La solide amitié entre le Canada et la Hollande

Il n’y en avait plus autant qu’avant, mais les anciens combattants canadiens qui sont retournés aux Pays-Bas cette année semblent avoir été aussi bien reçus qu’il y a 65 ans. En 1945, les Hollandais étaient affamés. Ils avaient vécu sous le joug de plus en plus cruel des Allemands pendant cinq ans et ils avaient vu leurs voisins emportés vers l’inconnu. Tout cela s’est terminé quand les forces canadiennes ont libéré le pays, au prix de plus de 7 600 soldats morts et d’innombrables blessés.

Il est quand même remarquable que la gratitude continue, pas seulement celle des habitants qui vivaient pendant cette terrible période, mais aussi celle d’une nouvelle génération dont l’éducation la dispose à conserver les liens entre les Canadiens et les Hollandais.

Ces liens solides étaient en évidence à nouveau en mai dernier, quand la princesse Margriet de Hollande a visité la maison de la Légion à Kanata, en Ontario. Elle a planté un arbre devant l’édifice en l’honneur des anciens combattants et de leur plus grande organisation. Sur une plaque, près de l’arbre, il est écrit que « 2010 est la 65e année des liens spéciaux tissés entre le Canada et les Pays-Bas. Cet arbre est le symbole de la solidité des liens tissés entre nos deux pays. En croissant, il servira à nous rappeler notre histoire commune pendant que nous bâtissons notre avenir commun ».

Les liens entre la Légion et la princesse elle-même sont très solides. Elle est née au Canada pendant la guerre car sa mère, la princesse Juliana, et sa sœur Beatrix, la reine actuelle, étaient venues se mettre à l’abri des dangers de l’Europe. Quand le prince Floris, fils de la princesse Margriet, est né, la Légion a demandé d’en être la marraine. En 2008, quand son épouse Aimée et lui ont été invités au 42e Congrès national, à Ottawa, il a été nommé vice-président natio-nal honoraire de la Légion.

Quant à notre avenir commun, les forces hollandaises et canadiennes se tiennent côte à côte en Afghanistan, partenaires dans l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, pour rétablir la paix et la sécurité dans un pays où il n’y en a pas eu beaucoup.

Les Hollandais ont fait un excellent travail quand il s’agissait de faire comprendre à leurs jeunes ce que le Canada a accompli à la guerre, ce qu’il y a sacrifié. L’enthousiasme en a témoigné au printemps dernier. Il s’agit d’une appréciation que beaucoup de gens aimeraient voir un peu plus au Canada.

Un programme précieux

La chance de toucher des documents originaux d’il y a 90 ans est un plaisir pour quiconque s’intéresse à l’histoire. Pour les jeunes élèves, une telle occasion peut mener à un intérêt durable pour l’histoire et à une appréciation des gens qui l’ont vécue. Cette chance était au centre du projet Nous nous souviendrons d’eux qu’offre Bibliothèque et Archives Canada à son Centre d’apprentissage. Les élèves et les enseignants visitent BAC dans le cadre de ce projet et, grâce à l’aide de son personnel, ils étudient soigneusement les documents de service originaux des militaires sur lesquels ils font des recherches. Les élèves et les enseignants qui habitent loin de la capitale nationale peuvent commander des copies de ces documents historiques, ou les consulter en ligne.

Il est facile de trouver des sources, dans la plupart des collectivités, sur le nom de ceux qui ont servi et qui ont fait le sacrifice ultime. Les cénotaphes locaux et les tableaux d’honneur que les églises maintiennent souvent sont de bons points de départ.

Quiconque s’intéresse à l’histoire, familiale ou militaire — les élèves ne sont pas les seuls — sera agréablement surpris de ce qu’on peut apprendre grâce à un dossier militaire. Les élèves qui ont participé au projet Nous nous souviendrons d’eux ont certainement été impressionnés par les renseignements obtenus dans les feuilles d’engagement, les rapports médicaux et les avis de médaille des soldats. Dans bien des cas, ces renseignements — surtout ceux qui se trouvent sur les formulaires relatifs aux pertes ou aux maladies — les ont poussés à poursuivre leurs recherches, à brosser un tableau plus clair de l’homme ou de la femme sur qui ils faisaient des recherches. « Ils voient le côté humain de la guerre; ils finissent par penser que la personne n’était pas très différente d’eux-mêmes », dit Debbie Jiang, coordonnatrice du projet.

La Légion royale canadienne reconnait la valeur du projet et les filiales de la Légion appuient les classes d’écoliers qui font des recherches sur les anciens combattants locaux (« Remembering The Fallen At Plaster Rock » [non tra­duit], mai/juin).

Cette année, des articles ont été pu­bliés dans les médias où il était annoncé que le budget du Centre d’apprentissage était amputé et son personnel, réaffecté. Cette inquiétude a été l’objet de questions à la Chambre des communes, posées par le porte-parole libéral en matière d’anciens combattants, Rob Oliphant. Le ministre du Patrimoine canadien, James Moore, a assuré la Chambre des communes en avril qu’il n’y aurait aucune modification et que le personnel continuerait son travail sur les activités et les projets du Centre d’apprentissage.

C’était vraiment une bonne nouvelle car il s’agit d’un projet qui mérite d’être préservé des réductions des couts et on devrait déployer encore plus d’efforts pour promouvoir ses avantages auprès des élèves et des enseignants du pays.

Il ne reste plus de vétérans de la Première Guerre mondiale canadiens pour raconter leurs histoires, et le nombre de ceux de la Seconde Guerre mondiale diminue. Grâce au projet Nous nous souviendrons d’eux, une nouvelle génération peut jeter un nouveau coup d’œil aux expériences de ceux qui ont servi à la guerre.

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