L’issue à Kaboul: Partie 2 – Instruire l’armée Afghane

Recrues afghanes en rang à l’instruction. [PHOTO : ADAM DAY]

Recrues afghanes en rang à l’instruction.
PHOTO : ADAM DAY

« Voyez-vous », dit le Canadien en jetant un coup d’œil au groupe de 30 recrues afghanes assises sur le gravier qui ont l’air de s’ennuyer, de mâcher quelque chose ou de jouer avec leur nouvelle casquette.

« C’est… » l’officier s’interrompt et, regardant toujours les Afghans, il lève les mains et émet un long soupir.

Il est à côté d’une salle de classe improvisée, à l’air libre, au centre de Kaboul, capitale de l’Afghanistan, en plein cœur de la nouvelle et dernière chance qu’a l’OTAN de se sortir de cette guerre d’une manière qui puisse être un tant soit peu grâcieuse.

Il explique comment c’est que d’amener ce groupe d’Afghans inscrutables – des hommes que le général états-unien David Petraeus a surnommé des « caméléons professionnels » – , des civils indolents, à devenir des soldats prêts à être envoyés au combat pratiquement à la fin de l’instruction de base.

« C’est comme d’attrouper des chats », finit-il par conclure.

Il y a une machine immense, qu’il a fallu des années à fa-briquer, qui espère-t-on produira une force de sécurité afghane pouvant assumer la responsabilité du pays, presque entièrement toute seule, en 2014. Cette machine a beaucoup d’éléments mobiles et elle peut se détraquer à tout moment : le moment du recrutement; de l’alphabétisation; de l’instruction de base individuelle, de compagnie ou d’avant le déploiement; et, bien entendu, de la formation sur le tas, c’est-à-dire au combat.

Le rôle du Canada dans cette machine – la mission de formation de l’OTAN en Afghanistan – a été baptisé opération Attention et elle consiste en à peu près 950 militaires canadiens basés principalement à Kaboul et dans ses environs, mais aussi à Mazar-e-Sharif, au nord, et à Herat, à l’ouest.

Les recrues afghanes obtiennent une instruction en  premiers secours à Kaboul, sous les yeux des Canadiens. [PHOTO : ADAM DAY]

Les recrues afghanes obtiennent une instruction en premiers secours à Kaboul, sous les yeux des Canadiens.
PHOTO : ADAM DAY

Cette machine a plusieurs parties clés. Le Centre consolidé de mise en service de l’équipement, près du chemin Jalalabad, à l’est de Kaboul, où les efforts de formation de l’OTAN convergent, en est un. C’est là où les compagnies de la nouvelle armée afghane sont mises à l’épreuve avant d’être envoyées dehors. À la fin de 2011, un groupe d’environ 100 soldats canadiens du 3e Bataillon de la Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (3PPCLI) était plus ou moins responsable de la supervision du Centre. Leur rôle, aux côtés de partenaires de la coalition provenant des États-Unis, de la Jordanie, de la Grande-Bretagne et de bien d’autres pays, se limitait à conseiller et à guider l’équipe afghane soi-disant responsable du Centre. Il s’agissait de former le formateur.

Centre consolidé de mise en service de l’équipement

Il reste à peu près deux mois au personnel de ce centre pour préparer des unités militaires au combat. En plus des compa-gnies de fantassins, ils forment aussi des unités d’ingénieurs, d’artilleurs, de nettoyeurs de routes, de service et de soutien.

Leur travail, à leurs yeux, n’est pas vraiment de créer des unités qui puissent assurer une population ou gagner une guerre, mais simplement de créer des unités qui puissent survivre jusqu’à l’endroit où elles sont déployées.

