Gains doubles aux concours annuels de souvenir

Noir et blanc sénior : première place  Natalie Lloyd de Waterloo (Ont.) [ILLUSTRATION : NATALIE LLOYD]

Noir et blanc sénior : première place Natalie Lloyd de Waterloo (Ont.)
ILLUSTRATION : NATALIE LLOYD

Il semblerait qu’il y a fort peu de chances que les milliers d’élèves canadiens qui conçoivent, réalisent et soumettent une œuvre commémorative aux concours d’affiches et de littérature de la Légion royale canadienne gagnent un prix.

Avant que le prix national soit décerné à un élève, il faut qu’il ait remporté la compétition de la filiale, celle de la zone souvent aussi, et puis ensuite celles du district et de la division. Pourtant, dans certains cas, comme dans celui de Natalie Lloyd de Waterloo (Ont.) et dans celui de April McInnes de Glenburnie (Ont.), la victoire, malgré les grandes chances qu’on a contre soi, n’arrive pas une seule fois, mais deux.

Ces deux jeunes femmes se joignent à un groupe d’autres gagnants des concours de cette année, des concours qui font partie d’un évènement annuel organisé par la Légion dans le but de promouvoir le souvenir chez les jeunes canadiens.

Le concours se divise de deux manières : les catégories d’âge et celles de discipline. Les concours d’affiches ont quatre catégories selon l’âge (primaire — école maternelle, années 1, 2 et 3; junior — années 4, 5 et 6; intermédiaire — années 7, 8 et 9; et sénior — années 10, 11 et 12) et les concours littéraires, en ont trois, junior, intermédiaire et sénior.

Les deux divisions du concours d’affiches sont celle des couleurs et celle des noir et blanc. L’œuvre des gagnants nationaux des concours d’affiches est affichée bien en évidence au Musée canadien de la guerre, du mois de juin au mois de mai de l’année suivante. Les affiches ayant mérité la deuxième place et celles qui ont mérité une mention honorable sont exposées aux édifices du Parlement, en novembre, pendant la période du souvenir annuelle.

Le concours littéraire aussi a deux divisions : composition et poésie. Les entrées séniors obtenant la première place dans chaque division sont aussi exposées au Musée canadien de la guerre de juin à mai de l’année suivante.

Pour la brillante Natalie Lloyd de Waterloo, le prix qu’elle a obtenu pour la première place dans la catégorie sénior grâce à une affiche en noir et blanc, très émouvante, d’un légionnaire se remémorant ce qu’il faisait à la guerre, est son deuxième prix sénior au niveau national. Extraordinairement, elle avait gagné il y a deux ans, quand elle était en 10e année, dans la catégorie sénior aussi, grâce à une autre affiche qu’elle avait créée.

Alors, comme maintenant, Lloyd s’était inspirée de son grand-père, un vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui habite dans la région d’Ottawa. Bien que l’affiche de l’élève de 12e année ne soit pas exactement un portrait de son grand-père, elle dit que « ça lui ressemble beaucoup ».

Le thème de l’affiche se résume le mieux, dit-elle, grâce à l’inscription qui s’y trouve : « A Legacy of Freedom…Pass it on! » (La liberté comme patrimoine… Transmettez-le!).

« Le vétéran de la guerre est tranquillement assis à se rappeler ce qui est arrivé et il est en train de l’écrire pour le transmettre à la génération suivante. Pendant les guerres, ils ont créé un patrimoine pour nous et c’est notre responsabilité de le préserver et de le prolonger. Maintenant, on est en (Afghanistan) et on s’y bat pour la liberté, alors on est en train de le transmettre. »

Lloyd, qui a l’intention de faire un stage d’un an dans le cadre d’un programme offert à l’église de sa collectivité avant de, peut-être, aller à l’université, dit qu’elle a planifié son affiche pour inclure autant d’expériences militaires que possible dans la même page.

« C’est une espèce de collage, dit-elle. J’essayais de représenter les diverses parties du militaire. Ils se battaient de par les mers et de par les terres, ainsi que dans les airs, alors ils sont tous là. »

April McInnes, elle, n’a pas attendu deux ans pour gagner son deuxième prix. Cette jeune élève de la Elginburg  and District Public School, a remporté le premier prix cette année dans les deux catégories primaires d’affiches, noir et blanc et couleurs.

