Les chasseurs de dragons

Les « ninjas de l’espace », au travail dans une illustration d’une attaque radiologique, à la Colline parlementaire. [ILLUSTRATION : MICHAEL WYATT]

Les « ninjas de l’espace », au travail dans une illustration d’une attaque radiologique, à la Colline parlementaire.
ILLUSTRATION : MICHAEL WYATT

Au fond du Kandahar, le fantassin canadien moyen ressent envers les démineurs ce que la plupart des gens ressentent envers les motocyclistes de course ou les surfeurs qui nagent avec les requins; il a un regard en coin, les yeux plissés et pleins d’appréciation, et il se pose principalement une question : il est fou, ce type? Quelle personne avec tous ses moyens voudrait s’approcher des explosifs pour les désarmer?

C’est une bonne question. Mais enfin; il faut bien que quelqu’un le fasse.

S’approcher doucement des bombes n’est certes pas un jeu pour les timorés, mais marcher sereinement à travers un nuage de produits chimiques ou vers une bombe nucléaire réelle, c’est une tout autre chose. Mais, cela aussi, il faut que quelqu’un le fasse. Le présent texte n’est que l’esquisse d’une unité secrète formée pour faire précisément cela.

Imaginez une bombe atomique à Toronto, ou des terroristes portant une bombe sale radiologique prenant le Parlement d’assaut. Ce sont ces gars-là qu’on appellerait à la rescousse.

Ce que le public verrait, c’est tout au plus des images, prises de loin, d’opérateurs habillés comme des ninjas de l’espace, courant à découvert.

Il existe un monde très secret — et plutôt effrayant — alors il n’y a encore jamais eu d’histoire détaillée sur l’Unité interarmées d’intervention du Canada (UIIC), un élément du Commandement des Forces d’opérations spéciales du Canada et l’unité qui est littéralement la dernière ligne de défense du Canada en cas d’attaque aux armes chimique, biologique, radiologique ou nucléaire (CBRN).

N’écoutant que leur courage

Ces soldats, basés à la BFC Trenton, ont un des emplois dont on parle le moins, mais potentiellement un des plus importants, de ceux des Forces canadien­nes. Ils passent tout leur temps à se préparer à rester froid devant n’importe quel danger, car ils risquent d’avoir la responsabilité de la vie de millions de personnes. « Quand on nous donne une mission, nous trouvons le moyen de l’accomplir. Nous sommes une unité qui ne peut pas échouer. J’utiliserais toutes les ressources, sans exception, pour régler le problème », dit le commandant de l’unité, le lieutenant-colonel Steve Nash. « Si quelqu’un lançait une attaque nucléaire contre le Canada, la plupart des Canadiens s’attendraient à ce que quelqu’un soit assez dévoué pour la neutraliser. Nous le sommes. Nous n’arrêterons pas, quoi qu’il arrive.

« J’ai l’autorité, légalement, d’ordonner à tous mes gens d’aller à la mort », dit-il en baissant les yeux.

Avant la cartographie moderne, dans un univers où les bêtes terribles parcouraient encore l’imagination, il y avait des endroits où s’arrêtait le monde connu et où la terra incognita commençait. C’étaient des endroits au-delà des connaissances, qui faisaient froid dans le dos et qui, souvent, étaient des plus périlleux; on les marquait sur les cartes de l’inscription latine Hic sunt dracones : Il y a des dragons ici.

C’est exactement pour cette raison que le dragon est le symbole de l’UIIC — et le symbole de beaucoup, pour ne pas dire de la plupart, des unités CBRN alliées — car on leur donne le soin de s’aventurer dans l’inconnu, encore et encore, où personne d’autre n’ose s’aventurer, quand il s’agit de désarmer, désactiver ou rendre inerte les armes les plus diaboliques qu’il est possible d’inventer. Ils ne font pas que pousser jusqu’à la terra incognita, ils y vont à la chasse aux dragons.

Dans l’unité

Le rôle de l’UIIC se décompose en trois points principaux : comme la GRC, elle fait partie de l’équipe d’intervention du Canada en cas d’explosifs chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (ECBRN).

Ensuite, aux côtés des autres éléments du Commandement des Forces d’opérations spéciales du Canada, l’UIIC fait partie de la force opérationnelle d’intervention immédiate qu’on appellerait lors d’une situation de terrorisme comme une bombe nucléaire ou une attaque à la Colline parlementaire.

