Soyez le bienvenu, Monsieur Blackburn

Nous souhaitons la bienvenue au député fédéral Jean-Pierre Blackburn au poste de ministre des Anciens Combattants. Blackburn, qui a prêté serment en tant que ministre le 19 janvier, était au Parlement dans le temps de Brian Mulroney, entre 1984 et 1993, et il y est retourné en 2006. Il était ministre du Revenu national et mi­nistre d’État à l’Agriculture depuis 2008 et, bien qu’il déménage du Revenu natio­nal aux Anciens Combattants, il garde son poste de ministre d’État à l’Agriculture.

En tant que ministre des Anciens Combattants, il n’aura pas le temps de s’ennuyer. C’est évident quand on sait que 56 résolutions liées aux questions des anciens combattants ont été arrêtées au 42e Congrès national de la Légion royale canadienne, à Ottawa, il y a deux ans. La plupart de ces questions et certaines autres seront à nouveau débattues, en juin, quand la Légion se réunira à Winnipeg, à l’occasion du 43e Congrès national. Comme la Légion le sait depuis longtemps, ce n’est qu’en persévérant sur ces questions que progrès il y a.

Les vétérans de la Seconde Guerre mondiale ont plus de 80 ans et ils ont un besoin pressant des nombreux avantages que la Légion s’évertue à leur obtenir depuis longtemps. Offrir les avantages du Programme d’autonomie des anciens combattants (PACC) aux anciens combattants frêles, sans tenir compte de l’endroit où ils ont servi ni de leur situation financière, est une des priorités. L’adaptation du foyer, la popote roulante et l’entretien de la maison et du terrain repoussent le moment où l’ancien combattant est obligé d’aller vivre dans un établissement de soins de longue durée. Cela lui permet de rester où il est pro­bablement le plus à l’aise, et cela permet au gouvernement, étant donné les couts élevés des soins en institution, de réaliser des économies.

Une telle modification au PAAC déplacerait la prestation d’avantages, d’une approche fondée sur le programme — qui tient compte du théâtre de guerre où a servi l’ancien combattant, de l’importance de l’invalidité liée au service et des moyens pécuniaires — à une approche fondée sur les besoins de l’ancien combattant.

L’augmentation de l’octroi maximal permis dans le cadre du Programme de funérailles et d’inhumation des anciens combattants jusqu’à un montant équi­valent à celui qui a été institué pour les membres des Forces canadiennes et de la GRC est une des questions dont il faut s’occuper sans plus tarder. Les couts des funérailles sont élevés et les octrois n’ont pas augmenté en même temps que le cout de la vie. Il est temps que de nouveaux taux soient établis.

La Légion aimerait aussi que tous les anciens combattants aient automatiquement droit à une stèle funéraire à leur décès. Le test des moyens qui sert à décider si la succession de l’ancien combattant suffit à couvrir le cout de funérailles dignes est insultant aux yeux de beaucoup d’anciens combattants et de leur famille, et il devrait être supprimé.

Les besoins des anciens combattants qui vieillissent augmentent, bien sûr, mais le ministre des Anciens Combattants doit aussi être conscient des anciens combattants les plus jeunes. Il s’agit des hommes et des femmes qui servent actuellement ou qui viennent de quitter les Forces et qui doivent s’adapter à la vie civile pour la première fois de leur vie d’adulte. Beaucoup reviennent au Canada après avoir pris du service en Afghanistan. Et beaucoup sont blessés; certains physiquement, d’autres mentalement.

La Loi sur les mesures de réinsertion et d’indemnisation des militaires et vétérans des Forces canadiennes, appelée aussi la nouvelle Charte des anciens combattants, concerne les préoccupations des anciens combattants d’aujourd’hui. La charte, entrée en vigueur en avril 2006, nous a été promise en tant que « document vivant » : un document qui serait modifié quand on y remarquerait des failles ou des limitations ou quand les besoins des clients changeraient. Anciens Combattants Canada a formé pour ce faire le Comité consultatif de la nouvelle Charte des anciens combattants, où la Légion est représentée.

Le Comité a remarqué des lacunes dans la Charte et recommandé 17 améliorations dans son rapport de décembre. La principale était de donner aux anciens combattants et à leur famille un meilleur accès aux services offerts par le Centre de ressources pour les familles des militaires, y compris l’aide psychosociale pour les enfants, les services de toxicomanie et de santé mentale, et les services de formation et de placement pour les conjoints des anciens combattants invalides.

Autres domaines sur lesquels il faut se pencher : a) faire en sorte que les anciens combattants invalides aient un revenu juste, équitable et seyant à une carrière militaire normale; b) remplacer l’approche aux avantages économiques basée sur l’assurance par une approche basée sur les besoins; c) améliorer les services de réadaptation et mettre en œuvre de meilleurs moyens de collecter des renseignements pour décider si les programmes et les services que la Charte offre aux anciens combattants modernes sont satisfaisants.

Par ailleurs, certains se demandent si le paiement forfaitaire pour invalidité est vraiment efficace. Beaucoup d’associations d’anciens combattants ont fait remarquer que le versement sert bien à l’ancien combattant au moment où il quitte les Forces canadiennes, mais qu’il se peut que cette assistance ne dure pas assez longtemps. Auparavant, l’ancien combattant invalide pouvait toucher une pension mensuelle pour le reste de sa vie.

Il s’agit là de quelques-unes des questions importantes que le nouveau ministre doit régler, et nous lui souhaitons du succès. Cela fait beaucoup pour un ministre, surtout quand ses responsabilités au Cabinet sont divisées.

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