Soldats aux études

Canada, le service militaire et l’éducation vont de pair. Chacun des stades de la formation du soldat est une forme d’éducation, bien sûr, mais cette formation vise la composition d’une armée victorieuse.

En 1916, les soldats canadiens au front et ceux qui étaient en formation en Angleterre demandèrent un enseignement auxiliaire en prévision de l’après-guerre, et une initiative financée par le gouvernement appelée la Khaki University of Canada fut instituée (page 28 de la section anglaise). Ainsi, des dizaines de milliers d’anciens combattants revinrent au pays avec de nouvelles compétences, en plus de leur apprentissage militaire.

Cinquante-quatre-mille vétérans de la Seconde Guerre mondiale firent des études universitaires grâce à l’aide financière mise en place dans le cadre de la Loi sur la réadaptation des anciens combattants. Au cours des années 1970, les Forces canadiennes offrirent des prêts à faible intérêt pour l’enseignement postsecondaire à leurs membres, aux anciens combattants et aux personnes à leur charge. Elles offrent encore des régimes de financement d’études pour le collège, l’université et des programmes d’études supérieures. Anciens combattants Canada fait sa part aussi, mais pourrait faire plus.

L’allocation pour études et formation qu’ACC a instituée le 1er avril 2018 est conçue pour aider les anciens combattants qui veulent parfaire leur éducation.

Ils doivent avoir été libérés honorablement des FAC et avoir au moins six années de service à leur actif pour avoir droit à un maximum de 40 000 $, ou avoir au moins douze années de service pour avoir droit à un maximum de 80 000 $. De plus, leur demande doit être déposée dans les dix ans suivant la date de leur retour à la vie civile et concerner un des établissements d’enseignement qui sont sur la liste d’Emploi et Développement social Canada.

CELA RESSEMBLE UNE PÉNALITÉ FINANCIÈRE AU MOMENT CRUCIAL OÙ LES ANCIENS COMBATTANTS AMORCENT UNE TRANSITION IMPORTANTE DE LEUR VIE.

Mais le programme a plusieurs lacunes.

Il ne propose pas d’allocation de subsistance. Cela exclut de nombreux anciens combattants qui ne peuvent tout simplement pas se permettre d’étudier à temps plein.

Le montant est imposable. Cela ressemble à une pénalité financière au moment crucial où les anciens combattants amorcent une transition importante de leur vie, en particulier ceux qui travaillent à plein temps et suivent des cours du soir. L’aide aux études ne devrait pas être assujettie à l’impôt.

Il n’est offert qu’aux anciens combattants qui ont quitté l’armée après avril 2006. Il devrait être accessible à tous les anciens combattants.

Les anciens combattants doivent en faire la demande au plus tard dix ans après avoir quitté l’uniforme (à l’exception de la cohorte libérée entre le 1er avril 2006 et le 31 mars 2018 qui peut faire une demande jusqu’en 2028). Comme le monde du travail évolue sans cesse, certains anciens combattants auront besoin de se reconvertir après la décennie écoulée depuis leur libération.

Si l’éducation est la clé du succès, le gouvernement devrait s’en servir pour ceux qui ont servi.

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