Troisièmement, elle participe aux opérations à l’étranger de plusieurs manières, mais surtout dans le cadre de la force d’opérations spéciales déployée en Afghanistan. L’UIIC est aussi aux toutes premières lignes de n’importe quel déploiement — équipes d’activation dans le théâtre, Roto 0 — pour étudier le nouvel endroit et s’assurer qu’il n’y ait pas de danger.

L’unité est pleine de spécialistes, plus de 30 professions en tout : des météorologues aux infirmiers, en passant par les durs vétérans des forces d’opérations spéciales.

L’UIIC succède directement à la Compagnie de défense nucléaire, bio­logique et chimique interarmées qui était basée à Trenton. Elle a été adoptée par le Commandement des Forces d’opérations spéciales du Canada en 2006, et le changement de nom et les capacités accrues ont eu lieu peu après.

D’après Nash, l’unité ressemble à un groupe qu’on trouverait sur le plateau de la Guerre des étoiles, dans un bar intergalactique; c’est une ménagerie on ne peut plus diverse et, à l’occasion, bruyante. Nash lui-même, sous bien des rapports, mène la danse à ce propos. Ancien officier d’infanterie, diplômé en histoire, Nash est leadeur tout autant que farceur. Par exemple, il dit pour rire que le commandant de la FOI2 l’a présenté à quelques reprises lors de briefings en disant « si la FOI2 devait recruter dans les écoles secondaires, on irait voir l’équipe de football, mais c’est au club d’échecs ou au club de la Guerre des étoiles que l’UIIC irait. »

Il y a peut-être du vrai là-dedans. En fait, nombreux sont les opérateurs de l’UIIC qui prennent des cours de 3e niveau en science des CBRN. « Nous nous entrainons pour régler des pro­blèmes qui n’ont jamais existé où que ce soit dans le monde. Mais, quelles que soient les choses auxquelles on pense, ce n’est probablement pas là qu’apparaitra le danger […] quelque chose d’autre en train d’arriver ailleurs. »

Ce n’est pas facile non plus d’être admis dans l’unité. D’abord, il y a une période d’examen de trois jours et demi, comprenant des tests sur les phobies et autres traits psychologiques. Si le candidat est reçu après tout cela, il est inscrit à un cours d’opérations spéciales CBRN. Ce cours de quatre mois, une introduction complète à l’unité, se termine par une formation avec agent réel, où le candidat doit accomplir des tâches compliquées dans une zone chaude réelle.

Après tout cela, sur trois personnes qui posent leur candidature, il n’y en a qu’une qui est acceptée.

Pour comprendre pourquoi l’unité est si sélective, prenons les mots utilisés par Nash pendant notre interview, plutôt courte : le gaz sarin. Polonium 210. Charbon bactéridien. Chlore. Gaz moutarde. Virus d’Ebola. Grippe aviaire. Grippe porcine. SRAS.

Les émotions que ressentent les gens en entendant ces mots est complètement au-delà, à l’extérieur, de leur létalité relative. Et ce n’est pas surprenant, vraiment, car ces choses-là rôdaillent, souvent de manière invisible et elles tuent et mutilent de manières horribles, abominables.

Pour donner une idée de leurs effets psychologiques, Nash dit que pendant la Seconde Guerre mondiale, le gaz n’a tué que bien peu de soldats par rapport aux mitrailleuses et, pourtant, tous les soldats portent encore consciencieusement un masque à gaz.

Au devant du danger

Pour contrer le danger de ces armes, l’UIIC se divise en trois troupes principales, essentiellement le long des lignes opérationnelles. Les opérateurs des troupes d’ÉIABRC (échantillonnage et d’identification des agents biologiques, radiologiques et chimiques) sont habituellement les premiers dans les zones potentiellement chaudes. Ils examinent la situation et prennent des échantillons afin que, comme le dit l’un d’entre eux, « les gars au gros cerveau puissent l’identifier ».

La troupe de surveillance accomplit toutes sortes de tâches occultes, d’es­pion­nage et d’examen, mais principalement, elle fait marcher les véhicules téléguidés pleins de détecteurs qui ramassent les renseignements de base sur la zone chaude potentielle.

