Le clairon de Mons

Musée militaire du Loyal Edmonton Regiment

« Il y a foule dans la Grande Place
de Mons. Ici, à 11 h… alors que sonne
le Cessez-le-feu, le maire présente
les clefs de la ville, en l’honneur
de sa reconquête ce matin, au
brigadier-général J.A. Clark de la 7e Brigade
d’infanterie canadienne. »

— J.F.B. Livesay, journaliste et écrivain canadien

Le cor en laiton qui a sonné la fin des combats en 1918 est aujourd’hui la précieuse propriété du Loyal Edmonton Regiment.

L’appel des clairons annonça le début ainsi que la fin des combats de la Première Guerre mondiale à Mons, en Belgique.

« Les clairons sonnaient l’appel aux armes […]. Les Allemands s’étaient avancés soudain à distance de frappe », écrivait Daniel Desmond Sheeham dans The Munsters at Mons. Surpassés en nombre et en puissance de feu lors de leur première bataille, le 23 aout 1914, les Britanniques et les Français se replièrent, et Mons fut occupée par les Allemands pendant plus de quatre ans. Le Corps canadien la leur reprit le tout dernier jour de la guerre.

Le 49e Bataillon (Régiment d’Edmonton) se rassembla à Mons le matin du 11 novembre 1918 au milieu d’une foule transportée. « Nous avons attendu pendant des heures, debout, l’arrivée du roi des Belges, écrivit par la suite le soldat Neville Jones. Le clairon a sonné après les discours », à 11 h. La guerre s’était enfin terminée.

Un clairon figure sur la couverture d’une partition de la Première Guerre mondiale.
Université McMaster

Le nom du soldat qui a sonné le cessez-le-feu s’est perdu dans le brouillard de l’histoire, mais son instrument, précieux artéfact, se trouve dans le musée du Loyal Edmonton Regiment qui perpétue la mémoire du 49e Bataillon.

Rapporté au Canada, le clairon a orné le mess des officiers pendant des années, puis il a été remis au Musée régimentaire en 1982. Il servait à sonner les repas lors des réunions régimentaires.

Pendant des siècles avant l’apparition des montres-bracelets abordables, le clairon (ou la trompette) sonnait la routine de la journée en garnison ou les ordres sur le terrain. Il y avait des sonneries distinctes pour le réveil des troupes, l’appel au repas, le début ou la fin des corvées, le rassemblement et, le dimanche, la messe. Sur les champs de bataille, on se servait de cors et de tambours pour communiquer à cause du vacarme des combats et des longues distances. Ils signalaient le moment et la direction des déplacements, quand faire feu ou cesser de tirer.

Une inscription sur le clairon du 49e Bataillon indique qu’il a sonné à Mons lors d’une cérémonie de l’armistice.
Musée militaire du Loyal Edmonton Regiment

Pendant les escarmouches qui ont suivi la bataille de Mons, dit le soldat britannique George Holbrook, « nous savions toujours quand les Allemands venaient parce qu’ils sonnaient un clairon. » À la bataille du Cateau, en 1914, des clairons allemands sonnèrent le cessez-le-feu britannique, mais la ruse échoua.

Le clairon a perdu de son importance dans le règlement de la vie militaire à mesure que les techniques de communication se sont améliorées et que les montres sont devenues abordables. Pourtant, on entend encore des appels de clairon (pour la plupart enregistrés) à certains moments de la journée dans les casernes et bases militaires américaines, pour promouvoir la discipline, maintenir la fierté et favoriser l’unité. « Ils offrent aux soldats et à leur famille l’occasion de se réunir plusieurs fois par jour pour saluer le drapeau qu’ils défendent », dit-on sur un site Web de l’armée américaine.

Un vitrail représentant un claironneur sonnant la Dernière sonnerie dans un monument aux morts du Collège militaire Royal.
Musée du Collège militaire royal

Au Canada, la sonnerie de clairon la plus connue est probablement le Dernier appel, que l’on joue aux cérémonies commémoratives avant les minutes de silence. On l’appelait autrefois Setting the Watch (monter la garde, NDT), et il indiquait la fin des tâches de la journée. Au XIXe siècle, on commença à l’entendre lors de funérailles, pour signifier la fin des tâches de la vie. Il est traditionnellement suivi par le Réveil qu’on jouait autrefois pour faire sortir les soldats de leur lit. Aux cérémonies du Souvenir, il représente le réveil des morts dans un monde meilleur, et invite les vivants à retourner à leurs occupations.


LE CLAIRON EST UN DES INSTRUMENTS DE LAITON LES PLUS SIMPLES.

Il n’a ni piston ni moyen de modifier le ton à part les lèvres, les muscles faciaux, la langue et les dents du claironneur sur l’embouchure.

Les appels de clairon habituels ne se composent QUE DE CINQ NOTES.

Le clairon a d’abord été utilisé par les régiments d’infanterie, en remplacement du tambour, pour TRANSMETTRE LES INSTRUCTIONS DES OFFICIERS AUX SOLDATS PENDANT LA BATAILLE.

En moyen anglais, LE MOT « BUGLE »(cor, NDT) SIGNIFIE BOEUF. Les cornes de bœuf utilisées pour les signaux de chasse s’appelaient bugle-horns (cornes de bœuf, NDT); on s’en servait également pour boire et comme instruments de musique.

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