ACC élabore un programme pilote de soutien par les pairs pour les victimes d’inconduite sexuelle

Anciens combattants Canada est en train d’élaborer un programme pilote de soutien par les pairs pour les anciens combattants traumatisés par l’inconduite sexuelle.

Le ministère a fait l’objet de fortes critiques dans un rapport de l’ombudsman des vétérans pour avoir évincé des victimes d’inconduite sexuelle de ses programmes de soutien par les pairs, les aiguillant plutôt vers le centre de réponse à l’inconduite sexuelle militaire ou vers un centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle civil. 

Cependant, ces services ne satisfont pas aux besoins des victimes, a déclaré l’ombudsman Nishika Jardine dans un rapport publié en juin à la suite d’une enquête sur les plaintes d’anciens combattants. Le centre militaire d’inconduite sexuelle n’a pas de mandat pour servir les anciens combattants, lit-on dans le rapport, et les centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle civils ne connaissent pas bien la culture militaire. 

Le programme de soutien social – blessures de stress opérationnel, a été créé il y a 20 ans par ACC et le ministère de la Défense nationale pour soutenir les militaires qui font face à des problèmes de santé mentale débilitants, comme les blessures de stress post-traumatique, la dépression et l’anxiété découlant du service. Aux premiers jours du programme, on a découvert que presque un quart des personnes en détresse psychologique ne demandaient pas d’aide professionnelle, souvent à cause de la stigmatisation.

Le soutien social fourni par les coordinateurs du soutien par les pairs et du soutien familial, qui eux-mêmes font face à des blessures de stress opérationnel, a aidé des dizaines de milliers d’anciens combattants et de militaires et leurs proches. On lui doit la diminution de la gravité des symptômes psychologiques et la réduction de la stigmatisation; il aide aussi les anciens combattants à s’orienter dans le système compliqué des prestations d’ACC.

Le programme n’aide cependant pas les personnes traumatisées par l’inconduite sexuelle qui ressentent de l’anxiété dans les groupes où se trouvent des agresseurs ou des gens du même sexe que leur agresseur. En outre, « les coordinateurs […] n’ont pas vécu d’expérience semblable à celle des participants », dit le rapport.

Les anciens combattants ayant subi un traumatisme sexuel préféreraient un soutien par les pairs « reflétant leur expérience exclusivement ». Or, on n’a pas collecté de données permettant d’effectuer une analyse fondée sur le genre. Le rapport recommande une telle recherche.

« Les programmes existants de soutien par les pairs pour les membres actuels ou anciens des Forces armées canadiennes n’offrent pas encore l’expertise et les ressources spécialisées nécessaires pour répondre aux besoins des personnes qui ont subi un traumatisme sexuel dans le cadre de leur service militaire », a déclaré le ministre des Anciens combattants, Lawrence MacAulay, en réponse au rapport. 

Un programme pilote de soutien par les pairs en personne et en ligne pour les victimes de traumatisme sexuel est en cours d’élaboration, a-t-il dit, fondé sur le modèle du programme actuel et avec l’apport de professionnels en santé mentale et d’hommes et de femmes qui ont vécu un traumatisme sexuel, dont d’anciens combattants LGBTQ+.

« Le soutien par les pairs fourni par ACC est une source importante d’aide, dit le rapport. Un accès comparable au soutien par les pairs doit être offert aux anciens combattants, quelle que soit la cause des difficultés psychologiques imputables au service. » 

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