Le Conseil exécutif national se prépare à aller au congrès

Le Conseil exécutif national de la Légion royale canadienne s’est réuni à Ottawa les 25 et 26 février pour étudier à fond les opérations de la Légion, prendre des décisions difficiles, et se préparer à aller au Congrès national de juin, en échafaudant un consensus sur des questions primordiales qui touchent la manière dont la Légion va s’adapter à l’avenir.

Bien qu’il y ait eu quelques moments dramatiques, comme lors de la présentation du trésorier national Mike Cook sur la situation financière à long terme de la Légion, d’un débat sur la restructuration du CEN et d’une proposition faite en vue d’annuler le niveau national des sports des membres, la réunion en a surtout été une où il y a eu une grande coopération et où l’on a reconnu les intérêts communs prédominants.

Pour déterminer un chemin à venir, le CEN était aux prises avec un grand nombre de problèmes, surtout les difficultés financières causées par la diminution graduelle du nombre des sociétaires et la manière exacte dont la Légion va attirer les toutes nouvelles classe et génération de membres : des vétérans des Forces canadiennes et d’ailleurs.

Lors de son discours d’ouverture, le grand président de la Légion Charles Belzile a félicité les présents, ce qu’ils méritaient indubitablement, et il leur a aussi donné son avis à propos de ce qu’est le leadership et a parlé de l’avenir de la Légion.

“Vous tous, comme tous les légionnaires, pouvez être fiers de ce que vous avez accompli en 2005. Je vous félicite tous d’avoir fait de l’Année de l’ancien combattants une si grande réussite”, dit Belzile. “Quand je pense à ces quelques dernières années, je ne peux faire autrement que de croire que la Légion royale canadienne va devoir continuer de faire preuve de leadership et de modernisme, en s’apprêtant à recevoir les autres groupes d’anciens combattants et ceux qui font actuellement partie de notre mosaïque nationale. Nos membres s’attendent à ce que nous montrions la voie à suivre pour que notre nation continue d’être un signal lumineux d’espoir pour tous, tout en respectant leur diversité. Le leadership n’est pas une tâche facile, il faut se mettre au travail. Il nécessite une grande compréhension de ce qui motive les gens ainsi que le respect de leur point de vue même si ce dernier n’est pas le même que le nôtre.”

Pendant les débats sur les finances de la Légion, on ne pouvait douter que les légionnaires assis autour de la table avaient compris le message de Belzile car il a donné lieu à des propositions efficientes. Une des plus importantes fut celle de recommander au congrès que les sports des membres soient annulés au niveau national. L’argument soutenant cette motion était clair : bien peu de légionnaires tirent profit des tournois nationaux de curling, de cribbage et de fléchettes, et ils ont coûté 164 100 $ en 2005. Toutefois, le CEN a décidé que ce serait aller trop loin et a voté de garder le programme des sports.

Le conseil a aussi refusé une autre mesure qui aurait réduit les dépenses : une restructuration du CEN lui-même où il y aurait une réduction de la représentation divisionnaire et le nombre de réunions baisserait à trois par année.

Le plus grand problème qui a confronté le CEN durant la fin de semaine était peut-être l’augmentation possible de la cotisation pour la Direction nationale. Il y a eu beaucoup de changements depuis que les frais d’adhésion pour la Direction nationale ont été fixés à 6,15 $, en 1998, et alors que Cook lisait son rapport, il était évident qu’il fallait faire quelque chose. Le déficit de 13 678 $ à la Direction nationale en 2005 avait été prévu il y a quelques années, mais comme il était dit dans le rapport, il allait y avoir des déficits bien plus importants à l’avenir si rien n’était fait.

“Nous avons examiné nos opérations et nous sommes actuellement au point où l’on ne peut faire d’autres réductions qu’aux dépens des programmes”, dit-on dans le rapport. “(Si) nous maintenions la cotisation à 6,15 $ et absorbions le coût des trois pour cent d’inflation […] notre déficit grandirait jusqu’au montant énorme de 8 301 661 $ (en 2012). En d’autres mots, ce serait la faillite. Nous aurions épuisé nos réserves et nous nous trouverions dans une situation où il faudrait terminer l’opération de la Direction nationale. Mais comme vous en êtes pleinement conscients, la loi qui nous constitue ne nous permet pas d’exister en tant qu’organisation sans autorité centrale : la Direction nationale. Alors il est clair qu’il faut obtenir une augmentation des frais d’adhésion […]. À Dieu ne plaise que l’augmentation soit refusée au congrès de 2006.”

