Le camp Valcartier

Des milliers de personnes sont passées par le camp Valcartier depuis sa fondation en 1914, surtout pendant la Première Guerre mondiale. Un grand nombre d’entre elles sont allées au front et n’en sont malheureusement jamais revenues.

Le ministre de la Milice et de la Défense de l’époque, Sam Hughes, n’était pas le genre de personne à suivre les plans de quelqu’un d’autre. L’histoire de Valcartier le prouve fort bien. Quand la Grande-Bretagne a déclaré la guerre, le 4 aout 1914, le Canada a immédiatement été en guerre lui aussi. Le premier ministre Robert Borden a alors offert un contingent à la Grande-Bretagne, qui  l’a immédiatement accepté. Le 6 aout, un appel aux armes a été lancé partout au Canada. N’ayant que 3 110 personnes dans son armée et une marine toute nouvelle, le Canada n’était alors certes pas prêt à aller en guerre, mais des milliers de jeunes Canadiens ont répondu à l’appel. Le ministre Hughes a donné l’ordre de les réunir au camp Valcartier plutôt qu’au camp Petawawa comme il avait d’abord été prévu.

Quelques années plus tôt, en 1912, le ministère avait acheté 4 931 hec-tares de terrain à Valcartier, à 25 km au nord de Québec. On s’attendait à y former 5 000 personnes chaque été. Cependant, au début de la guerre, le gouvernement avait besoin d’un espace suffisant pour former plus de 25 000 personnes. Comme il fallait plus de terrain, Hughes a fait acheter et exproprier les terres de 125 agriculteurs, pour un total de 12 428 hectares. Toutefois, il y avait beaucoup à faire avant l’arrivée des premières recrues.

La construction du camp Valcartier, commencée le 8 aout, s’est achevée en un temps record. En deux semaines seulement, les installations étaient prêtes : l’électricité, les dossiers, les édifices, les latrines, le champ d’exercices et le champ de tir, qui, aux dires de Hughes, était le plus merveilleux du monde.

Les premières recrues sont arrivées le 18 aout. Les officiers avaient encore beaucoup à faire puisque la formation des soldats n’était pas la seule priorité et l’organisation était déficiente dans presque tous ces éléments : les soldats attendaient longtemps avant de pas-ser les examens médicaux et de rece-voir les uniformes, l’équipement et les documents. Leur formation faisait souvent défaut et il fallait les regrouper en unités. Les dortoirs et les cantines devaient aussi être organisés. Hughes a confié toutes ces responsabilités (l’organisation de plus de 35 000 soldats) au brigadier Victor Williams et à son équipe de 25 personnes.

Malgré des débuts chaotiques, la première formation de soldats au camp Valcartier s’est terminée par un succès, un succès dont se targuait Hughes. En octobre 1914, les 35 000 nouveaux soldats se sont embarqués sur 30 navires au port de Québec et ont mis le cap sur la Grande-Bretagne pour aller se battre à la Première Guerre mondiale.

Le camp qui, à l’origine, ne devait servir qu’à former 5 000 soldats est vite devenu le plus important camp militaire au Canada, abritant une population plus nombreuse que celle de bien des villes du pays. Même s’il avait commencé dans le désordre, le camp Valcartier avait atteint son objectif de préparer nos jeunes soldats à la Première Guerre mondiale.

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