L’ emplacement de Québec, fondée par Samuel de Champlain en 1608, était idéal pour la défense du point de vue de l’armée française en Nouvelle-France. Il était situé au bord du fleuve Saint-Laurent à côté d’un bastion naturel, le cap Diamant, et les Français se sont empressés d’en profiter. Les premières habitations ont été bâties la même année, et des fortifications temporaires ont été érigées peu après, surtout du côté ouest de la ville, où la protection naturelle faisait défaut.
De nouvelles fortifications les ont remplacées au cours des 50 années qui ont suivi, mais elles n’ont jamais été très puissantes. Québec, dont la population s’élevait à 600 habitants en 1665, pendant les guerres iroquoises, est restée ainsi fortifiée jusqu’en 1690. Cette année-là, on entreprit la construction d’une enceinte pour fortifier la ville davantage, la première d’une série construite entre 1690 et 1745.
Au début des années 1700, Québec faisait partie intégrante de la défense de la Nouvelle-France. Le roi de France avait accepté de donner un montant d’argent considérable pour mettre des systèmes de défense en place, mais même avec ces fonds, ils n’étaient pas en très bon état. Des conflits internes ont surgi, et les fortifications s’en sont trouvées affaiblies. La métropole a retiré le reste des fonds en 1721, et les fortifications n’ont pas été achevées.
La panique s’est emparée du Québec quand, en 1745, les Britanniques ont capturé Louisbourg. Comme les fortifications, incomplètes, ne suffiraient pas à la protection de la ville, et sachant qu’une attaque arriverait probablement bientôt, le gouverneur Beauharnois a autorisé la construction de nouvelles défenses, sans la permission de la France. Ces nouvelles fortifications, construites rapidement, étaient loin d’être parfaites. Elles ont été raccordées aux enceintes déjà construites, afin de fermer la partie de la ville qui était encore ouverte pour permettre à la ville de se développer. Ce nouveau projet a commencé à prendre forme en 1745, et il était presque complet en 1759, quand la Grande-Bretagne a pris le contrôle du Québec après avoir gagné la bataille des plaines d’Abraham. La Grande-Bretagne, comme la France, ne souhaitait pas agrandir la ville, et elle a décidé de garder les fortifications telles qu’elles étaient. Cependant, reconnaissant la valeur des défenses de Québec, et conformément au plan de son prédécesseur, William Twiss, Gother Mann a proposé un projet qui se composait de quatre éléments distincts. Le quatrième élément était une citadelle qui devait être érigée au cap Diamant, où la garnison britannique se mettrait à l’abri en cas d’attaque.
Les trois premières étapes des plans de Mann ont été réalisées entre 1786 et 1812; le mur a été réparé et allongé, et de nouvelles structures ont été érigées. Vu le regain de tensions avec les Américains après la guerre de 1812, et les dissensions civiles, la construction des murs extérieurs de la citadelle a commencé en 1820, et a été terminée en 1831. La nouvelle citadelle pourrait donc offrir un refuge à l’armée britannique en cas d’attaque, qu’elle provienne de la population locale ou des Américains.
La forme en étoile de la citadelle s’inspirait des structures européen-nes traditionnelles, et avait été conçue par Elias Walker Durnford. Ce dernier a abouté la partie déjà construite en 1745 et la nouvelle enceinte. Le rôle de la citadelle, une fois terminée, serait de servir de support aux défenses de la ville, de dépôt pour la caserne, et de logement pour 1 500 soldats et leur matériel (mais il n’est pas arrivé très souvent que la citadelle atteigne sa pleine capacité). Des aspects ont été modernisés au cours des années qui ont suivi, comme les armes défensives. Les relations entre la Grande-Bretagne, les Américains et les citoyens du Québec se sont améliorées au fil du temps, et la présence militaire britannique sur place a été progressivement réduite. La garnison britannique a fini par quitter les lieux en 1871, mettant ainsi fin à la présence britannique dans la citadelle, et au Québec.
Après le retrait des troupes britanniques, la Milice du Canada nouvellement formée en est devenue l’occupante. L’arrivée de la Milice à la citadelle marquait le début de plus de 100 ans de présence militaire canadienne au fort. La deuxième partie du présent article, dans le prochain numéro, servira à un examen plus approfondi de la présence du Canada au fort.
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