Le Conseil exécutif national vote une nouvelle structure

En février, on a demandé aux membres du Conseil exécutif national de faire fi de leurs sentiments, de leurs intérêts régionaux et de la loyauté envers leur filiale et leur direction pour considérer ce qui vaudrait le mieux pour la Légion dans son ensemble en entendant les résultats de la première révision structurelle d’importance de la Légion royale canadienne depuis son origine, 1926.

Des résolutions ont été votées selon lesquelles, si elles sont ratifiées au congrès national au mois de juin, il y aura une restructuration qui affectera chaque division et chaque filiale du pays.

« On ne peut trop insister sur l’importance de cette étude pour l’avenir de la Légion et de ceux qui servent actuellement dans les Forces », disait le grand président honoraire Charles Belzile à l’occasion d’une déclaration qu’il faisait lors d’une réunion à la Maison de la Légion, à Kanata (Ont.) qui a eu lieu les 23 et 24 février. « Ces derniers auront toujours besoin de notre soutien et, quelle que soit la manière dont nous décidons de l’exprimer, il va falloir que nous soyons présents quand ils auront besoin de nous. »

Vu qu’il y a des filiales qui succombent et beaucoup d’autres qui ont des difficultés financières à cause de la diminution du nombre de membres, il est évident qu’il va falloir changer pour que la Légion puisse continuer de servir les anciens combattants, promouvoir le souvenir et servir la collectivité, disait dans son rapport Steve Wessel, président de la Commission sur le gouvernement, la structure et la représentation des divisions de la LRC.

Le leadership commence par en haut, disait-il, et puis il recommandait que les réductions commencent par en haut aussi, au Conseil exécutif national.

Il dit que le cœur du problème c’est que, bien que le nombre d’adhérents de la Légion en général a baissé de 36 p. 100 de son maximum de 602 484 en 1984, à 388 584 en 2006, le Conseil exécutif national n’a pratiquement pas été réduit. Le conseil a 40 membres : neuf membres au sous-exécutif (huit membres élus plus le président sortant), 26 représentants divisionnaires (selon un rapport d’adhérents par division), un représentant de la Section des anciens combattants tuberculeux et quatre représentants non votants.

Sans débat presque le conseil a accepté que trois motions qui diminueraient ce nombre de moitié soient soumises au congrès.

Selon l’une d’entre elles, le nombre de représentants divisionnaires diminuerait à 10, un de chaque division. Bien que le CEN à ses débuts n’avait qu’un seul représentant par division, la recette concernant le choix de ses membres a été modifiée au cours des années pour respecter l’augmentation du nombre de sociétaires. La recette actuelle est basée sur le nombre de membres de chaque division, ce qui donne une voix plus influente aux divisions plus nombreuses, mais des questions d’impartialité ne peuvent qu’être évoquées au fur et à mesure que le nombre d’adhérents diminue et que le conseil devient de plus en plus disproportionné, a-t-on dit aux membres.

La représentation proportionnelle n’est pas nécessaire au CEN, puisque ses décisions doivent être ratifiées au congrès : c’est au congrès, où la représentation est proportionnelle, que la politique est instaurée ou changée. Les méthodes de communication modernes telles que la téléconférence et le courriel permettent aussi au représentant divisionnaire de faire connaitre les soucis et les questions de ses électeurs. Et pour finir, vu la diminution des revenus, la Légion ne peut pas se permettre un conseil avec autant de membres.

D’après une autre motion, de quatre, le nombre de vice-présidents serait réduit à deux. Par le passé, un des rôles principaux des dirigeants élus était de présider les comités nationaux permanents, mais le nombre de comités qu’ils président a été réduit par élimination ou fusionnement. Aujourd’hui, cinq comités permanents seulement sont présidés par les membres du sous-exécutif; et il y a trois membres du sous-exécutif qui ne président aucun comité. Réduire le nombre de vice-présidents réduirait aussi le nombre de scrutins au congrès, ce qui permettrait de maintenir la réduction de la longueur du congrès d’une journée, et la diminution des couts du congrès serait donc maintenue.