Les entrées de McInnes, qui sont passées par la filiale Bob Richardson de Sydenham, indiquent une sensibilité artistique extraordinairement bien développée chez quelqu’un de si jeune.

« Au niveau primaire, ce que font les enfants, c’est habituellement du copiage réaliste, mais pour que (McInnes) étale des couleurs comme ça, c’est sophistiqué au-delà de son âge, dit la directrice générale Jennifer Morse de la revue Légion, une des juges à l’échelon national.

Bien que le jugement au niveau de la collectivité soit fait par des béné­voles dans les filiales de la Légion, toutes les entrées gagnantes soumi­ses à la division sont jugées au niveau national par des professionnels du domaine. Le concours d’affiches, par exemple, a été jugé par Morse, par la conservatrice d’arts Laura Brandon du Musée canadien de la guerre et par l’historien et ancien conservateur d’arts Hugh A. Halliday du musée de la guerre.

En plus des victoires doubles de Lloyd et de McInnes, il y a eu beaucoup d’autres points forts parmi les engagements de cette année. L’affiche en couleurs de la première place à la division sénior, œuvre de Sam Loewen, est remarquable non seulement pour son mérite technique et ses couleurs, mais parce que c’est est celle qui, cette année, est le plus concentré sur le conflit en Afghanistan, en ce qui concerne le thème et le contenu.

La composition junior qui a mérité la deuxième place, celle de Kailey Kralkay, intitulée A Soldier et qui servait à discourir sur la signification d’un mot si souvent utilisé, a aussi été influencée par la mission en Afghanistan. « Je pense que tous les soldats sont des héros. Je pense qu’ils méritent tous une médaille, quoi qu’ils aient fait à la guerre, parce que ce ne doit pas être facile de quitter les êtres chers pour aller participer au combat de quelqu’un d’autre. Je suis heureuse qu’ils ont eu le courage et la force de défendre notre pays. »

Breanna van Beek approche le souvenir d’une manière plus éternelle dans son poème intitulé Eyes Wide Open (les yeux bien ouverts), pour lequel la première place lui a été décernée dans la catégorie junior et qui commence par ces vers surprenants :  « Je m’amuse à creuser dans le sable, heureuse/Vous creusez la tombe de votre meilleur copain, aujourd’hui. »

Comme les années passées, les quatre gagnants séniors aux concours de littérature et d’affiches vont aller à Ottawa en novembre pour participer à la cérémonie nationale du jour du Souvenir, où ils déposeront une couronne de la part de la jeunesse canadienne. Ils auront aussi l’occasion de rencontrer, entre autres, la gouverneure générale Michaëlle Jean et le premier ministre Stephen Harper.

Pour Lloyd, gagnante du concours d’affiches en noir et blanc, le voyage à Ottawa où elle va représenter la jeu­nesse du Canada sera son deuxième, mais cela ne change en rien l’intérêt qu’il a pour elle.

« Je pourrai voir mon grand-père et tout, dit-elle, et j’ai très hâte de rencontrer les autres gagnants des concours et les cadets qui vont être là. Et j’ai hâte aussi de rencontrer la gouverneure générale et le premier ministre. »


Concours d’affiches de 2009

Affiche sénior : première place  Sam Loewen de Lethbridge (Alb.) [.]

Affiche sénior : première place Sam Loewen de Lethbridge (Alb.)
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Couleurs intermédiaire : première place  Yeseul Oh de Stratford (Î.-P.-É.) [.]

Couleurs intermédiaire : première place Yeseul Oh de Stratford (Î.-P.-É.)
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Couleurs junior : première place  Kyler Gray de Duncan (C.-B.) [.]

Couleurs junior : première place Kyler Gray de Duncan (C.-B.)
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Couleurs primaire : première place  April McInnes de Glenburnie (Ont.) [.]

Couleurs primaire : première place April McInnes de Glenburnie (Ont.)
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Noir et blanc sénior : première place  Natalie Lloyd de Waterloo (Ont.) [.]

Noir et blanc sénior : première place Natalie Lloyd de Waterloo (Ont.)
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Noir et blanc intermédiaire :   première place  Sarah Nicholson de Mount Forest (Ont.) [.]

Noir et blanc intermédiaire : première place Sarah Nicholson de Mount Forest (Ont.)
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Noir et blanc junior : première place  Jeremy Hon de Richmond Hill (Ont.) [.]

