Aider les aidants

PIXABAY

lle a 88 ans. L’homme qu’elle a épousé il y a 67 ans, maintenant âgé de 93 ans, est un vétéran de la Seconde Guerre mondiale. Malentendant à la suite de son service, il reçoit une pension d’invalidité et d’autres avantages conformément à la Loi sur les pensions. Ils habitent encore seuls chez eux.

Il y a un an, il s’est cassé le bras gauche. Pendant sa convalescence, il est devenu de plus en plus dépendant d’un fauteuil roulant, ses jambes ne pouvant plus lui servir qu’à passer en chancelant du fauteuil roulant à un fauteuil, de la toilette au lit. Gaucher, il mange maintenant avec sa main droite qui a la tremblotte. Il est diabétique, et il lui faut des injections d’insuline et de multiples pilules quatre fois par jour. Il souffre aussi de démence.

Il n’y a pas si longtemps, cet ancien combattant fictif était encore autonome, et son épouse avait une vie indépendante, et avait du temps libre pour jardiner ou pour peindre. Maintenant, elle consacre ses journées entières à s’occuper de lui. Elle cuisine pour lui, organise ses médicaments, le rase, nettoie son dentier, lui remonte le moral, joue aux échecs avec lui, satisfait à tous ses besoins, le regarde vivre. Des aides sont employés pour les tâches plus exigeantes, comme la douche ou les déplacements, mais au quotidien, son aidante, c’est elle.

Il n’y a rien là d’inhabituel : nous vieillissons tous et nous nous occupons tous les uns des autres. Mais en tant qu’ancien combattant invalide, notre homme a droit à certains appuis auxquels la population générale n’a pas accès. Et ils sont des milliers comme lui, comme elle, partout au Canada.

En vertu de la Loi sur les pensions, il peut faire une demande d’Allocation pour soins, avantage financier pour les aidants. Les anciens combattants plus jeunes qui sont couverts par la Loi sur le bien-être des vétérans (anciennement la Nouvelle Charte des anciens combattants) peuvent demander un avantage semblable, mais moins généreux.

Le 1er avril, un nouvel avantage, ou plutôt une version remaniée et renommée d’une ancienne prestation, est entré en vigueur selon la Loi sur le bien-être des vétérans. L’allocation de reconnaissance pour aidant remplace l’Allocation de secours pour les soignants familiaux, en vigueur selon la NCAC depuis la fin de l’année 2015. Cette dernière fournissait 7 238 $ libres d’impôt par année aux aidants naturels qui n’étaient pas payés par ailleurs; la nouvelle allocation leur fournit 1 000 $ libres d’impôt par mois.

Pour l’obtenir, l’ancien combattant doit avoir une indemnité d’invalidité pour blessure ou maladie et les aides qui l’accompagnent, et avoir besoin d’un soutien constant, notamment pour des activités particulières de la vie quotidienne.

Quiconque s’occupe régulièrement d’une personne malade, âgée ou invalide sait que les obligations de l’aidant naturel sont une responsabilité de tous les instants. Les gens font souvent cela automatiquement, se sacrifiant sans demander aucune compensation, mais il s’agit d’une charge qui a des conséquences émotionnelles, psychologiques, physiques et financières. L’allocation de reconnaissance pour aidant sert au moins à soulager la charge financière.

Elle est cependant inférieure à que ce que la Légion royale canadienne recom-mandait : le rétablissement de l’Allocation pour soins de la Loi sur les pensions, qui
est de 3 549 à 22 173,84 $ par année, selon l’assistance requise.

La nouvelle mesure n’indemnise pas convenablement les aidants naturels qui abandonnent leur emploi pour s’occuper d’un ancien combattant invalide. Le montant fourni ne respecte même pas les exigences du salaire minimum.

Malgré ses lacunes, c’est une prestation importante dont chaque client d’ACC qui y a droit devrait se prévaloir.

Search
Connect
Listen to the Podcast

Comments are closed.