et brillante. Bien qu’elle ne fût pas immense par rapport aux normes de l’ours blanc, elle mesurait quand même six pieds de longueur et pesait au moins 500 livres.

Dire que Debbie n’a aucune peur des ours blancs, c’est comme dire qu’il fait froid en Arctique; c’est le moins qu’on puisse dire et on ne le comprend vraiment que quand on le voit.

À un moment donné, pendant la chasse, l’ours s’est caché dans un amas de morceaux de glace impossible à traver-ser en motoneige. Debbie est descendue immédiatement de son véhicule est s’est avancée en marchant pour faire sortir l’ours. Sans son fusil.

Ayant survécu à cette épreuve, et l’ours étant reparti sur la glace à découvert, Deb a décidé que le moment était venu de se servir de son arme.

Elle a laissé sa motoneige s’arrêter.

Elle a pris son fusil.

Partie II : Découvrez si Debbie a eu l’ours et si la patrouille a réussi à accomplir sa mission.

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