Un Lieu Sacré

Stephen J. Thorne
Il y a 20 ans que les restes d’un soldat inconnu mort à la crête de Vimy, en France, lors de la Première Guerre mondiale ont été inhumés dans la Tombe du Soldat inconnu à Ottawa.

Un hommage semblable a été rendu dans d’autres pays : la Tomb of the Unknown Soldier (tombe du soldat inconnu) de la Grande-Bretagne est à l’abbaye de Westminster, à Londres; le tombeau du Soldat inconnu de la France se trouve en dessous de l’Arc de Triomphe, à Paris; le Tomb of the Unknown Soldier des États-Unis est un monument situé dans le cimetière national d’Arlington, en Virginie.

Le tombeau à Ottawa avait été proposé par la Légion royale canadienne comme projet du millénaire. Le gouvernement fédéral ayant accepté le plan proposé pour la première fois en 1996, de grands efforts furent entrepris, auxquels prirent part les ministères des Anciens combattants, des Travaux publics et Services gouvernementaux, du Patrimoine canadien et de la Défense nationale, ainsi que la GRC, le Musée canadien de la guerre, la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth et le Bureau du gouverneur général. 

Des prières et des panégyriques furent faits et la tombe, recouverte. Le soldat y repose maintenant à perpétuité.

Le corps fut exhumé d’une tombe marquée de l’inscription « Known unto God » (Connu de Dieu seul, NDT) au cimetière britannique Cabaret-Rouge, près de Vimy. Les organisateurs prirent l’engagement de ne jamais tenter d’identifier le soldat. Le travail d’identification se poursuit, cependant, sur les autres restes anonymes.

Adam Tindal
Le corps fut transporté à Ottawa où il reposa en chapelle ardente pendant trois jours. Une cérémonie grandiose eut lieu le 28 mai, durant laquelle la gouverneure générale, Adrienne Clarkson, et le premier ministre, Jean Chrétien, dirigèrent une procession dans les rues d’Ottawa, de la Colline du Parlement jusqu’au Monument aux morts.

Là, le corps fut solennellement descendu dans la tombe qui y avait été creusée. Les présidents des divisions de la Légion royale canadienne versèrent de la terre des provinces et territoires dans la tombe. Des prières et des panégyriques furent faits et la tombe, recouverte. Le soldat y repose maintenant à perpétuité.

 

Au mois de novembre suivant, le jour du Souvenir, les gens assistant à la cérémonie nationale réglée au Monument commémoratif de guerre déposèrent respectueusement leurs coquelicots sur le tombeau après les formalités. C’est devenu une tradition annuelle. À l’avenant, le tombeau est couvert de milliers de petits drapeaux canadiens à la fête du Canada.

Les cérémonies du jour du Souvenir attirent des foules de plus en plus grandes depuis que le Canada a envoyé ses forces combattre en Afghanistan.

La Légion et d’autres associations d’anciens combattants ont réussi à convaincre le ministère de la Défense nationale de poster un garde de cérémonie à la tombe pendant la journée entre avril et novembre. Les membres des Forces armées canadiennes, de tous les services, considèrent depuis que c’est un grand honneur d’y faire la garde. 

En 2014, le caporal Nathan Cirillo de l’Argyll and Sutherland Highlanders of Canada a payé le prix ultime pour ce service quand il a été tué par un homme armé instable (cf. pages 62 et 84).

 

Vu les restrictions causées par la pandémie, la cérémonie du 28 mai rappelant le 20e anniversaire a été réduite : un représentant de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth a déposé une couronne de fleurs prises au cimetière où le soldat inconnu avait été exhumé.

La Tombe du Soldat inconnu est un des symboles les plus poignants de notre pays – un lieu sacré –, et les Canadiens devraient tous avoir l’honneur de s’y rendre au moins une fois dans leur vie.

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