PREMIÈRE place AFFICHES SÉNIOR
Les écoliers canadiens participent chaque année, depuis les années 1960 et d’un océan à l’autre, aux concours littéraires et d’affiches de la Légion royale canadienne. Leurs compositions, leurs poèmes et leurs affiches honorent les anciens combattants canadiens et ceux qui sont tombés au champ d’honneur, validant ainsi la pertinence du souvenir pour les jeunes d’aujourd’hui.
Les concours se classent en deux divisions – poésie et composition du côté littéraire, et couleur et noir et blanc du côté des affiches – et en quatre catégories : primaire, junior, intermédiaire et sénior. Plus de 100 000 jeunes ont pris part au concours cette année, la compétition a donc été intense. Les soumissions sélectionnées par les filiales sont soumises au concours régional, puis au concours national, où les gagnants sont choisis par la Direction nationale, à Ottawa.
L’affiche de Keyu Chen, gagnante du concours d’affiches en noir et blanc dans la catégorie sénior, montre un ancien combattant âgé coiffé d’un béret, et dont une pupille a la forme d’une croix blanche. Le mot Remember (souvenir, NDT) est inscrit au bas de l’affiche.
Chen, qui suit des cours d’arts visuels à Vancouver, s’est inspirée des livres sur la Seconde Guerre mondiale qu’elle avait lus peu avant pour concevoir une affiche dont le message inciterait fortement à ne pas reproduire les erreurs du passé. « Je n’en reviens pas de voir à quel point il est facile de refaire les mêmes erreurs, alors dans mon affiche, je voulais avertir les gens que, si l’on oublie, il y a des conséquences, » dit-elle. Les membres de sa famille qui ont fait leur service militaire en Chine avant de s’installer au Canada l’ont aussi inspirée.
La gagnante en composition dans la catégorie sénior, Megan Miller de Moncton, Nouveau-Brunswick, s’est aussi inspirée de membres de sa famille qui ont été militaires. Dans sa rédaction, elle commence par demander « pourquoi portons-nous le coquelicot? », puis elle se penche sur la manière dont on commémore les disparus, sur ce que l’histoire nous apprend, et sur ce que le souvenir veut vraiment dire. « Il y a des militaires dans ma famille, dit-elle, et je pensais à
eux en écrivant. »
Miller dit que sa classe d’anglais s’inscrit aux concours au grand complet chaque année, et que chaque élève choisit la catégorie qu’il veut. Elle exprime avec éloquence l’aspect personnel du souvenir dans sa composition, montrant comment les familles, les amis et les collectivités se rallient à leurs êtres chers, et attendent leur retour. Elle explique qu’en écrivant, elle réfléchissait à ce que le souvenir pouvait bien signifier pour ses amis qui ont des parents militaires, et pour les gens de sa collectivité qui ont servi ou qui servent actuellement. Elle répond à sa question en conclusion : « Et nous continuons de porter nos coquelicots. Nous continuons d’honorer les hommes et les femmes qui ont donné leur vie pour nous, et de soutenir les familles qui continuent de servir notre pays […]. Parce qu’oublier, ce serait une insulte à ceux qui se sont battus : c’est pour cela que nous nous souvenons. »
« Le souvenir, ajoute-t-elle, c’est prendre le temps de bien réfléchir à la manière dont le passé a affecté les gens […] à la manière dont il affecte encore les gens aujourd’hui, et à son influence chaque année. »
PREMIÈRE place AFFICHES INTERMÉdiaire
Bien que la gagnante de la catégorie sénior des affiches en couleurs, Hye In (Grace) Park de Langley, Colombie-Britannique, soit allée à Ottawa une fois, elle a hâte d’y retourner. Le souvenir, dit-elle, nous sert à ne pas trop nous habituer à notre confort, à ne pas oublier les souffrances des guerres passées, souffrances avec lesquellles elle a un lien personnel. Sa grand-mère s’est enfuie de la Corée du Nord pendant la guerre de Corée et a refait sa vie en Corée du Sud. « Les histoires qu’elle m’a racontées sur la guerre étaient tellement tragiques, [mais] elles sont aussi une source d’inspiration. Je voulais faire savoir aux autres les souffrances causées par la guerre », dit-elle. Sa grand-mère a fait la connaissance de son grand-père après la guerre, et sa famille a ensuite immigré au Canada.
C’était la deuxième fois que Hye In s’inscrivait au concours, nous dit-elle. L’an dernier, elle avait grimpé jusqu’au niveau provincial. Cette année, elle était bien décidée à faire mieux. « J’ai mis beaucoup de temps à planifier l’affiche, nous explique-t-elle. J’ai fait des recherches […] et j’ai vu la photo d’une vieille dame qui avait perdu sa famille à la guerre. C’est son expression et l’ambiance de la photo qui m’ont vraiment poussée à faire de mon mieux pour exprimer la tristesse de la guerre. » Son affiche montre une vieille femme, la tête baissée, un drapeau canadien sur les épaules. Deux anciens combattants sont représentés de l’autre côté d’un cours d’eau, et le Mémorial de Vimy se dessine au loin.
PREMIÈRE place AFFICHES junior
Beth Kirby de Cornwall, Île-du-Prince-Édouard, s’était aussi inscrite pour la deuxième fois à un concours littéraire de la Légion. Dans son poème What a poppy brings to mind (ce qu’évoque le coquelicot, NDT), elle examine attentivement ce qui passe par l’esprit de quelqu’un qui pense au souvenir. « Pour le poème, je voulais me pencher sur tout ce à quoi les gens pensent quand ils ont le jour du Souvenir en tête », nous a-t-elle dit.
PREMIÈRE place AFFICHES primaire
Quand je m’épingle une fleur rouge à la poitrine
Et qu’elle pèse de tout son poids, là, sur mon cœur,
Je pense à ceux qui ont offert leur avenir pour leur pays
Chacun avec ses propres motivations, mais tous avec le même objectif.
Je pense au sacrifice, à l’humanité et à sa perte.
Je pense aux tombes anonymes qui ne rendent pas justice à ceux qui y gisent.
Je pense aux larmes d’une mère et à l’angoisse d’un père.
Je pense à un petit frère qui s’accroche au souvenir de plus en plus flou de son plus grand modèle.
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