Plus d’un million de Canadiens et de Terre-Neuviens servirent pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de 45 000 d’entre eux y furent tués et 55 000 autres, blessés. En mars 2017, selon Anciens combattants Canada, seuls 41 100 d’entre eux étaient encore en vie, presque tous âgés de 90 ans ou plus.
Beaucoup de ces vétérans de la Seconde Guerre mondiale, si ce n’est la plupart d’entre eux, parlent ou parlaient peu de ce qu’ils avaient vécu à la guerre (sauf lorsqu’ils conversaient avec leurs camarades dans une salle de la Légion), préférant fermer la porte à toutes ces horreurs pour bâtir une nouvelle vie de retour au pays.
Certains, bien sûr, ont écrit leurs expériences. L’auteur Farley Mowat, l’un des plus renommés, a publié And No Birds Sang (Et aucun oiseau ne chantait, NDT) et The Regiment, qui racontent son service au sein de la 1re Division d’infanterie canadienne en Italie. Notre propre bibliothèque contient plus de 350 mémoires et histoires régimentaires, sans compter tous les souvenirs que le magazine relate depuis 92 ans. Mais tout cela n’est qu’un fragment des témoignages qui auraient pu être recueillis auprès de ces anciens combattants réticents et taciturnes.
Dans bien des cas, cette possibilité est perdue à jamais. Nous ne saurons jamais ce qu’ont traversé ces soldats, leurs actions héroïques ou banales, même si nous savons où et quand leur unité a servi. Mais pour ceux qui sont encore parmi nous, il n’est pas trop tard, si on les encourage un peu.
Le flambeau du souvenir nous a été transmis, à nous, les descendants de cette génération, les filles et les fils, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants. Il nous appartient maintenant de le porter bien haut.
Si vous connaissez un vétéran de la Seconde Guerre mondiale – ou n’importe quel ancien combattant, d’ailleurs –, demandez-lui de raconter son histoire. Enregistrez-la. Écrivez-la. Demandez-lui s’il y a des photographies qui pourraient être cachées dans quelque boîte à chaussures, au grenier. Ou des lettres écrites à la famille. Ou des souvenirs. Ou des médailles. Demandez-lui de vous raconter l’histoire de ces objets. Dites-lui : « Raconte-moi ta guerre. »
Puis partagez ces histoires. Avec vos proches, avec la société d’histoire, le musée ou l’association régimentaire locale, ou encore avec nous, la Revue Légion
(à www.legionmagazine.com/memoir).
Si nous le faisons tous, leur contribution et leur sacrifice – racontés en leurs propres mots – leur survivront. Sinon, nous ne saurons même pas ce que nous avons perdu.
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