L’utilisation d’un antipaludique doit cesser

La Légion royale canadienne a demandé au ministère de la Défense nationale de cesser immédiatement l’utilisation du médicament antipaludique méfloquine pendant que ses effets secondaires sont à l’étude.

Des articles parus récemment dans les médias et des témoignages devant le Comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes ont mis en lumière des inquiétudes devant le fait que le médicament est encore utilisé par les Forces armées canadiennes lorsqu’elles sont déployées dans les zones de paludisme. La méfloquine a été administrée pour la première fois à 900 soldats canadiens pendant le déploiement malheureux en Somalie de 1992-1993, dans le cadre d’une étude clinique. Elle a aussi été prescrite lors des déploiements au Rwanda et en Afghanistan. Un porte-parole du MDN a déclaré au Toronto Star que 15 677 soldats canadiens avaient reçu le médicament entre janvier 2001 et mars 2012.

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Un rapport du vérificateur général du Canada indique que le MDN a prescrit le médicament de manière inappropriée et a omis de surveiller correctement les effets secondaires. Ces effets secondaires, dont l’anxiété, la paranoïa, la dépression, ainsi que les hallucinations et le comportement psychotique, pourraient donner lieu à un diagnostic d’état de stress posttraumatique erroné.

Au mois d’aout, Santé Canada a accepté discrètement une nouvelle description détaillée du médicament fournie par son promoteur, AA Pharma, qui disait que : « Chez un petit nombre de patients, les étourdissements ou les vertiges et la perte d’équilibre pourraient continuer pendant des mois ou des années après l’arrêt de la méfloquine et, dans certains cas, les dommages vestibulaires pourraient être permanents. »

Cette mise à jour a été émise trois ans après qu’un avertissement semblable avait été lancé par la FDA (Food and Drug Administration) américaine.

Un porte-parole du MDN a déclaré au
Toronto Star que 15 677 soldats canadiens
avaient reçu le médicament entre
janvier 2001 et mars 2012.

La Légion a soulevé la question pour la première fois dans une lettre au ministre de la Défense, Harjit Sajjan et au ministre des Anciens combattants, Kent Hehr, au début du mois de novembre. « La Légion royale canadienne s’inquiète du manque de recherche relative à ce médicament qui a été prescrit à nos anciens combattants avant leur déploiement opérationnel en Somalie ou ailleurs, écrivait le président national, Dave Flannigan. Nous vous demandons instamment d’envisager de faire des recherches sur l’utilisation de la méfloquine et sur ses effets secondaires. Nos marins, soldats et aviateurs méritent de connaitre les effets secondaires et de recevoir le bon diagnostic, afin de pouvoir recevoir les bons soins ainsi que pour les aider à faire le lien avec leur affection lorsqu’ils demandent une prestation d’invalidité. C’est le moins que nous puissions faire pour nos militaires. »

Il existe des médicaments antipaludiques qui ont moins d’effets secondaires. Jusqu’à ce que l’on en sache davantage sur la méfloquine, il est prudent de l’éviter.

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