Après avoir entendu le rapport de Cook, il semblait bien que la création d’un avenir financier viable pour la Direction nationale ne pouvait pas être remise à plus tard. Au bout du compte, le CEN a voté de proposer une augmentation des frais d’adhésion, avec matériel de soutien, aux membres du Congrès national de 2006. Comme beaucoup de membres du CEN l’ont remarqué, ce qu’il en coûte pour appartenir à la Légion c’est encore bien peu par rapport à n’importe quelle autre organisation et, à tout prendre, une augmentation de la cotisation serait négligeable. Il s’agirait d’arriver à une part de la cotisation pour la Direction nationale qui permette à cette dernière de financer les opérations jusqu’en 2012 sans déficit et qu’il lui reste un peu d’argent pour d’autres programmes, comme le recrutement de nouveaux membres.

Le CEN a accepté une proposition de changer la manière dont la Légion traite les anciens combattants des temps modernes. La résolution est la suivante : “Ainsi, qu’il soit résolu qu’afin de reconnaître ces anciens combattants et augmenter leur adhésion à la Légion, la politique sur la tenue de la Légion soit modifiée de sorte qu’on puisse porter une coiffure de type militaire identificatoire (ex. : bérets de couleurs) avec l’uniforme de la Légion.” On pense au CEN que ce ne serait que juste que d’apporter cette résolution au congrès car l’habitude du port de la coiffure d’unité existe déjà et instituer une modification de la politique aurait un effet positif chez les nouveaux membres. Le CEN a aussi voté, une résolution connexe, de soutenir la reconnaissance du 9 août en tant que Journée des gardiens de la paix.

On a aussi fort bien reconnu que les questions des adhésions, y compris la diminution de l’effectif actuel et le besoin d’en attirer d’autres, sont primordiales pour l’avenir de la Légion. Le président Bob Gray du Comité des adhésions a rapporté qu’il y a eu un certain succès en ce qui concerne le ralentissement de la tendance à la baisse. En 2004, la Légion a perdu 13 085 membres mais en 2005 elle n’en a perdu que 10 356. Bien que ce ne soit pas optimal, c’est quand même une indication qu’on peut arriver à une amélioration. Parmi les divisions, l’Alberta-Territoires du Nord-Ouest a eu la meilleure performance dans les adhésions, gardant 98,49 pour cent de ses membres en 2005. La Division du Québec, à 98,20 pour cent et la Division de la Colombie-Britannique/Yukon, à 98,06 pour cent ont aussi eu de forts bons résultats. Le degré du succès au Québec a été dû au moins en partie à son programme d’encouragement, dans le cadre duquel on récompensait les filiales et les recruteurs qui obtenaient de bons résultats en leur offrant un attirail de la Légion. Le Club du renouvellement des adhésions, un programme connexe, a servi à remettre des certificats aux filiales qui ont obtenu un degré de renouvellement des adhésions élevé.

La présidente Mary Ann Burdett du Comité national des anciens combattants, des services et des aînés a donné dans son rapport une vue d’ensemble des activités durant le dernier terme et offert 45 nouvelles résolutions à présenter au Congrès national : l’établissement de lignes directrices pour l’utilisation des contraintes chimiques, l’harmonisation des paramètres concernant la perte de l’ouïe à Anciens combattants Canada et aux Forces canadiennes, la nomination d’un représentant de la Légion au Comité consultatif de la pension de retraite des Forces canadiennes et nombre d’autres résolutions ayant pour but de subvenir aux besoins des anciens combattants.

Derek Sullivan, le directeur général du Canada se souvient à ACC, a fait une présentation concernant les efforts de la division Le Canada se souvient dans les domaines comme la restauration des monuments, et l’éducation de la jeunesse et du public. En plus, Sullivan a donné des détails sur le nouveau modèle pour les pèlerinages que le ministère est en train d’adopter. Vu que les anciens combattants ont de la difficulté à retourner aux champs de bataille lointains, Sullivan dit que des jeunes, des pédagogues et des membres des Forces canadiennes vont continuer à voyager à l’étranger avec ACC pour marquer les anniversaires importants, et des anciens combattants seraient inclus à chaque occasion quand ce serait possible.

