Les joueurs de fléchettes mécontents du règlement

Les Ontariens étaient bien placés pour faire table rase aux Championnats nationaux de fléchettes de 2012, à la filiale North Vancouver, prenant part, du 4 au 6 mai, aux dernières parties dans les catégories des simples, des doubles et des équipes, mais en fin de compte ils ont partagé la gloire avec les joueurs de l’Alberta–Territoires du Nord-Ouest et du Nouveau-Brunswick.

Les matchs étaient serrés : il y avait des égalités pour la deuxième place chez les simples et pour la première chez les doubles. « Le degré de compétition est fantastique, ici », dit Kerry Howe de la filiale ontarienne Everett.

« Il y a des gens qui prennent part aux internationaux », dit John Brann de la filiale Moose Jaw de la Saskatchewan.

On devrait peut-être s’y attendre dans un tournoi auquel participent les meilleurs joueurs de chaque division, et dont beaucoup ont une pratique de ce sport longue de dizaines d’années. Et ils en ont besoin : les fléchettes sont un jeu de finesse physique et mentale. Le score se compte à rebours à partir de 701 chez les équipes, de 501 chez les doubles et de 301 chez les simples. Les compétiteurs doivent lancer un double pour commencer et un autre pour finir avec un pointage exact.

Il faut du flair mathématique pour cette compétition, ainsi qu’une maitrise supérieure et des nerfs d’acier. À partir du premier lancer, les joueurs calculent quelles sont les combinaisons qui les placeraient le mieux pour obtenir un double final avant leurs adversaires. Les cibles n’étant que de quelques centimètres carrés, quelques millimètres à peine séparent un bon lancer du désastre. Pourtant, les joueurs étaient si bons que plus de 20 d’entre eux ont inscrit des 180, le score le plus élevé qu’on puisse obtenir en un coup : et quatre d’entre eux l’on fait plusieurs fois.

« C’est une question de doubles, dit Howe. Ce sont de bons joueurs de fléchettes. Nous sommes de bons joueurs de fléchettes. C’est un prêté pour un rendu, c’est pile ou face, à qui gagnera tel ou tel jour. »

Les joueurs étaient mécontents de la nouvelle méthode de décider des première et deuxième places au tournoi. D’après les vieilles règles, chaque équipe joue contre toutes les autres en une poule de matchs de trois parties qui valent un point chacune. Les gagnants sont ceux qui ont inscrit le plus grand nombre de points et les égalités sont départagées selon qui a battu qui pendant la poule. D’après les nouvelles règles, les deux meilleurs joueurs de la poule jouent trois parties pour décider qui remporte la compétition. S’il y a une égalité à la deuxième place, une autre poule sert à décider qui joue avec le premier pour le championnat.

Aux championnats de 2012, les formations jouant pour le titre chez les doubles et chez les équipes étaient évidentes après la poule, mais il y avait trois ex aequo en deuxième chez les simples, ce pour quoi il a fallu une poule et le risque d’une deuxième poule si la première se terminait aussi par une égalité.

« D’après moi, quand un tournoi se joue en format de poule […] l’ordre est décidé d’après qui a lancé le mieux pendant toute la journée, alors il n’y a pas de raison de faire des barrages entre le premier et le deuxième », dit John Verwey de la filiale ontarienne Blyth.

Les nouvelles règles pourraient couter le championnat au meilleur joueur de la journée, dit-il. Dans son cas, il a dû attendre 45 minutes à peu près pendant qu’une poule décidait de la deuxième place. Un tel temps perdu est un désavantage, car la personne qui finit en première place se refroidit, et puis se mesure à un joueur encore chaud et alerte qui vient de terminer une poule.

« La modification a été faite à la demande des joueurs eux-mêmes, dit le membre du Comité national des sports, Brent Wignes. Ils croyaient que le jeu s’en trouverait un peu amélioré.  Actuellement, ce sont tous des joueurs d’élite, et en n’importe quel jour ou n’importe quelle semaine, n’importe lequel pourrait ga-gner. » Quand deux équipes sont de force égale, la nouvelle règle donne à celle qui arrive en deuxième une nouvelle occasion de finir en première place.

Au banquet de clôture, Wignes a demandé aux joueurs s’ils aimaient la nouvelle règle et leur réponse a été un non catégorique. Il a dit aux joueurs que la demande de modification doit se faire à la filiale et qu’elle doit grimper les échelons dans les directions divisionnaires et nationale. Verwey dit qu’il va demander qu’on revienne aux vieilles règles, où l’on décidait qui gagnait d’après les scores des jeux en poule.

La fin de semaine a commencé de façon exubérante, car les équipes arrivaient, le vendredi, par un temps des plus beaux et en un lieu superbe. La filiale North Vancouver occupe le rez-de-chaussée de la Legion Towers, édifice à 14 étages d’un ensemble immobilier pour ainés et vétérans, et le coin le plus près du mont Grouse offre une vue spectaculaire de la montagne et de la mer. La soirée s’est terminée par une partie de doubles choisis au hasard.

Les cérémonies d’ouverture, le samedi matin, ont été remarquables par leur simplicité. « Vous nous faites un grand honneur d’être venus », dit la présidente Rhonda Thomas.

« Vous êtes ici pour la camaraderie et pour profiter du jeu », dit Wignes en souhaitant bonne chance aux joueurs, avant de déclarer le championnat officiellement ouvert.

