Le courage de s’analyser soi-même

Tout au long de son histoire de 82 ans, la Légion royale canadienne s’est bien portée de son courage et de son introspection. En fait, le succès de nombre des accomplissements publics principaux de l’organisation a résulté de ces attributs — des qualités qui ont servi à renforcer l’importance du souvenir et à apporter une assistance aux anciens combattants canadiens et au personnel des forces armées encore en service, dont ils avaient tant besoin. Aujourd’hui, ces mêmes particularités trouvent à nouveau leur raison d’être : cette fois-ci il s’agit de considérer ce qui vaut mieux pour la Légion et pour son avenir.

Lors de sa réunion en février, le Conseil exécutif national a discuté des résultats de la première révision structurelle d’importance depuis sa création en 1926 (Le Conseil exécutif national vote une nouvelle structure, page 16). On a demandé aux membres du conseil de faire fi de leurs sentiments, de leurs intérêts régionaux et de la loyauté envers leur filiale et leur division pour considérer le gouvernement, la structure et la représentation divisionnaire de la Légion dans son ensemble. « On ne peut trop insister sur l’importance de cette étude pour l’avenir de la Légion et de ceux qui servent actuellement dans les Forces canadiennes », disait le grand président honoraire Charles Belzile lors d’une réunion à Ottawa qui avait lieu les 23 et 24 février. « Ces derniers auront toujours besoin de notre soutien et, quelle que soit la manière dont nous décidons de l’exprimer, il va falloir que nous soyons présents quand ils auront besoin de nous. »

Cet exercice d’autoanalyse si opportun a commencé au mois de février 2007, quand le CEN donnait son accord à la création de la Commission de la LRC sur la structure gouvernementale, représentative et divisionnaire. Cette entreprise considérable s’est poursuivie jusqu’en février 2008, quand le CEN a entendu le rapport de la commission et puis a donné son accord à ce que trois motions soient présentées au Congrès national en juin. La tâche globale de la commission était imposante, mais c’était une occasion pour la Légion de trouver des idées nouvelles dont la logique se comprendrait en tenant compte des dures réalités dans lesquelles se trouve l’organisation aujourd’hui. La diminution du nombre d’adhérents est une de ces réalités, bien entendu, et les difficultés que cela engendre à tous les échelons.

Nous pensons que toute discussion ayant pour objet de trouver des solutions doit être prise comme constructive pour l’avenir de la Légion. La configuration actuelle a bien servi la Légion, mais ses composantes essentielles doivent être refaites pour les concilier avec la Légion d’aujourd’hui.

Dans son rapport au CEN, le président de la commission Steve Wessel remarquait que bien que le nombre de membres de la Légion a diminué de 36 pour cent par rapport à son maximum de 602 489 en 1984, atteignant 388 584 en 2006, le CEN n’a pratiquement pas changé de taille, soit 40 membres.

Les trois motions qui découlent de l’acceptation du rapport de la commission par le CEN ont pour objectif de : a) réduire le nombre de représentants divisionnaires au CEN à 10; (C’est-à-dire un de chaque direction divisionnaire. Ces 10 personnes s’ajouteraient aux sept dirigeants supérieurs, soit le président national, le premier vice-président, deux vice-présidents, le président des débats, le trésorier et le président sortant; à un représentant de la SACT; au grand président honoraire et au président du Comité des constitution et lois; ce qui donnerait un total de 20 personnes au CEN.); b) réduire le nombre de vice-présidents nationaux de quatre à deux; c) éliminer le Comité sous-exécutif national. La logique de chaque motion est expliquée dans notre compte rendu sur la réunion de février du CEN (page 16); le but ultime était de réduire les frais administratifs, en commençant par le haut.

Si elles sont adoptées, les modifications proposées vont mener à un changement majeur de la manière dont la Légion fonctionne et s’administre. Ainsi, il est très important que les trois motions soient bien comprises et qu’on en discute à fond et ouvertement au Congrès d’Ottawa, lequel aura lieu du 21 au 25 juin.

Nous applaudissons vraiment la commission et le CEN pour le courage dont ils ont fait preuve lors de l’importante quête des solutions pratiques. La Légion ne peut jamais se permettre d’être trop gouvernée. Elle doit toujours chercher des manières plus intelligentes, plus efficaces pour demeurer absolument fidèle aux articles de foi de l’organisation; elle doit accepter de changer afin de rester assez forte et saine pour tenir ses engagements honorables quelles que soient les réalités du jour.

Actuellement, les couts empêchent le CEN de 40 personnes de se réunir plus d’une fois par année autre qu’au congrès national. Un CEN dégraissé couterait bien moins et permettrait au conseil de se réunir à Ottawa trois fois par année. Nous croyons que cela permettrait au CEN de mieux s’occuper des problèmes du jour et, grâce au courriel et à la téléconférence, il pourrait prendre les décisions importantes à temps et de manière bien plus efficace. Cela signifierait aussi que le congrès national demeurerait l’autorité gouvernante, comme elle le sera en juin quand les délégués vont devoir se prononcer sur ces mesures importantes.

Un geste de bienvenue

En octobre dernier, la Légion a invité les représentants de 14 associations d’anciens combattants à Ottawa pour discuter de la manière dont elles pourraient s’assembler en une fédération légionnaire. C’était la première fois depuis 1925 que des associations d’anciens combattants se réunissaient pour réfléchir à leur avenir collectif. Ce fut une réunion positive et les délégués ont accepté de se revoir en octobre prochain.
Bien avant que la réunion ait eu lieu, les délégués au Congrès national de juin devront considérer deux modifications à l’uniforme traditionnel de la Légion. Ils serviraient servir tous deux à reconnaitre la grande loyauté que les membres en service ou anciens du militaire ont pour leur unité, leur régiment ou leur service.

La première motion permettrait aux membres de la Légion de défiler en uniforme de la Légion avec la coiffe officielle et l’insigne de leur unité, régiment ou service qu’ils ont mérités. Le béret de la Légion serait toujours obligatoire pour la garde du drapeau de la Légion. La seconde motion permettrait aux membres de la Légion qui sont membres actuels ou anciens des Forces canadiennes ou de forces alliées de porter l’insigne de blazer de leur unité, régiment ou service, à la poche en bas à droite du blazer de la Légion.

Ces deux modifications proposées ne changeraient que bien peu l’uniforme de la Légion, mais elles peuvent être un important geste de bienvenue aux organisations d’anciens combattants qui pensent à s’unir sous l’étendard de la Légion.

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