Autre indication que les temps changent, le CEN a voté de présenter une motion au congrès qui, si elle était adoptée, dissoudrait la Section des anciens combattants impériaux de la Légion. L’Imperial Veterans Association of Canada est née en 1923 et elle s’est jointe à la Légion en 1929. Durant les derniers 77 ans, la section des vétérans des forces impériales s’est dévouée au service des vétérans des forces britanniques. Maintenant, toutefois, vu que les vétérans des forces impériales se font de plus en plus rares, on estime que la mission de la section est terminée.

“Dans les termes les plus simples, il n’y a plus de raison de préserver l’Imperial Veterans Section de la Légion”, dit-on dans le rapport fait par la section des vétérans des forces impériales. “Le travail qui avait les forces impériales pour raison d’être est terminé et notre organisation n’est plus viable. Nous passons le flambeau à la Légion royale canadienne dans une résolution qui sert à dissoudre l’Imperial Veterans Section.”

Il va y avoir beaucoup de changements importants à la Légion, nul n’en doute, et le Congrès national à venir va être un test clé pour voir si les membres de la Légion acceptent ces changements. Le grand président Belzile a remarqué qu’attirer une nouvelle génération de membres va nécessiter des prises de décisions progressistes.

Lorsqu’elle terminait la réunion du CEN, la présidente nationale Mary Ann Burdett a fait une observation semblable, quelque chose qu’elle a remarqué pendant son mandat. “Il y a une chose que j’ai apprise au cours des derniers deux ans”, dit Burdett, “c’est que nous sommes tous d’accord qu’il faut faire des changements, mais personne ne veut que ça leur arrive.”

Notes de la réunion

Assurance : Le CEN a recommandé que McClennan Group of Lombard Canada soit appuyé comme fournisseur d’assortiments d’assurances individuelles auprès de nos membres pour profiter d’une ristourne d’un pour cent des droits de vente qui serait versée à la Direction nationale. Vu l’importance de l’effectif de la Légion, on a rapporté que les tarifs disponibles pour l’assurance seraient ainsi plus bas que s’il s’agissait de régimes d’assurance particuliers.

Vivre en association : La Division de la Colombie-Britannique/Yukon a fait un rapport sur le développement d’un nouveau concept qu’on appelle vivre en association. Il y a 10 filiales dans la ville de Vancouver et elles ne sont pas toutes viables. Dans le rapport, il était écrit que “la fusion dans le vrai sens du terme n’est pas acceptable aux yeux des membres. Ce qui leur plaît davantage c’est notre concept de vivre en association : plusieurs filiales dans un édifice qui partagent les installations, chacune gardant son identité et ses membres”. En conséquence, la Division de la Colombie-Britannique/Yukon est en train de négocier l’achat d’un terrain pour y bâtir des installations qui serviraient à loger plusieurs filiales ainsi que le bureau de la division.

Épouses de guerre : Bien que la reconnaissance des épouses de guerre a obtenu un appui unanime, on a pensé que vu qu’Anciens combattants Canada a refusé de déclarer officiellement 2006 l’Année de l’épouse de guerre, ce qu’il y avait de mieux à faire serait que les directions et les filiales fassent tout ce qu’elles peuvent pour reconnaître les épouses de guerre durant l’année.

Affectation des places : Une proposition ayant pour but de modifier l’affectation des places à la Direction nationale a été refusée. On a pensé que permettre aux délégués de s’asseoir où bon leur semble plutôt qu’aux endroits indiqués rendrait l’organisation et les communications plus difficiles, et cela n’apporterait guère d’avantages.

Société canadienne du sang : La Légion et les Forces canadiennes vont unir leurs forces à celles de la Société canadienne du sang pour promouvoir le don du sang auprès de la collectivité militaire entière. Les renseignements seront transmis aux filiales.

Grand président : Le CEN a voté de modifier le titre du grand président à grand président honoraire pour éviter toute confusion à propos de la nature du poste.

Nouvelles filiales : Note optimiste, deux chartes ont été délivrées pour des filiales complètement nouvelles en 2005, la filiale Barrhaven en Ontario et la filiale Bassana en Alberta. Une troisième charte a été délivrée pour la filiale Baron Byng Beaches de Toronto résultant d’une fusion. Sept chartes en tout ont été annulées en 2005.

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