L’emploi de chiens d’assistance pour aider les anciens combattants qui ont des problèmes de santé mentale est freiné par le manque de normes reconnues de dressage des chiens et de formation des anciens combattants. Au début, le gouvernement fédéral avait abordé l’Office des normes générales du Canada (ONGC), branche de Services publics et Approvisionnement Canada. Après une large consultation d’experts en économie, règlements, approvisionnement, santé, sécurité et environnement, l’office a publié des ébauches de normes dans un document de 60 pages pour consultation ultérieure. Cela a généré environ 1 000 pages de commentaires, dont beaucoup étaient négatifs. Par conséquent, l’ONGC a décidé en avril 2018 d’y mettre un terme.
Anciens Combattants Canada a alors proposé d’ériger les normes lui-même.
Il existait déjà un projet pilote dans le cadre duquel on suivait des anciens combattants atteints de TSPT pendant leurs 18 premiers mois avec un chien d’assistance dressé. En même temps, l’étude suivait un autre groupe qui avaient déjà des chiens d’assistance depuis au moins deux ans.
Le groupe d’anciens combattants à qui l’on a donné des chiens étaient au départ 31, mais ce chiffre est tombé à 18, car certains ont décidé d’abandonner le programme.
Les résultats de l’étude, qui ont été publiés en avril, n’ont pas fait l’objet de beaucoup d’attention de la part des médias. Les effets suivants ont été observés :
• diminution des cauchemars, amélioration du sommeil et légère augmentation de l’activité physique;
• aucune réduction de la consommation de médicaments;
• réduction modérée et durable des symptômes dépressifs;
• amélioration de la qualité de vie et de la vie sociale;
• diminution des symptômes de TSPT;
• aucune réduction de la dépendance à l’égard d’un aidant.
Les dix anciens combattants qui avaient eu un chien d’assistance pendant au moins deux ans ont constaté que leurs compagnons les aidaient à rencontrer des gens, leur donnaient un sentiment de sécurité, et intervenaient lorsqu’ils étaient anxieux, déprimés ou agressifs. L’assistance d’un chien a également augmenté le nombre de sorties quotidiennes. Les anciens combattants ont tous eu au moins une expérience où on leur a demandé quitter un lieu à cause du chien, et tous ont dit que le public devrait être mieux renseigné sur les chiens d’assistance.
Ces résultats représentent certainement une première étape positive. Il est vrai que l’échantillon était petit, mais ce n’est pas une raison pour qu’ACC abandonne l’établissement des normes promises.
Le gouvernement peut dire qu’il a pris des mesures. Dans le budget fédéral de 2018, le crédit d’impôt pour frais médicaux a été modifié par l’Agence du revenu du Canada pour permettre aux gens qui ont une affection mentale de déduire certaines dépenses liées à un animal d’assistance dressé.
Cela ne suffit pas. La Légion royale canadienne demande depuis longtemps que les animaux d’assistance soient dressés selon des normes élevées. Pour la sécurité de l’ancien combattant ainsi que pour celle de l’animal, le chien d’assistance devrait être recommandé par un professionnel de la santé à un ancien combattant qui a la formation et les ressources financières nécessaires.
Une étude a été menée. Il est temps de passer à l’étape suivante, celle de l’établissement des normes.
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