London, Ont., a récemment déclaré avoir pratiquement éliminé le problème de l’itinérance des anciens combattants sur son territoire. Le statut de « pratiquement zéro itinérance chez les anciens combattants » est conféré par l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance. Cela signifie que le nombre d’anciens combattants sans abri est inférieur ou égal à celui que la ville a prouvé pouvoir loger en un mois.
L’alliance a confirmé que, dans le cadre de sa campagne Prêt pour zéro Canada, London était la première collectivité canadienne à atteindre cette distinction.
« Un logement sûr et abordable est un droit pour tout le monde, surtout pour les femmes et hommes qui ont servi leur pays », souligne le maire, Ed Holder.
Selon un rapport fait au Parlement par le Comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes en 2019, l’itinérance est un problème qui toucherait 3 000 à 5 000 anciens combattants canadiens sur les presque 650 000 que compte le pays.
Le rapport insistait sur l’importance des organisations communautaires et soulignait que l’itinérance était souvent déclenchée par la transition à la vie civile. Une foule de problèmes complique l’enjeu : la santé, la précarité du marché du travail, la pauvreté, la pénurie de logements abordables et les lourdeurs administratives qui bloquent l’accès à des services de soutien.
« L’élaboration d’une stratégie concertée pourrait éliminer complètement le problème de l’itinérance chez les anciens combattants en quelques années », dit le rapport.
Cela semble prometteur, mais les appels en faveur d’une stratégie unifiée n’ont rien de nouveau : en 2016, nous avons parlé du succès de l’U.S. National Coalition for Homeless Veterans et dit que les « éléments d’une coalition semblable existent déjà ici, ainsi que des modèles précisant comment elle fonctionnerait […]. Il faut une politique sur l’itinérance axée sur les anciens combattants.
L’an dernier, la Légion royale canadienne a publié un plan d’action visant à éliminer le problème de l’itinérance chez les anciens combattants.
La stratégie recourrait ainsi aux recherches et pratiques exemplaires fondées sur des preuves. Elle enrichirait le corpus de connaissances sur l’itinérance des anciens combattants « pour affiner les stratégies en matière de sensibilisation, cibler les activités de prévention et élaborer les interventions axées sur les anciens combattants sur une base de preuves solide.
Repérer les anciens combattants sans abri et les loger durablement sont deux choses bien différentes.
Il est navrant, dit le plan, que dans un pays aussi riche que le Canada, les hommes et les femmes qui ont servi leur pays se retrouvent à lutter pour se procurer les nécessités de la vie, notamment un endroit où ils peuvent se sentir chez eux. »
London mérite nos félicitations pour ses efforts. Kingston, Ont., s’approche aussi du « pratiquement zéro » en matière d’itinérance des anciens combattants.
Mais ce sont là des exceptions, pas la règle. Il ne faut pas se bercer d’illusions et se dire que tout va bien, que le problème est en passe d’être réglé. Même si le nombre de places disponibles est supérieur aux estimations numériques, repérer les anciens combattants sans abri et les loger durablement sont deux choses bien différentes.
Trouver des moyens novateurs et efficaces d’identifier les anciens combattants sans abri et gagner leur confiance, comme le plan de la Légion l’explique, sera le gros du travail. Et nous avons immédiatement besoin d’autres coalitions, nationales ou locales, pour aider les anciens combattants sans abri.
Pour des milliers d’anciens combattants dans la rue, le zéro doit être atteint là, maintenant.
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