Noir et blanc junior : première place Jeremy Hon de Richmond Hill (Ont.)
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Noir et blanc primaire : première place  April McInnes de Glenburnie (Ont.) [.]

Noir et blanc primaire : première place April McInnes de Glenburnie (Ont.)
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Concours de composition de 2009Pourquoi se souvenir

Stephanie Adams

« L’endurance des maux de la guerre est terrible et il faut une éternité pour les régler. »
– Thomas Jefferson

Se souvenir des horreurs et des sacrifices de la guerre est un aspect crucial de ce qu’on doit faire pour que l’humanité progresse. Quel que soit le genre de conflit, il y a des pays et des particuliers qui se battent pour quelque chose en quoi ils croient fortement ou qu’ils espèrent préserver. Nous ne pouvons qu’espérer que les gestes qu’ils posent nous servent de leçon et qu’un avenir meilleur se réalise. Pour que quelqu’un puisse faire son apport à une solution, il faut qu’il comprenne les évènements passés. La vie parmi les peuples du monde sera toujours parsemée d’entraves. Sans comprendre notre passé, ainsi que les efforts et les sacrifices qui ont été faits à la guerre, la marche en avant ne serait pas possible. En d’autres mots, ce n’est que lorsque les leçons du passé ont vraiment été épluchées que la société peut créer des buts concrets menant à un avenir meilleur. La guerre est une tragédie. Le mieux qu’on puisse espérer, c’est de faire en sorte que l’histoire ne se répète pas.

Étudier la guerre et s’en souvenir nous permet de devenir plus conscients de ce que les gens ont enduré aux conflits passés et présents. Les guerres n’affectent pas que les adultes : elles affectent aussi les enfants. En réalité, l’incapacité des enfants innocents d’influencer la violence les rend complètement vulnérables et le plus gravement affectés. Ils sont victimes de violence terrifiante, souffrent physiquement et émotionnellement, subissent les sévices relatifs au rationnement des vivres, des endroits inconnus comme les abris contre les bombardements et, en général, sont dépourvus de sécurité. La guerre est quelque chose que les enfants ne devraient pas connaitre. Les stress des guerres qui durent longtemps comme les guerres mondiales, n’ont pas affecté que les combattants, ils ont aussi affecté ceux qui restaient au foyer. Ils éprouvaient la peur de recevoir un télégramme leur apprenant qu’un être cher avait été blessé ou tué. Ils se trouvaient aussi dans des conjonctures étranges car la guerre changeait leur vie au foyer. Les usines se mettaient à produire le matériel et les munitions dont on avait besoin à l’étranger, ce qui signifiait qu’elles ne pouvaient pas produire la nourriture, les voitures, les choses de tous les jours. Le train quotidien comme se rendre au travail, acheter des aliments, ou même aller chez le médecin devenait de plus en plus difficile.

Il n’était plus possible d’obtenir les choses qu’on tenait pour acquises.

Les séquelles ne disparaissent malheureusement pas au moment où se taisent les canons. Les effets post-traumatiques peuvent persister tout le reste de la vie et ont un impact sur les gens autour d’eux. Les soldats et autres victimes se sentent souvent incapables de reprendre leur vie normale et recourent à l’abus d’alcool ou de drogues, ou à d’autres moyens néfastes, pour émousser les souvenirs. Heureusement que, grâce à l’étude de la guerre qu’on faite certaines personnes, on comprend mieux qu’avant ce qu’il faut faire pour aider les gens qui ont subi la guerre à faire face à leurs souvenirs. Les traitements, le counseling peuvent aider les victimes à se sentir moins isolées.

L’implantation de la violence dans notre société et sa bien trop grande glorification, tiennent, entre autres, des films, des livres et des médias populaires traditionnels. Les histoires d’Hollywood n’aident pas la société à comprendre les facteurs qui entrainent la guerre ni ses conséquences horribles. Si l’on étudie et si l’on comprend, les faits et les évènements manifestes de la guerre, on peut comprendre pourquoi il est si important de faire tout ce qu’on peut pour résoudre nos conflits pacifiquement. D’après moi, la génération nord-américaine d’aujourd’hui en particulier ne voit la guerre que du point de vue des médias. Pour bien trop d’enfants autour du monde, la guerre est quelque chose qu’ils vivent, qu’ils respirent tous les jours et c’est la seule vie qu’ils connaissent. Il est important d’enseigner la guerre à chaque génération, qu’elle comprenne à quel point elle est chanceuse et qu’elle soit fière de ce que les pays comme le Canada ont accompli, qu’ils continuent d’accomplir.