Une troisième motion éliminerait le Comité sous-exécutif, ce qui réduirait le cout des réunions. Le CEN ne se réunit qu’une seule fois par année, à part des réunions durant le congrès, mais le Comité sous-exécutif se réunit quatre fois. La loi constitutive de la Légion n’exige pas de structure sous-exécutive et, à l’occasion, le sous-exécutif a eu un aspect clandestin aux yeux du reste du conseil, a-t-on dit aux membres. Les réunions du conseil telles que prévues au calendrier actuel vont couter 406 000 $ en deux ans, mais en réduisant le nombre de membres et en éliminant le sous-exécutif, ce montant diminuerait à 254 000 $ (des économies de 152 000 $), et le conseil pourrait quand même se réunir au complet trois fois par année. Le Comité sous-exécutif actuel ne se réunirait plus en tant que corps séparé. Les dirigeants supérieurs ne se réuniraient que lors des réunions du conseil au complet et d’autres fois pour établir le budget ou pour régler les problèmes de personnel.

Le président Tom Irvine demanda de voter sur les questions. Les trois motions furent adoptées à l’unanimité, comme ce fut le cas d’une autre motion servant à demander des scrutins secrets pour ces questions au congrès. Une motion permettant les votes par procuration au congrès fut rejetée.

Il y a deux points controversés qui n’ont pas obtenu le soutien du comité. D’abord, vu une intense opposition venant des divisions, la fusion créerait des dissensions. Ensuite, même si en changeant le cycle des congrès nationaux à une fois tous les trois ans on économiserait un montant d’argent considérable, les économies ne sont pas la seule chose dont on devrait tenir compte. Comme inconvénient, il y aurait entre autres la longue attente des résolutions, l’attente plus longue pour poser sa candidature à un poste et l’épuisement des dirigeants.

La commission n’a pas réussi à terminer tout le travail qu’on lui avait demandé de faire, et l’autorisation de financer la suite du travail fut mise de côté jusqu’à ce que le congrès décide ou non d’adopter ces premières recommandations.

« Bien que certaines des recommandations puissent sembler radicales, à ce moment-ci de l’histoire de la Légion […] c’est ce qu’on doit faire pour survivre. Si nous ne changeons pas maintenant, il se pourrait que nous n’ayons pas d’avenir où le faire », dit Wessel.

Le recrutement et la rétention de membres est une question qui imprégnait aussi le programme. Le sujet est souvent revenu dans le rapport des divisions et des comités.
La Division de Terre-Neuve-et-Labrador a rapporté que la rétention des membres est tout aussi importante que leur recrutement. Elle a étudié la possibilité de placer des brochures de recrutement dans la pochette arrière des sièges d’avion voyageant au Canada.

La Division de la Nouvelle-Écosse/ Nunavut a rapporté que le nombre de ses membres, dont 806 n’ont pas renouvelé leur adhésion, a baissé de 1 315 membres. La division a distribué des demandes d’adhésion et répondu à des questions sur la Légion lors d’un atelier organisé par le militaire en automne sur le Service de préparation à une seconde carrière.

La Division du Québec encourage la compétition entre les districts pour l’augmentation de l’adhésion et continue son programme de primes. Malgré un taux de renouvellement de 90 p. 100, la Division de la Saskatchewan a perdu 784 membres et cinq filiales; les membres en reste ont été récupérés grâce à des transferts à des filiales voisines ou à la filiale divisionnaire.

La Division de la Colombie-Britannique/Yukon est en train d’élargir son programme d’avantages au membres à la suite du succès qu’elle a eu avec son partenaire, la British Columbia Automobile Association. La division espère améliorer le recrutement, dans le cadre de son programme de primes aux membres, grâce à un prix de deux billets d’avion pour des destinations en Amérique du Nord donné par Fenety Marketing.

Le président Erl Kish du Comité national des adhésions a rapporté que le nombre de sociétaires est de 373 367, soit 96,08 p. 100 du total de l’an dernier. Mais le flux a été enrayé un peu, les pertes ayant ralenti à 15 217 membres en 2007, alors qu’elles étaient de 16 884 en 2006. Les renouvellements ont augmenté un peu, mais à 89,33 p. 100, le but de 90 p. 100 n’a pas été atteint. La Division de l’Alberta/Territoires du Nord-Ouest, qui a terminé l’année à 97,71 p. 100 des adhésions de 2006, a obtenu le prix du renouvellement de 2007 et le prix d’accomplissement du sociétariat de 2007. La Saskatchewan a remporté le prix de 2008 de la Campagne de renouvellement lève-tôt.