Le combat pour le titre des simples a commencé peu après, les scores inscrits étant serrés jusqu’à ce que Verwey obtienne deux points d’avance, au septième tour, une avance qu’il a maintenue jusqu’à la fin, à 18 points.  Fred McKinnon de la filiale néobrunswickoise Carleton de Saint John, Seymour Dixon de la filiale Stellerton de la Nouvelle-Écosse et Brann de la Saskatchewan ont tous obtenu 16 points. McKinnon a remporté cette poule, mais il a été battu par Verwey lors du match final de trois parties.

La victoire était douce pour Verwey. « La première fois que j’ai joué avec Fred, il y a des années, j’ai perdu 2-1. Aujourd’hui, c’est un peu comme une vengeance. »

Pendant la poule des doubles, Dan Olson et Kerry Howe de la filiale ontarienne Everett tentaient de rattraper Keith Way et Elvis Beaudoin de la filiale Vincent Massey de Yellowknife, des Territoires du Nord-Ouest. À la fin de la poule, ils étaient ex aequo à 20 points; l’Alberta–Territoires du Nord-Ouest a gagné en deux parties. Le plus beau lancer de la journée pour Beaudoin était « le double du haut contre l’Ontario » qui lui a donné la partie. Il s’agissait du troisième voyage aux nationaux de cette équipe, et de sa première victoire.

Le dimanche matin, l’équipe qui menait changeait constamment entre celles de l’Alberta–Territoires du Nord-Ouest, du Québec, et de l’Ontario, laquelle était formée de Frank Browne, Jason Marchis, Perry Parsons et Mike Power de la filiale Col. Alex Thomson Memorial de Mississauga. À la cinquième partie, l’équipe du Nouveau-Brunswick est remontée, égalisant les 10 points de l’Ontario. Ils étaient ex aequo à 13 points à la sixième partie, et la poule s’est terminée par 18 points pour l’Ontario et 19, pour MacKinnon, Tom Vaughan, Steve Foster et Gerry Johnston de la filiale Carleton. Aux barrages, l’Ontario a dû lancer trois fois pour obtenir le double du départ, ce qui a donné un avantage au Nouveau-Brunswick qui a gagné la première partie, et bien que les scores soient demeurés serrés à la deuxième partie, c’est l’équipe des Maritimes qui a obtenu le double de la sortie en premier.

« On a poursuivi l’Ontario tout au long du tournoi, dit McKinnon. Toute la journée, c’était d’avant en arrière, d’avant en arrière. »

Les joueurs de fléchettes ne tombent pas dans le sentimentalisme quand on leur pose des questions sur les défis concernant leur sport : la concentration vainquant l’adversaire, la lutte avec leurs propres nerfs. Mais ils dévoilent joyeusement ce qui les fait revenir chaque année. « Ce sont les gens qu’on rencontre, dit Vaughan. […] On a tellement de plaisir à jouer avec les légionnaires. Ils sont très compétitifs, mais on ne se fâche pas quand on perd. »

Les membres de la filiale aussi se sont amusés, dit Thomas, et elle a louangé l’équipe de bénévoles dirigés par la présidente du Comité des préparatifs locaux, Tammy Mercier. Ils ont organisé l’évènement et nourri les compétiteurs tout au long de la fin de semaine, et ils ont ramené ces derniers à l’aéroport.

Résultats

Équipes : N.-B. (fil. Carleton de Saint John), 19; Ont. (fil. Col. Alex Thomson Memorial de Mississauga), 18; Qc (fil. Terrebonne Heights de Mascouche Heights), 15: N.-É.–Nt (fil. New Ross), 14; T.-N.–Lab. (fil. Channel de Port aux Basques), 14; Alb.–T. N.-O. (fil. Vincent Massey de Yellowknife), 14: C.-B.–Yn (fil. Chilliwack), 13; Sask. (fil. Moose Jaw), 12; Î.-P.-É. (fil. Charlottetown), 9; Man.–N.-O. O. (fil. Selkirk), 7.

Doubles : Alb.–T. N.-O. (Keith Way et Elvis Beaudoin, fil. Vincent Massey), 20; Ont. (Dan Olson et Kerry Howe, fil. Everett), 20 (deuxième place); N.-É.–Nt (Kevin Boylan et Sheldon Fudge, fil. New Ross), 18; Sask. (Curt Gamble et John Brann, fil. Moose Jaw), 14; T.-N.–Lab. (Paul Osmond et Guy Bobbett, fil. Channel), Qc (Jean Filiatrault et Martin Tremblay, fil. Terrebonne Heights), 13; N.-B. (Scott Tracy et Kevin Bailey, fil. Black’s Harbour), 10; Man.–N.-O. O. (Vern Tkach et Cory Tkach, fil. West Kildonan de Winnipeg), Î.-P.-É. (Frank Cudmore et Darren MacNevin, fil. Charlottetown), C.-B.–Yn (Gilbert Guindon et Dale O’Brien, fil. Cranbrook), 9.

Simples : Ont. (John Verwey, fil. Blyth), 18; N.-B. (Fred McKinnon, fil. Carleton), 16; N.-É. (Seymour Dixon, fil. Stellerton), Sask. (John Brann, fil. Moose Jaw), 16; T.-N.–Lab. (Richard LeRiche, fil. Channel), 15; Qc (Claude Séguin, fil. Terrebonne Heights), 13; Man.–N.-O. O. (Ryan Tkach, fil. West Kildonan), Alb.–T. N.-O. (Dean Willis, fil. Vincent Massey), 12; C.-B.–Yn (Gilbert Guindon, fil. Cranbrook), 9; Î.-P.-É. (Frank Cudmore, fil. Charlottetown), 8.


Search
Connect
Listen to the Podcast

Leave a Reply