Pour finir, il y a la troupe de décontamination, qui est organisée pour emmener le personnel de l’UIIC — et peut-être quelques autres personnes, comme les membres de la GRC et les dignitaires — à l’extérieur de la zone chaude, en utilisant un procédé multiple de nettoyage et d’inspection.

Le caporal-chef T., dont le nom ne peut être divulgué pour des raisons de sécurité, est le genre de gars qu’on verrait courir à découvert comme un ninja de l’espace, en cas d’attaque CBRN terro­riste. Il fait partie de la troupe d’ÉIABRC et il est prêt à porter son masque noirci pendant beaucoup, beaucoup d’heures, habillé d’un ensemble de protection inconfortable, en danger mortel et peut-être même en se battant.

Dans un de ces ensembles, la vie est désagréable, difficile et elle risque d’être courte. On halète, la visibilité est mauvaise, on entend mal et il est difficile de communiquer convenablement. Ceci dit, c’est tout de même la haute technologie. « La science est toujours avec nous, pour qu’on ait une longueur d’avance. À la Première Guerre mondiale, on pissait dans un chiffon, dit le commandant d’escadron, laconique et quelque peu féroce. Il y a eu des progrès depuis. »

En plus de leurs ensembles, les opérateurs d’ÉIABRC portent un grand nombre de capteurs et du matériel lourd à la zone chaude. Ils ont des détecteurs chimiques portatifs et portent aussi des sondes à radiation. « Ce sont les agents biologiques qui m’inquiètent le plus parce qu’on ne peut pas les déceler tant qu’on ne voit pas de symptômes, dit l’opérateur et il ajoute, de manière plutôt stoïque, mais on continue. »

En plus de l’échantillonnage, les gars de l’ÉIABRC font aussi de l’analyse médico-légale, comme la prise d’empreintes digitales et la photographie, et ils doivent le faire avec beaucoup de précision parce que leurs preuves risquent d’aller à la cour fédérale.

Le caporal S. est membre de la troupe de surveillance, un ancien fantassin qui est à l’UIIC depuis deux ans. « Ça s’est avéré la meilleure affaire. Je joue avec des robots à longueur de journée; c’est vraiment pas la même chose que de creuser des trous. »

L’outil principal de sa profession, c’est la sentinelle multi-agents tactique (SMAT) à télécommande. Elle a le GPS, les caméras et les détecteurs radio­logiques et chimiques. C’est essentiellement un chariot de golf robot, souvent la première chose qu’on envoie en aval. L’opérateur de surveillance conduit cet engin avec tant d’habileté qu’il est allé il y a peu aux États-Unis, à une compétition d’habileté robotique, faire concurrence à des membres des forces américaines qui ont un emploi semblable et, quelle joie! il a gagné.

Il n’y avait pas d’autre Canadien là-bas. Ils jouaient tous en uniforme de combat; il a joué en habits civils. « Ils savaient fort bien que je ne faisais pas partie de l’armée régulière, et ils savaient fort bien qu’il ne fallait pas me poser de questions », dit-il.

La caporale-chef M. est spécialiste de la décontamination. Son patron la présente comme étant la première opératrice du Commandement des Forces d’opérations spéciales du Canada, mais les étiquettes, quelles qu’elles soient, ne plaisent pas du tout à cette femme qui est membre de l’unité depuis deux ans. “Au début de ma carrière, je ne m’attendais certainement pas à me trouver ici un jour », dit-elle.

L’opératrice et le reste de son escouade se spécialisent dans le transport des gens vers l’extérieur de la zone chaude et le nettoyage de tout contaminant. Le procédé est des plus simples. Les opérateurs laissent tomber leur équipement, se déshabillent complètement, se font asperger et puis prennent une douche en portant un masque à gaz. Ce n’est qu’alors qu’ils se font inspecter et qu’on leur permet peut-être de traverser la ligne propre. « Si on ne faisait pas attention, nos opérateurs pourraient ne servir qu’une seule fois, dit Nash. Cette partie sans gloire, où on récure des humains nus, c’est ce qui nous permet de poursuivre le travail. »

Et ce n’est vraiment pas glorieux. Il n’y a rien qui puisse faire réévaluer sa carrière à un journaliste comme de se tenir presque nu devant quelques douzaines de soldats, de se faire ins­pecter par un homme sérieux avec une sonde bêta-gamma.

