La Saskatchewan conserve son titre au curling

Malgré une perte de contrôle au milieu du championnat, les gars de la filiale Nutana de Saskatoon ont remporté leur deuxième compétition nationale d’affilée, grâce à une victoire impressionnante à la dernière partie, au 53e Championnat national de curling de la Légion royale canadienne, lequel a eu lieu, du 15 au 19 mars, à Maple Ridge (C.-B.).

L’équipe de Darren Clancy, Les Kun, Rick Middleton et Andrew Hay (capitaine) a fini en première place au bout d’une semaine de curling et de festivités à Maple Ridge, une petite collectivité dans les montagnes, aux abords de Vancouver.

Ce fut une semaine formidable. Non seulement le curling a été intense, mais les manifestations d’après-curling à la filiale ont été matière à légende.

Et la filiale Maple Ridge est vraiment à ne pas manquer. Avec son immense salle au plafond vouté et très haut, ses lucarnes et son immense plancher de danse en bois de feuillu, ce n’est pas une filiale comme les autres.

Il n’y a pas que le grand nombre d’adhérents (plus de 2 500) qui la sépare des autres; il y a aussi ses bien-fonds : cinq établissements qui abritent quatre sortes de logements comptant 282 unités, y compris plusieurs résidences avoisinantes pour retraités. En plus, et c’en est peut-être la raison, la filiale a noué des liens étroits avec la collectivité qui la maintien au cœur de sa conscience.

Le dimanche matin, les écussons ayant été cousus sur les vestes et après le déjeuner et la réunion des capitaines, les joueurs de curling, les officiels et les invités se sont réunis à la filiale à l’occasion d’une cérémonie de dépôt de couronnes avant d’aller au Golden Ears Winter Club, en après-midi, pour s’y entrainer.

Les joueurs se sont réunis à nouveau, plus tard dans la journée, à la cérémonie d’ouverture officielle. Le président des débats de la Direction nationale Tom Irvine a pris la parole un instant aux deux occasions, aux côtés d’une foule de dignitaires, dont la présidente Lynda Henry et le maire Ernie Daykin de Maple Ridge. Irvine était là au nom de la présidente du Comité national des sports Pat Varga.

Les deux premiers tirages, dimanche soir et lundi matin, ont donné à tous l’occasion de se réchauffer et voir qui était venu jouer. Cependant, lundi après-midi, les choses ont commencé à s’échauffer.

Au troisième tirage, la Saskatchewan s’est mesurée à Barry Lewis, Dodie Dickison, Greg Sutherland et Bob Williams de la filiale néo-brunswickoise Moncton lors de ce qu’on s’est avisé comme étant une des premières parties importantes. La Saskatchewan avait dominé le jeu au début. À la sixième manche, elle était en avance à 4-3 et elle semblait en bonne position car elle avait une pierre presque sur le bouton et bien protégée par une garde. Il ne restait que quelques pierres à jouer et la Saskatchewan prit une décision fatidique : elle allait essayer de faire ricocher une de ses pierres vers le centre pour obtenir plus de points. Mais le tir, excessif, ayant été trop fort, les deux pierres de la Saskatchewan quittèrent la maison.

« Quel désastre », dit un spectateur.

Le Nouveau-Brunswick marqua trois points cette manche-là, ce qui lui donnait 6-4 et il prit son élan jusqu’à la victoire.

Le matin du troisième jour, Gord Duplise, Randy Jenkins, Eric Breitkreuz et John Danks de la filiale Salmon Arm de la Colombie-Britannique/Yukon, étaient bien en avance à 3-0 et la Saskatchewan, le Nouveau-Brunswick et le Québec, ce dernier représenté par Jeff Chead, Evan Mooney, Matt McRea et Danny Comeau de la filiale Col. John Bourque (Sherbrooke), la poursuivaient à 2-1.

La Saskatchewan continua sa glissade en perdant de justesse contre les représentants du Manitoba–Nord-Ouest de l’Ontario Curtis McCannell, Jacqueline McCannell, Rose Ballentine et Desmond Gould de Pilot Mound (Man.). La Saskatchewan, qui gagnait 5-4 au début de la dernière manche, finit par perdre 6-5.