Les propositions qui suivent et auxquelles le conseil a donné son appui car elles augmenteraient les adhésions, vont être mises aux voix durant le congrès :

• soutenir un projet pilote pour produire un assortiment d’articles pour adhérent (brochure, signet, circulaires, formulaire de demande…) que les membres pourront offrir à des proches;

• reconnaitre le service accumulé des membres qui ont abandonné la Légion et qui prouvent leur adhésion passée lors de leur retour. Actuellement, les membres qui reviennent ne récupèrent pas l’accumulation de leur service;

• modifier les Arrêtés généraux qui gouvernent les membres de la Zone européenne afin de leur permettre de se transférer à une filiale au Canada, avec un changement de catégorie obligatoire à celui de membre affilié non votant;

• continuer les négociations pour inclure le matériel d’adhésion dans le colis de départ à la retraite du personnel militaire;

• soutenir un programme La Légion se sent concernée remis à neuf qui serait conçu expressément pour les anciens combattants d’aujourd’hui, dont une campagne publicitaire de 40 000 $ dans certaines revues pour mettre en évidence le rôle des officiers d’entraide de la Légion;

• modifier le règlement sur l’habillement afin de permettre aux anciens combattants de porter une coiffe distinctive rappelant leur ancien service avec l’uniforme de la Légion, sous réserve que celui de la garde du drapeau reste l’uniforme avec béret de la Légion;

• modifier le règlement sur l’uniforme pour permettre aux membres qui sont actuellement membres des forces, ou qui l’ont été, de porter leur insigne régimentaire sur la poche en bas à droite du blazer de la Légion;

• créer une filiale de membres extraordinaires pour les Canadiens qui soutiennent la Légion et ses objectifs mais qui ne désirent ni se joindre à une filiale ni participer aux activités de filiale.

Le CEN a aussi donné son accord pour qu’on poursuive les discussions avec d’autres organisations d’anciens combattants en vue d’amener leurs sociétaires dans une fédération à l’intérieur d’une structure de la Légion royale canadienne. La Maison de la Légion s’est faite l’hôtesse de 14 organisations d’anciens combattants en novembre pour discuter de fusionnement. Le secrétaire national Duane Daly a rapporté que les délégués à cette réunion sont repartis avec des renseignements pour leur propre organisation où ils allaient en discuter et où des décisions seraient prises. On s’attend à ce que les réponses soient données lors d’une réunion qu’on prévoit au mois d’octobre.

M. Belzile, en tant que président du Comité sur l’unité des anciens combattants, dit que la Légion est en train de payer le prix de ne pas avoir déjà changé le règlement sur l’habillement. Les anciens membres des Forces canadiennes qui désirent maintenir leur identité de marin, soldat ou aviateur se joignent aux organisations qui le leur permettent. Les nouvelles organisations, comme l’Organisation des vétérans de l’OTAN, sont en train de grandir alors que le nombre de membres de la Légion a diminué à 38 p. 100. « Les vétérans de la Grande Guerre ont pris l’initiative d’assembler plusieurs organisations d’anciens combattants sous la même bannière en 1925, et nous devons faire la même chose pour restaurer l’unité des anciens combattants aujourd’hui », dit-il. « Le point crucial est l’institution d’une porte ouverte aux anciens combattants. Nous ne pouvons pas répéter les erreurs qui ont repoussé les vétérans de la Corée, les marins de la marchande et les mainteneurs de la paix.

Daly a présenté au CEN un document de discussions sur l’unité qui avait été préparé pour les autres organisations d’anciens combattants, lesquelles font la compétition à la Légion quand il s’agit de recruter des membres parmi le même groupe d’anciens combattants. La plupart ont le même problème, du nombre d’adhérents qui diminue, et il y en a beaucoup qui ne peuvent pas se permettre de maintenir un établissement, d’appuyer les intercessions ou le bénévolat, ou de promouvoir le souvenir. Si les choses ne changent pas, nombre de ces organisations vont disparaitre.

Bien que ce soit possible pour ces organisations plus petites de s’unir en une nouvelle fédération, ce n’est pas pratique, dit Daly. Sans une infrastructure ou des installations, cela serait très dispendieux, et donc leurs frais d’adhésion seraient excessifs. Ce serait également étonnant que ces organisations veuillent se fondre dans la Légion, car elles perdraient leur identité de service particulier.