Le capitaine Al Younghusband, un des officiers canadiens qui travaillent au Centre, est un vétéran de Kandahar. « Nous bâtissons des unités qui peuvent se défendre pendant qu’elles se déploient. Quand elles arrivent [à leur destination], elles obtiennent une formation plus poussée. »

Younghusband dit que les priorités sont la formation des unités en mesures défensives – contre les EEI, les embuches, etc. – et l’enseignement des tactiques et des compétences en communication de base qu’il leur faut pour survivre. « Et ce n’est que pour leur faire atteindre leur corps », ajoute-t-il.

Il semble y avoir quelques problèmes qui tourmentent le Centre et, par extension, les forces de sécurité afghanes. Quiconque a passé un peu de temps avec l’armée ou la police afghane reconnaitra immédiatement ces problèmes. D’abord, le commandement est inconsistant. Ensuite, la discipline est sporadique et difficile à imposer.

Younghusband connait très bien ces problèmes. On pourrait dire qu’il vit avec ces problèmes au jour le jour.

Le dernier bataillon de fantassins qui est passé par le Centre « a été considéré comme reçu », mais tout juste, dit-il. Le problème résidait dans le commandement. « Dans beaucoup de cas, leurs commandants de compagnie, de divers milieux, sont choisis par le ministre de la Défense. Le gars le plus fort ici, nous l’avions conseillé en Kandahar en 2008, du 205e Corps, et il était énormément en avance sur les autres par rapport à son acquis tactique et à ses capacités de maintenir sa concentration. Tandis que beaucoup de ces gars, ils obtiennent leur poste parce qu’ils connaissent quelqu’un ou quelque chose comme ça. Ainsi, dans certains cas, on en a un bon, et dans d’autres, on a un gars qui a réussi à venir on ne sait comment et qui a beaucoup de difficulté. »

Les Afghans s’exercent aux opérations de convoi sur un plateau près de Kaboul. [PHOTO : ADAM DAY]

Les Afghans s’exercent aux opérations de convoi sur un plateau près de Kaboul.
PHOTO : ADAM DAY

Et ce n’est pas seulement les commandants de compagnies qui ont des problèmes. « La majorité des commandants de peloton arrivent directement de l’académie nationale de formation d’ici, alors ils n’ont pas beaucoup d’expérience quant à ce qui se passe vraiment ici, dit Younghusband. Le corps des sous-officiers, c’est pareil […], je ne dirais pas vraiment que les sous-officiers sont sous-développés; je dirais plutôt qu’ils sont fragiles. Ils n’ont pas d’acquis tactique. C’est un défi, pour ne pas dire plus, quand on essaie de les perfectionner. Les unités sont simplement toutes neuves. Il n’y a personne qui ait des acquis. »

Bien que ce soit relativement facile pour les Canadiens de cerner les problèmes comme le patronage et le déficit dans le commandement qui en résulte, ce n’est pas facile de s’y attaquer, et cela ne cadre pas avec la politique de recul, de se tenir à distance qu’on suit pour faire en sorte que les Afghans soient vraiment capables d’acquérir l’indépendance en 2014.

Le deuxième problème, celui de la discipline, est plus ou moins relié au premier.

« Certains de ces gars ont l’impression que, comme ils sont officiers, ils n’ont pas besoin de prendre part à la formation, dit Younghusband. Alors on les voit apparaitre tout à coup juste avant la validation. Et leur rendement à la validation reflète bien la quantité d’instruction qu’ils ont reçue. Ils essaient de se justifier en disant : “J’ai du travail à faire; j’ai du travail à faire; j’ai du travail à faire”, mais en réalité, je pense savoir ce qu’ils font, et ce n’est pas grand-chose. »

Bien que des efforts aient été entrepris pour corriger la discipline militaire afghane, c’est encore un problème que Younghusband n’a simplement pas les outils pour régler, de sorte que, dit-il, « c’est un problème auquel nous sommes confrontés actuellement. Je ne pense pas qu’il y ait encore une vraie solution à l’élément qu’est la discipline. Les gars arrivent et s’en vont, selon s’ils partent sans permission en vacances ou quelque chose comme ça; on essaie encore de découvrir comment ils disciplinent leurs propres soldats. Évidemment, on essaie de minimiser l’élément culturel selon lequel il leur est permis de tout simplement frapper un de leurs gars. Ça ne se fait pas. Mais en ce qui concerne de les tenir responsables – la prison, les amendes, les mesures administratives – je pense qu’ils peuvent déduire leur paie, et c’est à peu près tout. »