Le Québec battit facilement Dennis Byrne, Rick Cook, Barry Lamond et Roy Bungay de la filiale Stephenville de Terre-Neuve-et-Labrador alors que la Colombie-Britannique s’effondrait étonnamment devant l’équipe de la filiale River Hebert, de la Nouvelle-Écosse/Nunavut, formée par Larry Scopie, Bob Hoeg, Sherman Jackson et Ron Hoeuld. Le Nouveau-Brunswick et Charlie Wilkinson, John Mullin, David Murphy et Roger Beazley de l’Île durent jouer une manche supplémentaire et les Néo-Brunswickois finirent par gagner 9-8.

Ainsi, au début du troisième après-midi, la Colombie-Britannique était encore en première place, mais elle était à égalité avec trois autres équipes : celles du Québec, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. En très peu de temps, le Québec s’écroulait devant l’Île, les joueurs offrant leur main tout juste après la moitié de la partie où il était anéanti 9-2.

La Saskatchewan et la Colombie-Britannique étaient ex-æquo à 4-2 au début du dernier après-midi du cham­-pionnat. De façon significative, elles allaient jouer ensemble. La gagnante de cette partie remporterait le tournoi.

Pendant ce temps, pas moins de cinq équipes étaient ex-æquo à 3-3 — l’Île, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba, le Québec et le Nouveau-Brunswick — et elles pouvaient toutes obtenir la deuxième place.

Le fascinant match entre la Colombie-Britannique et la Saskatchewan, comme on s’y attendait, se joua sur la dernière pierre. La Saskatchewan ayant terminé la septième manche en avance à 6-3, la Colombie-Britannique repoussa deux pierres en les effleurant aux huitième et neuvième manches et elle arriva à la di­xième en trainant à 6-5. La Saskatchewan a eu le marteau à la dernière manche et elle n’a pas manqué un coup. Le capitaine de la Colombie-Britannique Gord Duplise avait laissé une pierre sans défense dans la maison. Tout ce que le capitaine saskatchewannais Andrew Hay devait faire, c’était de l’enlever et les championnats étaient finis.

« À ce moment-là, ce qui m’est venu à l’esprit c’était de bien respirer, de me décontracter et faire ce qui me viendrait naturellement », dit Hay.

Il n’a pas fléchi. Ce fut un coup de maitre et les deux équipes se serraient la main avant même que les pierres se soient immobilisées.

« On se maitrise comme on peut », dit Hay par rapport à son dernier tir. « Si on se met à trop réfléchir, on se gèle. »

Les champions ayant été décidés, on s’aperçut immédiatement que le tournoi n’était pas encore fini, car quatre équipes étaient en deuxième position à 4-3. C’est ainsi que, jeudi, la Colombie-Britannique, le Québec, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard ont tous joué en matinée et que le Nouveau-Brunswick et la Colombie-Britannique se sont mesurés en après-midi pour savoir qui aurait la deuxième place. En fin de compte, le capitaine Duplise et son équipe ont réussi à maintenir une avance et ils ont fini par gagner la partie, 8-3.

Ce soir-là, les joueurs et les bénévoles se sont tous assemblés au sous-sol de la filiale Maple Ridge où les attendait le banquet de fermeture.

En fin de compte, l’équipe de la Saskatchewan avait l’air de penser que la fortune l’avait favorisé cette semaine-là et, à la fin de la cérémonie, son trophée levé fièrement, elle semblait heureuse d’accepter qu’un peu de chance — en plus de son excellent jeu — lui avait accordé la victoire.

« À n’importe quelle sorte de championnat, qu’il soit informel ou que ce soit le championnat de la Direction nationale, l’équipe qui finit par gagner est celle qui a réussi à réunir deux choses : l’aptitude au curling et le désir de s’amuser, dit Hay. Habituellement, si on n’a pas l’intention de s’amuser, ça ne marche pas bien, parce que si on n’est pas prêt à perdre, on ne peut pas gagner.

« Nous, on en a perdu une couple et on pensait que c’en était fini de nous, dit Hay, mais qui aurait pu se douter? »

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