Des logements en vue?

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Habitat pour l’humanité serait une solution de logement potentielle », a écrit un officier supérieur de la 19e Escadre Comox le 5 mai 2022. Il a envoyé ce courriel à des collègues de la base de l’Aviation royale canadienne située au nord de l’ile de Vancouver qui, selon un porte-parole du ministère de la Défense, rencontraient « des difficultés importantes » pour se loger.

Ce message illustre les répercussions de la hausse des prix des maisons et des loyers sur les membres des Forces armées canadiennes : elle est si fulgurante qu’ils devront peut-être communiquer avec l’organisme sans but lucratif de construction d’habitations pour se loger. Les problèmes de logement affectent particulièrement les militaires, qui déménagent souvent.

En avril, le général Wayne Eyre, chef de l’état-major général, a signalé qu’il manquait « quelque 4 000 à 6 000 résidences dans [leurs] bases ».

Il est grand temps que le gouvernement agisse.

Le Canada a déjà vécu cette situation, et il avait réussi à trouver une solution. Pendant et juste après la Seconde Guerre mondiale, on a construit aux quatre coins du Canada des quartiers de logements « Victory Housing » (logements de la victoire, NDT). Ces maisons « boites à fraises » (leur surnom en raison de leur forme) visaient à loger, entre autres, les nombreux soldats revenant au pays.

Entre 1941 et 1947, la société d’État fédérale Wartime Housing Limited a construit et géré presque 26 000 logements locatifs dans 73 municipalités. Un organisme fédéral créé plus tard a permis aux locataires de ces logements de les acheter. En outre, la Loi sur les terres destinées aux anciens combattants de 1942 offrait des prêts. Cet organisme fédéral a financé la construction de plus de 47 000 logements supplémentaires entre 1943 et 1975.

Le prix moyen d’une maison au Canada est de 600 000 $, et celui du loyer d’une maison de deux chambres en région urbaine est de 1 300 $. Ces couts pèsent sur les militaires.

« L’inflation, les prix faramineux du marché du logement […]. J’en fais les frais », a déclaré en avril à CityNews de Vancouver un membre des FAC.

Il existe bien un programme d’aide pour les FAC qui travaillent là où le cout de la vie est supérieur à la moyenne nationale, mais il a été gelé pour analyse de la formule d’indemnisation il y a 12 ans, donc il reste indexé sur le cout de la vie de 2009. L’évaluation de la formule est encore en cours. En attendant, le cout du logement dans les bases, quand logements il y a, se fonde sur les prix du marché local.

« Cela crée beaucoup de stress […] sur le personnel, a déclaré Luca Andolfatto, courtier immobilier, à La Presse canadienne. »

Il s’agit là d’un problème auquel le gouvernement doit remédier.

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