Mais l’établissement d’une fédération d’anciens combattants à l’intérieur de la Légion est plausible, dit Daly. Les négociations pourraient servir à élaborer une structure qui conviendrait aux besoins de ces associations pour qu’elles puissent maintenir leur identité particulière, et à apaiser les inquiétudes de certains par rapport à comment s’accommoder à de tels membres dans l’organisation de la Légion.

Cela servirait à supprimer la fragmentation des organisations dans la collectivité des anciens combattants dit Belzile, et de les assembler dans une Légion revigorée.

Le trésorier national Mike Cook, a rapporté que, grâce à une gestion scrupuleuse et à un peu de chance, l’exercice financier de la Légion se terminant en 2007 avait été excellent, avec un surplus de 619 719 $. Pour la troisième année d’affilée, la vente d’approvisionnements avait établi un record, ayant augmenté de 34 p. 100 à 2 416 043 $.
Les directeurs ont diminué leurs dépenses de plus de 114 000 $ par rapport aux prévisions; 105 000 $ ont été économisés dans les dépenses de déplacement des comités en profitant de tarifs soldés; le revenu sur les investissements est resté solidement à 30 000 $. L’augmentation des revenus et des réductions a rapporté des fonds supplémentaires de 526 000 $.

Bien qu’on s’attende à des augmentations dans les ventes d’approvisionnement, dans le revenu des investissements et dans les redevances de MBNA, la diminution continuelle du nombre de membres devrait ronger les revenus en 2008.

Malgré tout cela, le travail continue à la Légion. Le Bureau d’entraide a rapporté une augmentation de 30 p. 100 des demandes faites au fonds d’assistance; les agents d’entraide ont présenté 1 749 premières demandes d’avantage en 2007; et des dizaines d’appels ont été entendus par le Tribunal des anciens combattants (révision et appel) à la Maison de la Légion.

Le Comité du coquelicot et du souvenir a rapporté que la foule qui a assisté aux cérémonies nationales du jour du Souvenir à Ottawa, quelque 30 000 personnes, était la plus nombreuse qu’il y ait eu depuis nombre d’années, et que le Pèlerinage des leaders de la jeunesse de 2007 en Europe a été une réussite.

Points discutés par le CEN

Fonds du coquelicot : le CEN soutien une modification des Arrêtés généraux permettant l’utilisation d’urgence de fonds du coquelicot pour les personnes à charge du personnel militaire en service.

Championnats d’athlétisme de la jeunesse : à partir de cette année, le nom des Championnats nationaux d’athlétisme de la Légion royale canadienne changera à Championnats d’athlétisme de la jeunesse de la Légion royale canadienne, et on sélectionnera les compétiteurs de moins de 17 ans dans les programmes d’organisations provinciales. Le programme des moins de 15 ans sera toujours restreint aux équipes des divisions de la Légion.

Drapeaux en berne : la Légion estime qu’on ne devrait faire flotter le drapeau canadien en berne, aux édifices fédéraux à travers le pays, que le jour du Souvenir et les jours où l’on pleure des personnages canadiens importants tels que décrétés par l’État.

Le panthéon des étendards : la Légion va donner 50 000 $ au Centre commémoratif national pour créer un panthéon des étendards, pourvu qu’une pancarte soit fixée qui indique qu’il s’agit d’un cadeau de la Légion royale canadienne. Le panthéon servirait à promouvoir le souvenir et l’engagement historique de navires, de régiments et d’escadrons. On y trouverait les étendards des unités retirées, une gaine du sacrifice sur laquelle on mettrait les cercueils durant le service commémoratif, et la Fenêtre de l’aumônier pour mettre le rôle des aumôniers militaires en exergue.

Élection plus rapide : pour accélérer les élections au prochain Congrès national, une proposition de modifier les Arrêts généraux sera faite dont le but est de permettre une majorité simple en ce qui concerne l’élection unique à un poste et de permettre aussi un système d’élection “premier arrivé” en ce qui concerne l’élection parmi plusieurs personnes, comme à un poste de vice-président.

Chartes rendues : quatorze chartes ont été annulées en 2007, quatre en Saskatchewan, deux au Manitoba–Nord-Ouest de l’Ontario, deux au Québec, une en Alberta, une en Nouvelle-Écosse et deux aux États-Unis.

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