Éditorial : Mesures demandées

« On a fait des progrès, mais on n’est pas encore arrivés au bout de nos peines en ce qui concerne la santé mentale, loin de là. »

C’est tout un aveu du soldat prééminent du Canada, le général Walter Natynczyk, lors d’une entrevue donnée juste avant de quitter son poste de chef d’état-major de la Défense (CEMD).

Pendant l’entretien accordé à la CBC, le CEMD faisait allusion à l’incapacité qu’a le ministère de s’occuper convenablement du stress opérationnel et des problèmes de santé mentale qui affectent des milliers de militaires canadiens.

Bien qu’il y ait des gens qui rejettent la critique avec mépris et donnent comme excuse que les soins de santé mentale appropriés pour les militaires canadiens en service actif ou à la retraite sont une œuvre qui s’inscrit dans la durée, ce n’est pas ainsi que nous le voyons. Nous voyons un gouvernement qui ne s’est pas encore acquitté de sa responsabilité de fournir les meilleurs soins de santé mentale qu’il est possible d’offrir à ceux qui sont prêts à servir le pays et à donner leur vie pour ce faire.

Même si l’on ignore l’étendue du problème, on en est déjà perturbés. Si l’on se fie aux taux de blessures de stress opérationnel d’avant la guerre d’Afghanistan chez les militaires canadiens, au moins 6 500 vétérans auront besoin de traitements de santé mentale au cours des prochaines années. Il s’agit là d’un nombre déjà très élevé, équivalant à celui d’une petite ville, de soldats et d’anciens combattants ayant de la difficulté à se réadapter à la vie civile.

Et le pire dans tout cela, c’est que ce chiffre est peut-être bien trop bas, car il est fondé sur des taux établis alors que les FC n’étaient pas au combat. Au bout du compte, il pourrait tout aussi bien y en avoir le double.

Que fait-on à ce propos? Ce qui se fait est insuffisant; ce n’est pas assez vite, et ce n’est pas de la bonne manière.

Il ne s’agit même pas d’un débat : le premier soldat du Canada admet qu’il faut faire davantage. Et bien que le ministre de la Défense ait promis dernièrement 11,4 millions de dollars supplémentaires pour combler les écarts, cela risque d’être trop peu et trop tard.

Selon certaines études, le TSPT peut se soigner et jusqu’à 50 p. 100 des victimes peuvent passer à la rémission complète, pourvu qu’elles aient été soignées rapidement et efficacement.

Au Canada, la manière actuelle de donner des soins au soldat est comme suit : quand on sait qu’un soldat est en état de stress posttraumatique, il passe on ne sait combien de temps, pouvant aller jusqu’à trois ans, à moisir en uniforme, séparé de son unité, en attendant d’être retourné à la vie civile. Quand ces nouveaux fonds auront pour effet d’améliorer les soins pour les milliers d’anciens combattants enlisés dans la boue, dans le terrain neutre entre la vie militaire et la vie civile, il risque d’être trop tard.

Les conséquences du TPST non soigné ou mal traité sont graves, terribles. Elles se manifestent d’abord par la toxicomanie et la dépression, puis finissent par la violence familiale, la prison et le suicide.

Le général Natynczyk est reconnu pour sa grande diplomatie en public. Il ne dit pas qu’il y a un problème à moins qu’il y en ait vraiment un. Sa dernière déclaration devrait servir d’appel aux armes, car il est évident que nous avons encore beaucoup à faire, et il est grand temps que nous nous y mettions. Les soldats n’en méritent pas moins. En perdre ne serait-ce qu’un seul d’entre eux, maintenant, à une maladie que l’on peut soigner, serait vraiment criminel.

Rendement primé

L’automne a été excitant à la Revue Légion. La Conférence des associations de la défense a décerné le prestigieux Prix média Ross Munro à notre rédacteur attitré Adam Day pour sa couverture des Forces canadiennes en Afghanistan. En outre, la Revue a été nommée pour le Prix d’histoire Pierre-Berton pour les médias populaires. Le gagnant de ce prix sera annoncé à la résidence du gouverneur général.

Cette attention mise à part, notre personnel a été grandement accaparé par la préparation d’une nouvelle publication d’intérêt spécial sur la guerre de Corée et par l’amélioration de notre site Web, www.legionmagazine.com.

Korea 1950-1953: The Forgotten War (La Corée de 1950 à 1953 : la guerre oubliée) est la troisième publication d’intérêt spécial de la Revue Légion depuis 2010. La qualité exceptionnelle des deux publications sur les deux guerres mondiales y est reprise. Elle comprend 100 pages de photographies d’archives rares, ainsi qu’un récit de l’historien renommé David J. Bercuson. Cette publication, qui se vend dans certains kiosques, comprend également des cartes et une frise chronologique.

Quant à notre site dans la toile, on lui a donné un air nouveau, impeccable, et il est bien plus facile d’y naviguer. Les articles peuvent être partagés facilement sur les autres médias sociaux comme Facebook et Twitter. De plus, la section Snapshots (clichés) (où l’on voit la Légion royale canadienne en bénévolat dans la communauté) est affichée sur le site Web en plus d’occuper sa place habituelle dans la revue. Par ailleurs, le lecteur pourra commenter tous les articles et prendre part à des discussions animées en ligne.

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