Il y a beaucoup de Canadiens qui considèrent beaucoup de choses comme allant de soi. Nous avons la liberté, la paix, les droits de l’homme, le choix individuel. Il est important de se souvenir que ces aspects de notre vie ont été obtenus grâce aux sacrifices de braves soldats, aux guerres passées. Quand on se souvient de leur persévérance, on comprend la vraie valeur de la li­berté que des millions d’hommes et de femmes ont préservée en se battant. Pour bien des gens autour du monde, un pays comme le Canada n’est rien qu’un rêve, mais un rêve qui ne se réalisera jamais. En conséquence des efforts et des sacrifices faits pendant des générations, nous profitons de la paix et de la liberté dans notre pays. Ceux qui ont fait les sacrifices à la guerre, et qui continuent de les faire, le font pour leur famille, leurs amis, leurs traditions, ce en quoi ils croient. Les soldats canadiens sont fiers des efforts qu’ils font pour donner la liberté et la démocratie à d’autres peuples.

Si nous ne nous souvenons pas des efforts du passé et de ceux du présent, les sacrifices de nos soldats n’ont pas de raison d’être. L’espoir d’un monde meilleur autour de la planète commence par le souvenir des guerres passées et par la compréhension des erreurs de l’humanité.


Gagnants nationaux de 2009Séniors

Affiches en couleurs — Premier : Sam Loewen de Lethbridge (Alb.); deuxième : Byeong Sung Lee de Langley (C.-B.); mention honorable : Carrie Ann Sweetapple de Glovertown (T.-N.).

Affiches en noir et blanc — Première : Natalie Lloyd de Waterloo (Ont.); deuxième : Amanda Clark de Wolseley (Sask.); mention
honorable : Lacey Beebe de Kingston (N.-B.).

Composition — Première : Stephanie Adams de Newport (N.-É.); deuxième : Jared Arsenault de Richmond (Î.-P.-É.); mention
honorable : Drew Haight de Cartwight (Man.).

Poésie — Première : Hailey Cervo de Nobleford (Alb.); deuxième : Alyssa Trombley de Midale (Sask.); mention honorable : Heather Eason de Wawa (Ont.).

Intermédiaires

Affiches en couleurs — Premier : Yeseul Oh de Stratford (Î.-P.-É.);
deuxième : Rosa Kwon de Kingston (Ont.); mention honorable : McKenna Vickers de St. Albert (Alb.).

Affiches en noir et blanc — Première : Sarah Nicholson de Mount Forest (Ont.); deuxième : Erin Jung de Winnipeg; mention honorable : Stephanie Ellis de Unity (Sask.).

Composition — Première : Kathy Liu d’Ottawa; deuxième : Caroline McGuigan de Charlottetown; mention honorable : Alissa Going de Vauxhall (Alb.).

Poésie — Première : Emily Cann de Charlottetown; deuxième : Tiffany Richards de Northern Bay
(T.-N.); mention honorable : Kylie McCullough de Lindsay (Ont.).

Juniors

Affiches en couleurs —
Premier : Kyler Gray de Duncan (C.-B.); deuxième : Abigail Schonewille de Athens (Ont.); mention honorable : Tristian Gordon de West Northfield (N.-É.).


Affiches en noir et blanc —
Premier : Jeremy Hon de Richmond Hill (Ont.); deuxième : Jason Theriault de Bathurst (N.-B.); mention honorable : Eldon Slingerland de Coaldale (Alb.).


Composition —
Première : Nicole Belliveau de Sussex (N.-B.); deuxième : Kailey Kralkay de Quill Lake (Sask.); mention honorable : Selma Kusturica de Kelowna (C.-B.).

Poésie — Première : Breanna van Beek de Stony Plain (Alb.); deuxième : Amber Payne de Woody Point (T.-N.); mention honorable : Maya Tittle de Wolseley (Sask.).

Primaires

Affiches en couleurs — Première : April McInnes de Glenburnie (Ont.); deuxième : Caius Quist de Marwayne (Alb.); mention honorable : Noah Harris de Bonavista (T.-N.).


Affiches en noir et blanc —
Première : April McInnes de Glenburnie (Ont.); deuxième : Lucas Scott de Burnt Point (T.-N.); mention honorable : Megan Deal de Brownlee (Sask.).

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