Le 22e et les cent derniers jours

Le 22e Bataillon bivouaquant derrière la ligne de combat durant la bataille d’Amiens.
BAC/PA-002860

Entant que membre de la 5e Brigade d’infanterie de la 2e Division canadienne, le 22e Bataillon (canadien-français) a joué un rôle essentiel dans les efforts du Canada au cours des 100 derniers jours de la guerre.

Le 22e Bataillon commença à livrer combat, dans le cadre de l’offensive des Cent Jours du Canada, à la bataille d’Amiens. Il assista à un barrage d’artillerie intensif aux côtés de la 1re Division canadienne le 8 aout 1918. Il se lança alors dans la bataille, à 5 h 20, espérant surprendre l’armée allemande. Une forte canonnade fut tirée pendant quatre minutes avec l’appui de chars d’assaut, ce qui entraina un retrait hâtif et désordonné de l’ennemi, la capture d’un grand nombre de prisonniers et l’abandon de beaucoup de matériel. Le bataillon, qui avait atteint ses objectifs en début d’après-midi, aida au nettoyage et à la consolidation d’une ligne de front près de Wiencourt-L’Équipée. La bataille lui avait couté cinq morts et 34 blessés.

Le lendemain, le bataillon reprit son attaque des positions ennemies et atteignit Caix. Il s’empara de Vrely, puis d’une partie
de Rosiers et du village de Méharicourt, malgré la résistance féroce des Allemands. Le bataillon avait fait de grands progrès, mais il avait subi des pertes importantes : 23 morts, 155 blessés et quatre disparus au combat.

C’est au cours de cette bataille que le bataillon reçut sa deuxième Croix de Victoria de la guerre. Bien qu’il eût été blessé le premier jour de la bataille, le lieutenant Jean Brillant mit hors combat une position de mitrailleuse allemande, tuant deux de ses servants. Il mena ensuite une attaque contre cinq mitrailleuses et réussit à capturer 150 soldats, mais il fut blessé de nouveau. Le lieutenant mourut de ses blessures le 10 aout, et la Croix de Victoria lui fut décernée à titre posthume.

Le bataillon continua de se déplacer le long du front pour prendre la relève d’autres troupes, subissant peu de pertes. Cependant, à la fin du mois, il fut lancé dans la bataille de nouveau, cette fois-là à Chérisy. Au cours des combats qui durèrent cinq jours, il subit plus de 25 morts et 250 blessés. Le major Georges Vanier fut l’un de ces blessés, et il fallut lui amputer une jambe, ce qui mit fin à son service au front.

Après la bataille de Chérisy, le bataillon se rendit à Neuville-Vitasse et y passa le mois de septembre à parcourir le front et soutenir la ligne Hindenburg, puis il se mit en chemin vers le Canal du Nord. À partir d’octobre, le bataillon repoussa les attaques ennemies le long de la ligne du Canal du Nord, remplissant tous ses objectifs, puis il fut envoyé à Tilloy. Il reprit sa progression le long du front, participant à des exercices d’entraînement et résistant aux petits bombardements ennemis pendant lesquels il subit des pertes mineures.

Le 7 novembre, le bataillon prit part à sa dernière attaque de la guerre, à Blouges, atteignant son objectif cette nuit-là au prix de quatre morts et 31 blessés avant la relève. Pendant l’entraînement, le 11 novembre, le bataillon apprit qu’un armistice avait été signé et, le 15 novembre, 62 hommes du bataillon prirent part à l’entrée officielle de l’armée canadienne à Mons, en Belgique, où il célébra la fin de la guerre.

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