Éditorial Au nom du caractère sacré

Le Monument commémoratif de guerre du Canada et la Tombe du Soldat inconnu sont les deux symboles principaux de la grandeur du Canada et de son engagement éternel envers la liberté. Situé place de la Confédération, un des lieux les plus insignes de la capitale nationale, le monument et la tombe sont des rappels journaliers du courage et du sacrifice de tous ces jeunes gens qui sont morts pour nous, au service de notre pays. C’est donc difficile de comprendre pourquoi le gouvernement fédéral n’a pas encore agit pour sauvegarder ces symboles nationaux en établissant une garde de cérémonie et quelque sorte de sécurité nocturne.

Nous aurions cru que la tempête d’indignation publique à propos de la profanation honteuse du monument le jour de la fête du Canada en juillet dernier aurait donné lieu à quelque mesure collective.

Dans une lettre récente au ministre de la Défense Gordon O’Connor, le président national Jack Frost explique que la Légion a approché le chef d’état-major en juillet 2000 avec une proposition pour améliorer la sécurité au monument. La réponse du chef d’état-major d’alors fut qu’il n’avait pas les ressources nécessaires pour ce faire. “Il semble que le public est tout à fait conscient de la signification du monument et, en particulier, du caractère sacré de la Tombe du Soldat inconnu”, déclare le président national. “Néanmoins, il y en a quand même beaucoup qui n’apprécient pas le fait que la tombe est une sépulture et qui la traitent en tant qu’attraction touristique où prendre des photos de leurs enfants ou qui s’en servent d’endroit de repos. Il y a même des jeunes Canadiens qui continuent à abîmer la structure qui l’entoure avec leur planche à roulettes et leur bicyclettes.”

Il est dit dans la lettre que “chaque craquelure, éraflure et trou est une autre insulte à la mémoire de nos anciens combattants et leur sacrifice ultime”. La Légion reconnaît qu’une garde de cérémonie ne peut pas fournir une sécurité efficace toute seule. Elle accepte aussi le fait que le nécessaire pour la sécurité est bien moindre durant les mois d’hiver. Mais la Légion croit aussi que l’affectation d’une garde de cérémonie militaire durant les heures diurnes entre le 1er mai et le 30 novembre augmenterait grandement la dignité et la conscience publique de l’endroit du monument, et un commissionnaire, affecté durant les heures creuses, fournirait de la sécurité.

Il y aurait, bien sûr, un coût en faisant ainsi, mais quel honneur ce serait pour un jeune réserviste de la marine, de l’armée ou de l’aviation d’être choisi pour un tel devoir. En fait, ce serait un honneur qui égaliserait une affectation à la garde de cérémonie de la résidence du Gouverneur général. “Le besoin de sécurité au Monument commémoratif de guerre du Canada et à la Tombe du Soldat inconnu est évident et il a le plein soutien du public”, conclut la lettre du président national, qui remarque que la Légion serait heureuse de participer à des discussions en vue de trouver l’option la plus pratique à mettre en place.

Ainsi, sauvegarder le monument national et la tombe en agissant doit être une priorité. Nous le devons à nos anciens combattants et aux nombreux Canadiens qui se souviennent et honorent assidûment la longue histoire personnelle de service militaire et de sacrifice de notre pays.

Le défi d’une nouvelle génération

Le pèlerinage récent d’Anciens combattants Canada en France et en Belgique en l’honneur du 90e anniversaire des batailles de Beaumont Hamel et de la Somme ne ressemblait guère aux pèlerinages d’il y a 10 ou 20 ans. La délégation n’avait pas de vétéran de la Première Guerre mondiale ayant vécu durant les événements d’il y a 90 ans. Il y avait à la place quelques anciens combattants et représentants de groupes d’anciens combattants qui ont continué les traditions des actes passés de ceux dont on se souvenait. Parmi eux se trouvait Jack Frost, le président national nouvellement élu de la Légion royale canadienne.

Les autres visages qui se détachaient le plus étaient ceux de 39 jeunes représentants choisis par la direction du Canada se souvient d’ACC à travers le Canada. Ils ont participé à des cérémonies comme le service poignant du 1er juillet à Beaumont Hamel auquel assistait la princesse Anne et qui servait à commémorer le sacrifice qui a tant d’importance pour les Terre-Neuviens.

Seuls en petits groupes, les représentants de la jeunesse ont visité les tombes de nos morts de guerre où ils lisaient les inscriptions obsédantes des vies vécues et ultimement perdues à la guerre. Dans bien des cas, ils ont trouvé la tombe de jeunes soldats qui n’étaient pas plus vieux qu’eux quand ils sont morts.

Ce dont ces jeunes gens ont été témoins durant ce voyage remarquable exprime la nécessité des vivants à relever le défi et à se souvenir à jamais des sacrifices faits sur ces champs de bataille. Ainsi, c’est à eux de transmettre ce message à leurs pairs et, quand ce sera fait, ACC aura réussi à atteindre une nouvelle génération.

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