L’attachement aux normes supérieures

Le ministre d’Anciens Combattants Canada (ACC), Jean-Pierre Blackburn, a été très occupé et a beaucoup voyagé en janvier. Il a traversé le pays en ouragan pour parler des modifications faites récemment à la manière dont ACC appuie les anciens combattants.

Il a rencontré des dizaines d’anciens combattants, d’organisations d’anciens combattants et d’employés d’ACC, et son bureau a envoyé de nombreux communiqués de presse qui insistaient tous sur les progrès de son ministère quant à la modernisation et à l’amélioration des services offerts aux anciens combattants, surtout pour ce qui est des réponses et de la paperasserie. Il a fièrement fait remarquer que le temps normal d’une réponse liée à l’admissibilité à la réadaptation, qui était de « quatre semaines » auparavant, n’est plus que de « deux semaines ». Il a déclaré que les anciens combattants ne sont plus obligés de remplir autant de documents quand ils présentent une demande d’indemnités dans le cadre du Programme d’autonomie des anciens combattants, et qu’il y a 20 gestionnaires de cas de plus dans les secteurs où il y a un grand besoin de service personnalisé. Il a aussi fait remarquer que les centres d’appel du pays, établis en vue d’assister les anciens combattants, sont mieux équipés pour que les gens qui appellent puissent parler à un représentant d’ACC en moins de deux minutes.

Ces annonces sont formidables et nous félicitons le ministre et le ministère de leurs efforts. Qui vivra verra si ces modifications seront couronnées de succès et maintenues, bien sûr. Par exemple, c’est très bien de dire que 80 p. 100 des gens qui appellent ACC parlent à un représentant en moins de deux minutes, mais est-ce que ce premier contact avec le centre d’appels mène immédiatement à une assistance qualitative ou à une attente plus longue? Faire en sorte que quelqu’un réponde au téléphone quand un ancien combattant ou une personne à sa charge appelle pour poser une question ou demander de l’aide, c’est la moindre des choses qu’un pays reconnaissant puisse faire.

Ce qu’il ne faut pas oublier à ce sujet, cependant, c’est qu’aucune de ces mo­difications ne devrait être prise pour le dessus du panier. Elles devraient plutôt être considérées comme des éléments fondamentaux d’un système équitable et juste où l’on a un sens commun et où l’on s’occupe des anciens combattants et des personnes à leur charge, un système qui devrait donner le « bénéfice du doute » relativement aux demandes d’assistance ou d’indemnités.

Il ne faut surtout pas oublier cela, car depuis quelques mois, les gratte-papiers du gouvernement sont à la recherche de manières de réduire les programmes fédéraux. Bien qu’on s’attende à ce que les réductions soient importantes, le gouvernement devrait éviter de porter atteinte à ce qui est sacré. Quant à la loi servant à apporter des améliorations à la nouvelle Charte des anciens combattants, elle est devant le gouvernement (depuis janvier, cf. l’éditorial de janvier-février) et il est à espérer qu’elle sera adoptée et mise en œuvre rapidement. En général, le gouvernement ne doit pas oublier l’engagement pris par le Canada envers ses jeunes femmes et ses jeunes hommes lorsqu’il leur a demandé de prendre du service.

Tous les anciens combattants, qu’ils aient débarqué en Italie en 1943 ou en Normandie en 1944, qu’ils aient servi en Extrême-Orient ou au pays, ou qu’ils aient même fait face à la chaleur et à l’imprévisibilité des insurgés en Afghanistan, méritent les meilleurs services que le gouvernement et la bureaucratie puissent leur rendre.

Une cause près de chez soi

Il y a, dans chaque ville ou village au Canada, un monument — petit ou grand — servant à honorer les sacrifices faits en temps de guerre. La plupart de ces endroits tranquilles deviennent le point central de la collectivité au jour du Souvenir. À d’autres moments, ce sont des lieux où tout un chacun réfléchit à un parent ou à ce qu’une collectivité a perdu à la guerre.

Anciens Combattants Canada (ACC) estime qu’environ 6 000 cénotaphes ont été bâtis en l’honneur des militaires décédés et des anciens combattants. Ils ont presque tous été érigés par des groupes communautaires, des organisations d’anciens combattants, des sociétés historiques ou des administrations municipales. Malheureusement, les intempéries ou la négligence en ont abimé certains et les sacrifices de conflits plus récents n’ont pas été ajoutés à certains autres.

Certaines organisations de bénévoles qui ont bâti les monuments commémoratifs ont disparu, et c’est souvent la filiale locale de la Légion qui est de­venue la gardienne, officielle ou non, de ces endroits sacrés.

ACC a mis sur pied le Programme de restauration de cénotaphes et de monuments il y a cinq ans. Le programme sert encore aux organisations d’anciens combattants, aux administrations municipales, aux œuvres de bienfaisance enregistrées, aux établi­s­sements d’enseignement et aux autres organismes qui acceptent de faire un tel travail. Il octroie jusqu’à 50 p. 100 des dépenses admissibles, sans toutefois dépasser 25 000 $, et il a financé jusqu’à présent quelque 300 projets totalisant environ 2,8 millions de dollars. Toutes ces modernisations ont été approuvées par un groupe d’experts et de parties intéressées, y compris un représentant de la Direction nationale de la Légion royale canadienne.

ACC a annoncé, en novembre, qu’un million de dollars sera réservé chaque année pour que les organisations de bénévoles bâtissent de nouveaux monuments ou qu’elles fassent d’importantes rénovations aux monuments actuels (cf. page 24). Le nouveau Programme d’aide à l’édification de monuments commémoratifs dans les collectivités leur procurera jusqu’à 50 p. 100 du cout, sans pour autant excéder 50 000 $.

Nous sommes heureux de cette nouvelle parce que restaurer ou ériger des cénotaphes s’effectue dans les collectivités, où l’on trouve de nombreux volon­taires prêts à mettre la main à la pâte. Le dévouement qu’il faut aux Canadiens pour mener un projet à bien en dit long sur leur souvenir des héros tombés au champ d’honneur.

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