« Même ici, je ne sais pas pourquoi, mais on doit escorter tout le monde pratiquement partout pour savoir où ils se trouvent à n’importe quel moment, parce que si on les perd de vue, ils disparaissent. C’est un problème institutionnel qu’ils doivent régler. Attrouper des chats : c’est à peu près ça. »

Le cœur de la machine

Le Centre de formation militaire de Kaboul (CFMK) est en plein centre de la machine bruyante. C’est là où de grands nombres de nouvelles recrues reçoivent leur instruction de base sur les armes, les techniques de survie et même, dans certains cas, des cours d’alphabétisation. Plus de 200 Canadiens s’y trouvent pour superviser le processus. L’endroit est des plus animés. Il y a des groupes d’Afghans portant un nouvel uniforme qui courent le long des routes à n’importe quelle heure.

« Le CFMK est le premier centre de formation en Afghanistan, dit le colonel Mike Minor, le Canadien responsable des forces de la coalition du camp. Ils font passer quelque 60 000 soldats, c’est-à-dire à peu près le nombre de militaires dans les Forces canadiennes, chaque année. Ils forment des soldats, des sous-officiers et des officiers, et à cause de la quantité, la qualité de la formation n’est pas vraiment optimale, mais comme le disaient les Russes, des fois, la quantité même est une qualité. Et c’est juste. Quand on a au moins 7 000 recrues en formation, les ressources risquent de manquer. Le cours ne dure que huit semaines, alors le temps vient à manquer. Le rapport instructeur-étudiant n’est pas le meilleur. »

Le nombre total des forces de sécurité afghanes prévu pour 2014 n’est pas toujours le même, mais il devrait être d’environ 300 000. En attendant, c’est le sprint pour se préparer à la transition. « Une course vers 2014, ce n’est peut-être pas la manière la plus juste d’appeler ça, dit Minor. Comme on vient de nous en faire part, pour 2013; un raccourci d’un an. Le créneau s’est rapproché un petit peu; on leur aura remis la sécurité et les institutions comme celle-ci, donc toutes les fonctions de la formation. Mais il pourrait y avoir des opérations en cours pour surveiller ce qu’ils font. C’est ce que nous comprenons sur le plan militaire. Il y aura quelque chose ici, que ce soit de l’OTAN, des Américains, ou des autres pays, peut-être du Canada, si le Canada décide d’allonger la mission. »

Les Afghans eux-mêmes sont vraiment conscients des implications de 2014. Non seulement les soldats de l’OTAN partiront-ils en grande partie, mais il y aura inévitablement une réduction de l’aide et des fonds de reconstruction, une source de revenus qui constitue actuellement un immense pourcentage du budget du gouvernement afghan. « C’est un point important parce que les Afghans perçoivent aussi que nous partons tous et que, tout d’un coup, ils se retrouveront tout seuls. Ce qui a malheureusement donné un climat où ils ressentent le besoin de s’attrouper : ils se préparent à un avenir sans nous. Et dans un certain sens, ça nuit un peu à la mission parce qu’ils ne comprennent pas qu’il devrait y avoir un soutien international pendant un certain temps, dit Minor. C’est évident à tous les niveaux. Une partie de l’augmentation de la corruption pourrait provenir de ça, les gens essaient de se préparer à un avenir pire.