De plus, c’est une installation unisexe, ici. « La première fois, c’était frustrant, dit l’opératrice, à propos du procédé qui nécessite une nudité semi-publique, mais ce n’est pas si mal. C’est professionnel, ils respectent votre dignité, dit-elle et elle ajoute, d’un petit air espiègle : et il y a plus de gars que de femmes. »

La troupe de décontamination comprend aussi des équipes d’extraction médicales qui vont sur les lieux pour stabiliser les blessés et les faire passer à travers le procédé de décontamination. Et c’est extrêmement difficile, car la personne blessée doit être ramenée à un degré de santé où, comme le dit sommairement un opérateur, « elle n’est pas en train de mourir. De toute façon, si elle n’est pas décontaminée, elle ne survivra pas, car il n’existe aucun hôpital où l’on admet des patients “sales”. »

« Aux CBRN, c’est comme dévaliser une banque : il est facile d’y entrer; c’est d’en sortir que c’est difficile, dit Nash. Si quelqu’un se fait tirer dessus, c’est pas bien. Si quelqu’un se fait tirer dessus et qu’il est exposé au gaz Sarin, c’est là que ça va vraiment mal. »

Trois p’tits tours

L’UIIC est basée à côté du terrain d’aviation de Trenton, dans un coin de la base et protégé par de multiples lignes de sécurité et de postes de contrôle. Une grande partie de l’édifice est occupée par des casiers en grillage remplis, où se trouvent les « go-bags » (sacs d’expédition) des opérateurs au cas où ils doivent se déployer sans préavis. « Étant donné qu’il y a peu de chances qu’une attaque terroriste ait lieu dans cet édifice, dit le commandant d’escadron, le tout premier problème que nous devons régler, c’est le problème stratégique concernant le moment et l’endroit : il faut y aller. »

Le premier stade, lors d’une crise éventuelle, est d’envoyer une équipe de liaison; elle part avec n’importe quoi — que ce soit avec rien qu’une veste ou avec des caisses Pelican, dépendamment de la situation. Les équipes de liaison partent souvent et elles doivent être prêtes à partir sans préavis. « Je n’ai pas beaucoup de majors à envoyer à ces affaires-là, dit Nash. J’envoie des rangs subalternes, mais ils doivent pouvoir communiquer avec les officiers généraux ou les directeurs des ministères fédéraux. »

Les équipes de liaison enquêtent sur la situation et, si nécessaire, appellent les poids lourds : les équipes d’intervention et les nœuds de commandement et contrôle. Les équipes d’intervention peuvent être formées à partir d’à peu près une douzaine de gars jusqu’à pratiquement l’unité au complet. « Elles sont ajustables, adaptables aux besoins et elles comprennent des éléments de logistique, dit Nash. Elles doivent pouvoir s’entendre avec tout le monde : avec les pompiers lors d’un combat et avec les policiers lors d’un incendie. »

« Ce qui nous inquiète le plus, c’est ce à quoi nous pensons pas, alors notre groupe est conçu pour réagir et s’orienter très vite aux nouvelles situations. »

L’unité est occupée, occupée que c’en est quelque peu effrayant. Elle a eu à peu près deux douzaines d’évènements opérationnels depuis juin 2008 et il n’y en a que trois qui avaient été « prévus » car il s’agissait de manifestations nationales importantes — comme la visite du Président des États-Unis Barack Obama, on s’en doutera bien — qu’on savait d’avance.

Ces évènements opérationnels concernent une grande gamme de situations : des choses ouvertes, transparentes, jusqu’aux opérations complètement secrètes; du genre qui resteront secrètes pendant très longtemps.

Le ministère de la Défense nationale n’a le premier rôle au Canada que lors de la défense souveraine de la nation ou s’il y a un acte de guerre. Le reste du temps, c’est la GRC qui est la première — en ce qui concerne à peu près n’importe quoi — et l’UIIC lui est adjointe en tant qu’espèce de force à haute technologie. C’est pour cela que l’UIIC est tout à fait capable de s’en aller en mission presque sans aucune marque militaire.

La flotte bleue, comme on l’appelle, a des plaques d’immatriculation de l’Ontario, pas des plaques militaires. Elle est conçue pour se fondre au reste, parce qu’en cas d’évènement CBRN, on ne voudrait certainement pas causer la panique en envoyant une dizaine de véhicules des Forces canadiennes au cœur d’Ottawa. « L’habit bleu, c’est pour travailler avec l’équipe nationale, afin de ne pas attirer l’attention sur nous », dit un opérateur.

