Les traditions des Highlands exposées au Musée de la guerre

Le son aigu de la cornemuse retentit au Musée canadien de la guerre, à Ottawa, pendant une nouvelle exposition consacrée aux soldats des Highlands (hautes terres écossaises, NDT) et aux unités qu’ils ont formées pendant le XXe siècle. L’exposition, Gerriers des Highlands, inaugurée le 7 juin, se déroulera jusqu’au 12 janvier. Elle comprend plus de 200 artéfacts du Musée de la guerre et des musées de Glasgow, en Écosse.

« Vous avez des artéfacts merveilleux, ici, au Musée canadien de la guerre, en particulier votre art militaire », a déclaré le conservateur de l’exposition, Allan Carswell, qui a été conservateur du National War Museum of Scotland à Édimbourg.

L’exposition est divisée en trois parties. La première porte sur les clans d’Écosse et leurs traditions. La seconde explique comment l’armée britannique leva des régiments dans les Highlands pour ses guerres en Europe. La troisième partie traite de l’expérience écossaise au Canada.

Au Moyen Âge, les Highlands, régions sauvages du Nord-Ouest de l’Écosse, s’organisaient autour des familles, des clans. Ces derniers s’affrontaient souvent entre eux, jusqu’au XVIIe siècle, quand quelques clans finirent par dominer de vastes territoires.

Le guerrier des Highlands idéal était brave, fort et adroit.

L’arme la plus souvent associée aux guerriers est l’épée à garde en panier. Les Écossais étaient très habiles forgerons et fabriquaient les poignées, mais les lames étaient importées d’Allemagne. Les pistolets et les mousquets s’ajoutèrent ensuite à l’arsenal du guerrier.

Après l’échec des rébellions jacobites, tentatives de restauration de la famille Stuart au trône d’Angleterre, des lois furent promulguées qui interdisaient une grande partie de la culture des clans, y compris l’emploi des armes et même le port du tartan.

Néanmoins, l’armée britannique, reconnaissant la valeur des guerriers écossais des hautes terres, levait des régiments parmi eux pour les guerres en Europe, en particulier contre l’armée redoutable de Napoléon, en France, au début du XIXe siècle.

Comme les mœurs écossaises commençaient à disparaitre, nombre d’anciens soldats des Highlands acceptèrent de s’installer dans les nouveaux territoires de l’Empire britannique. Ils prisaient beaucoup le Canada, en particulier la Nouvelle-Écosse.

Après la ratification de la Confédération, au Canada, la Grande-Bretagne en retira ses garnisons et un système de milice y fut institué. La plupart des unités de la milice prirent des noms des Highlands et en adoptèrent les traditions, en particulier le tartan et la cornemuse.

Les soldats des Highlands jouèrent un rôle important pour repousser les invasions des Féniens au XIXe siècle.

Les régiments de Highlanders du Canada se distinguèrent aux deux guerres mondiales. En plus de la cornemuse de James Richardson, qui naquit en Écosse et grandit au Canada, l’exposition comprend la Croix de Victoria qui lui fut décernée. Quand il servait dans le 16e Bataillon (Canadian Scottish) du Corps expéditionnaire canadien à la bataille de la Somme, Richardson fit preuve d’une grande bravoure en jouant de sa cornemuse pour encourager ses camarades. Plus tard ce jour-là, il retourna au front pour récupérer sa cornemuse, mais on ne le revit jamais vivant.

« Aujourd’hui, il y a plus de régiments de Highlanders au Canada que dans l’armée britannique », a déclaré Carswell.

L’exposition montre la tradition écossaise jusqu’à nos jours, et comprend une chemise de camouflage et des médailles décernées au lieutenant-colonel Nicholas Calder du Royal Regiment of Scotland, en Afghanistan, en 2008.

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