En attendant, le travail se poursuit sur le terrain au Centre de formation. D’une manière très semblable à celle du centre de mise en service, les Canadiens n’ont pas vraiment un rôle direct dans la formation des recrues afghanes, tout au moins formellement. « Il y a un tout petit peu plus de 400 conseillers, de 10 pays, qui travaillent pour moi directement, dont environ 200, je dirais… 210 Canadiens, mais il y en a environ 280 dans le camp à ce moment-ci. Mais notre rôle est consultatif, alors actuellement, nous sommes comme une force fantôme qui offre des conseils. La seule manière de faire ça efficacement, c’est de créer de très bonnes relations, et pour faire ça, il faut passer du temps avec eux.

Le travail de Minor comprend aussi la consultation de son homologue afghan au niveau du commandement (actuellement le brigadier-général Patiani) sur les problèmes qu’il doit régler pour diriger un grand établissement d’instruction.

« Le temps en quantité finit par mener à un temps de qualité, dit-on, et ils commencent à écouter, ils commencent à poser des questions. Mais la réalisation de notre plan de transition ici même commence l’été prochain et il doit durer à peu près un an, pendant lequel le CFMK sera transmis à Patiani, et je suis pas mal certain qu’ils seront prêts à ce moment-là. Le CFMK est une nouvelle vraiment bonne. »

En attendant, Minor se concentre sur l’amélioration de la qualité du commandement afghan autant que possible, selon les paramètres qu’on lui a donnés. « En ce qui concerne la formation des officiers, on a déjà vu une amélioration subite de la qualité des officiers, dont le nombre aux cours est tombé d’environ 150 à 50 parce que leur sélection était devenue plus rigoureuse et que le rapport instructeur-élève s’était amélioré. Voyez-vous, les Afghans ne sont pas incapables d’apprendre, ils peuvent même exceller, mais l’importance de la tâche veut dire que leur qualité est suffisante plutôt qu’excellente.

« Quant au brigadier-général Patiani, il sait comment il veut mener son monde, et il n’a pas besoin d’énormément de conseils. Quoi qu’il en soit, je passe quelques heures par jour avec lui. Le système judiciaire de l’Armée nationale afghane (ANA) est un domaine que j’aborde avec lui ces temps-ci. Il ne comprend pas très bien les pouvoirs qu’il a en tant que commandant pour instiller la discipline par des moyens autres que d’enfermer les gars ou de les envoyer à Kandahar, ou à l’occasion, de les gifler. Pas de violence, les soldats ne sont pas battus ni rien de ça, mais les commandants afghans ont l’impression d’être restreints par leur système judiciaire, alors, actuellement, on fait venir des spécialistes de l’école de droit de l’ANA pour les en informer, lui et son personnel; pour leur faire comprendre qu’il existe un tout nouveau système judiciaire qu’ils peuvent utiliser pour discipliner les soldats : des méthodes moins draconiennes que celles d’autrefois.

Il va sans dire que Minor ressent les mêmes frustrations que Younghusband au Centre de mise en service de l’équipement et, comme lui, il a l’espoir que les choses s’amélioreront. Le code de la discipline, dit-il, « n’est pas compris. Ils en ont un maintenant, mais pas dans l’arrière-pays ».

Chose intéressante, au niveau de Minor, un tout autre défi se précise : les capacités des Afghans relativement aux approvisionnements et à la logistique sont, dirait-on, notoirement sous-développées. « Il nous faut nous appliquer beaucoup en ce qui concerne leurs propres systèmes et leurs propres processus, de façon à améliorer leur efficacité. La logistique est un véritable problème; c’est là où je fais le plus d’efforts en ce moment-ci. C’est drôle, mais quand je vois des soldats passer trois ou quatre semaines en petites sandales et en habits civils sur un cours de huit semaines, je trouve que ça ne va pas assez bien. Et nous avons la responsabilité morale de les aider, parce que certains de ces soldats vont au corps et au combat au bout de huit semaines alors qu’ils ne sont pas prêts. »

La vengeance du caméléon

Il y a un autre problème qui complique les efforts d’instruction actuels que déploie le Canada : les forces de sécurité afghanes ont une propension à attaquer leurs alliés de l’OTAN avec n’importe quelle arme qui leur tombe sous la main. Cela ne va pas exactement changer la donne, mais on peut dire sans crainte de se tromper que c’est un important sujet de préoccupation pour tout Canadien entouré d’Afghans en possession d’armes à feu.