« Si on ressemble à un gars de la GRC, il y a moins de stress pour tout le monde, ajoute Nash. On ne veut pas créer des effets néfastes par inadvertance. »

Bien que la GRC a vraiment certaines capacités que l’UIIC n’a pas, il y a une autre raison très particulière et quelque peu effroyable, pour laquelle les deux organismes sont partenaires. « On fait des choses qu’ils (les agents de la GRC) ne peuvent pas faire, dit Nash. C’est pour ça qu’ils ont besoin de nous. »

« Notre responsabilité n’a pas de li­mite », dit un officier de l’unité à propos du concept qu’on peut ordonner aux soldats d’aller à leur mort. « Ils n’enverront pas les agents de la GRC dans une zone chaude s’ils tombent comme des mouches. Mais nous? C’est pour ça qu’on est ici. Notre rôle de soutien principal, c’est de maintenir les gars de la GRC vivants, ajoute l’officier. Ils ont une main-d’œuvre plus nombreuse pour arrêter les attaques qui suivent. »

Opérations spéciales : la main invisible

Quant aux deux autres rôles, la force opérationnelle d’intervention immédiate et le travail à l’étranger, on ne peut pas en dire grand-chose sans risquer la sécurité. « Nous sommes interopérables avec les autres FOS grâce à nos aptitudes », dit le commandant de l’escadron, et il mentionne la descente rapide d’hélicoptère à la corde, l’assaut urbain, etc.

« Il y en a parmi nous qui sont qualifiés pour faire certaines affaires avec (la FOI2); il s’agit d’une capacité très chirurgicale, dit l’opérateur d’ÉIABRC. Nous ne sommes pas des tireurs, des flingueurs, mais on doit l’être aussi si les choses vont mal. »

Comme c’est le cas pour toutes les unités des forces d’opérations spéciales, les opérateurs sont toujours soucieux de leur propre sécurité. Il est difficile de savoir où les méchants vont frapper et l’unité abonde en histoires de terroristes intérieurs, de boutefeux solitaires déséquilibrés ou autres quidams qui pourraient vouloir les prendre pour cible. « Dans mon quartier, les gens pensent tous que je charge et décharge les avions de véhicules blindés, dit l’opérateur d’ÉIABRC qui était dans un régiment de chars d’assaut avant d’être accepté dans l’unité. « Et si quelqu’un de ma base me pose des questions, je lui dis que je fais partie de DART (l’équipe d’intervention en cas de catastrophe).

« Quand je m’en vais, personne le sait. La pagette sonne et on démarre, dit l’opérateur de l’ÉIABRC. On ne nous appelle qu’en cas de cataclysme, alors on est constamment prêts à tout. »

Imaginez que vous allez à la chasse aux dragons mais que vous ne pouvez le dire à personne. « Ouais, je peux pas en parler, dit-il avec un sourire en coin, mais peut-être que je pourrai le dire à mes petits-enfants. »

Le commandant que l’on peut citer

Pensées et méditations du lieutenant-colonel Steve Nash qui, lorsque vous lisez ceci, est probablement en train de devenir enseignant d’histoire au secondaire.

« Quand le gouvernement tire sur la corde attachée à ma cheville, je ne peux pas répondre que je ne suis pas prêt. »

« On ne peut pas échouer, ou bien notre pays se désintègre. La vraie difficulté, c’est de maintenir des types qui, quand on presse le bouton, acceptent d’aller au danger à la course. »

« Ne pas changer, ça veut dire que les méchants prennent de l’avance. La plupart des organisations changent quand elles ont subi un échec. On ne peut pas laisser faire ça. »

« Les armes biologiques sont vivantes. Elles mutent. Elles veulent vivre. Et elle pourraient détruire toute la vie sur terre. »

« À quelle aiguille dans une meule de foin doit-on faire attention? Les méchants n’ont besoin d’avoir de la chance qu’une seule fois; nous, c’est toujours. »

« Je ne sais pas ce qui va se passer, mais il est fort possible que ce sera une surprise. Si ce n’est pas une surprise, on l’aurait empêché. »

« On peut cacher certaines choses, mais il faut que je puisse défendre tout ce qu’on fait au tribunal, à mon patron ou à la télé nationale.

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