Il y a eu au moins 40 incidents de violence d’Afghans contre alliés au cours des cinq dernières années. La France a même décidé de retirer des troupes après un incident, en janvier, où quatre ressortissants français sont morts.

Les causes de la violence sont variées et souvent abstruses. Des fois, les talibans s’attribuent le mérite et prétendent que le tireur était un des leurs qui s’était infiltré; des fois, il semble qu’il s’agit d’un grief personnel. Quoi qu’il en soit, il est clair que les Canadiens se méfient beaucoup. Minor, par exemple, a déjà ressenti le besoin de débloquer son étui à pistolet lors d’une confrontation avec un militaire haut gradé dans une salle de conférence. Un autre officier canadien qui se rend régulièrement à un stand de tir avec des Afghans dit qu’il est toujours prêt à tirer et qu’il avertit les Afghans que s’ils lui font face avec une arme chargée, il leur tirera dessus. Le major Travis McKeen du 3PPCLI a rapporté qu’au Centre de l’équipement, ils ne donnent des munitions aux Afghans que juste avant leur départ au camp et que, durant cette période, tous les Canadiens ont des armes chargées en plus de porter leurs vêtements pare-balles et leurs casques. « Le moment le plus dangereux pour la coalition, dit McKeen, c’est probablement quand on donne aux Afghans leurs munitions, juste avant leur départ. À cause de ce risque, on porte tous nos vêtements pare-balles les soirs de déploiement. »

Le moment de partir

La question fondamentale vise à savoir si cette armée que le Canada contribue à former sera en mesure d’assurer l’Afghanistan. Personne ne le sait. Ce dont on est à peu près certain, c’est qu’il y a peu de risques d’une défaite catastrophique. Malgré ce que prédisent les prophètes de malheur, par exemple, il est difficile d’imaginer les talibans prendre Kaboul par la force en 2016; il y a trop de militaires de l’ANA bien armés pour que cela puisse se produire. Comme dit Minor, la quantité même est une qualité.

En outre, le débat qui tourne autour de la date de la fin, en 2014, est un peu trompeur. Selon des entrevues qui ont eu lieu en Afghanistan et ailleurs, il semblerait que, tout comme l’arrivée de 2014 signalera une nouvelle dynamique de la guerre terrestre – la guerre menée par l’OTAN deviendra une guerre menée par l’Afghanistan – elle signalera aussi une nouvelle stratégie des États-Unis envers l’Afghanistan. La stratégie de stabilisation de l’Afghanistan au moyen d’un déploiement d’un grand nombre de soldats a été difficile à mettre en œuvre; après plus de 10 ans, il n’y a aucune indication que la violence s’atténue. Le changement de stratégie en est donc un d’engagement politique, spécialisé en assistance militaire des alliés afghans et, nul n’en doute, dans la rétention de la capacité de mener des raids et même des bombardements si la situation devenait incontrôlable. Bref, la stratégie en 2014 en sera une d’étouffement.

Mais, même là, l’issue est incertaine. Ce que sera le contexte politique à Kaboul en 2018 est imprévisible : les droits des femmes, l’éducation des enfants, la démocratie elle-même, rien n’est sûr à la suite de la nouvelle stratégie. Tant que le gouvernement afghan fait de son mieux pour obéir aux lois internationales, c’est-à-dire pas de cerveaux ou de camps d’instruction du terrorisme, la nouvelle stratégie sera dite triomphale.

Ce sera la période du jugement dernier pour l’Afghanistan. Les temps où il était conseillé, ou même rentable, de se faire caméléon professionnel touchent à leur fin. Ce sera aux Afghans de décider de leur propre sort.

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