Les curleurs du Québec sont victorieux à leur deuxième chez-eux

En dépit de ne pas s’être exercée le matin afin de dormir quelques minutes de plus, l’équipe du Québec a joué dur et elle est restée invaincue tout au long des 55e Championnats nationaux de curling, lesquels ont eu lieu du 19 au 25 mars à Hudson, au Québec.

La victoire n’a pas été facile pour cette équipe de la filiale Col. John Bourque de Sherbrooke formée par le premier Danny Comeau, le second Matt McCrea, le troisième Evan Mooney et le capitaine Jeff Cheal, car les huit équipes ont joué avec cœur pendant toute la semaine.

« Nous avions beaucoup d’aspirations en arrivant. Comme à n’importe quel tournoi, on veut réussir tout en s’amusant, dit Cheal. C’est une halle extra, avec beaucoup de compétition intéressante, et chaque partie était serrée. On a eu la main heureuse. »

La communauté d’Hudson a montré le meilleur des petites villes canadiennes au cours de la semaine. Il s’agit d’une agglomération s’étirant sur 15 km le long de la rivière Outaouais à 56 km à l’ouest de Montréal, qui a été fondée par des fer­miers canadiens français et des voyageurs au début du XVIIIe siècle. Au début du XIXe, la région en est devenue une de fermiers anglais à l’arrivée d’un grand nombre d’immigrants provenant de l’Angleterre, de l’Écosse, de l’Irlande et des États-Unis.

La filiale s’appelait Lake of Two Mountains quand elle fut fondée, en 1945, mais elle a opté pour le nom Hudson, en 1978, quand elle a emménagé dans les locaux qu’elle occupe actuellement. Elle a quelque chose de particulier, soit deux pistes de glace à curling dans son édifice.

Vu que sept divisions seulement avaient envoyé une équipe, la filiale hô­tesse a aussi inscrit sa propre équipe pour en avoir un nombre pair. Douze des 13 parties ont été jouées à la filiale, quatre équipes jouant dans chacune. L’exception était la 9e partie, qui a eu lieu au Club de golf Whitlock et à laquelle les huit équipes ont joué en même temps.

Le président du comité du transport, John Coutts, et ses bénévoles ont reçu les équipes à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau avoisinant, à Dorval. Les équipes ont toutes exprimé leur reconnaissance aux chauffeurs qui ont beaucoup agrémenté leur séjour. L’équipe de Terre-Neuve-et-Labrador formée par Cyril Alexander, Barry Lamond, Ray Lackey et le capi­taine Dennis Byrne a offert une veste de l’équipe au chauffeur Norm St-Aubin et l’ont surnommé « entraineur » pendant la semaine en guise de remerciement.

Le dimanche matin, les premiers évènements officiels étaient le déjeuner, la couture des armoiries par les bénévoles, les exercices des équipes et la réunion des capitaines. Les cérémonies d’ouverture se sont passées sur la glace. Les équipes ont défilé derrière un cornemuseur et elles ont été reçues par le président Peter Mansell et le maire Mike Elliot. Le vice-président du Comité national des sports, Les Nash, a transmis les salutations de la Direction nationale.

« Bienvenue, je vous souhaite une bonne semaine, la glace a vraiment l’air vive, dit Elliot. Profitez d’Hudson. » La pierre de cérémonie a été lancée par le légendaire Bob Putnam et ses deux enfants, Jim et Lynda Putnam, ont balayé devant elle. Bob est un membre fondateur de la filiale locale et les membres de la famille jouent tous trois au curling au niveau national. Lynda était membre de l’équipe du Québec, entièrement féminine, en 1996.

Bob s’est senti honoré de pouvoir lan­cer la première pierre. « Nous sommes très fiers d’en faire partie. » Il dit que cet évènement est un bon exemple de ce que sont la Légion, les petites villes canadiennes et la camaraderie.

Lynda a ajouté : « Nous avons grandi en jouant au curling. C’est traditionnel dans notre famille, et nous sommes très excités que la compétition soit dans notre ville cette année. » C’était encore plus marquant pour la famille Putnam, car le petit-neveu de Bob, Mooney, jouait pour l’équipe du Québec.

Le seul pépin de la semaine a été le fait que l’équipe de la Saskatchewan formée par Randy Graham, Garry Wagner, Mel Mylrea et le capitaine Al Coutts, qui s’est placée deuxième, est arrivée sans ses ba­lais. La filiale lui en a prêté jusqu’à ce que les leurs arrivent, juste à temps pour leur première partie.

Les compétitions ont commencé le dimanche après-midi. Le Québec et la Colombie-Britannique–Yukon ont démarré par une partie serrée qui a duré longtemps, et pendant laquelle l’arbitre a demandé aux deux équipes d’activer le jeu; elle s’est terminée par une victoire de 7-5 pour le Québec. L’Île-du-Prince-Édouard a commencé puissamment contre l’équipe hôtesse d’Hudson, dérobant cinq points à la cinquième manche et remportant la partie à 8-2 au bout de sept manches.

Rien n’était encore certain à la fin de la 6e partie. Le Québec, le Manitoba–Nord-Ouest de l’Ontario et l’Î.-P.-É. étaient ex æquo en première place à trois victoires et aucune défaite. Un des matchs décisifs s’est joué à la 9e partie, au club Whitlock. Le Manitoba et la Saskatchewan y ont joué une partie serrée. Les Saskatchewanais ont réussi à obtenir un point aux quatrième, cinquième et sixième manches, et deux à la huitième, mais les Manitobains les ont rattrapés en inscrivant deux points à la neuvième, ce qui amenait le score à 7-6 pour la Saskatchewan. Il s’agissait de la première défaite du tournoi pour l’équipe formée par Bob Curry, Doug Fisher, Rob Fisher et le capitaine Jim Todoruk de la fi­liale manitobaine Dauphin.

L’Î.-P.-É. et le Québec semblaient en difficulté en ce qui concernait l’ajustement à la nouvelle glace, et ils n’ont pu inscrire de point aux deux premiers bouts. Le Québec a joué puissamment aux troisième et cinquième manches. L’équipe de l’Î.-P.-É. formée par Earle Prount, Doug Simmons, Ted Malfadyen et le capitaine Mel Bernard de la filiale George Pearkes VC de Summerside a remporté les sixième et septième manches. Ce qui est arrivé à la huitième est le meilleur souvenir qu’a McCrea, quand un joli coup de Cheal a donné une avance de deux points au Québec. « Ils nous avaient rattrapés et en avaient deux de placées. Jeff a rasé la garde et frappé leurs pierres fortement, alors on a marqué deux points », dit McCrea, membre de l’équipe depuis quatre ans. L’Î.-P.-É. est revenue en force et égalisé la partie, ce qui a mené à un 11e bout. Le tout s’est joué au dernier lancer de Cheal, lequel a été réussi et terminé le match à 7-6 pour le Québec.

Le mercredi après-midi, le Québec a bouclé sa première place en battant la Saskatchewan 8-3 en neuf jeux.

La bataille pour la deuxième place se préparait à la fin de la journée. Comme concurrents, il y avait la Saskatchewan, le Manitoba et l’Î.-P.-É., tous à quatre victoires et deux défaites. À la fin du 11e match, la Colombie-Britannique se trouvait aussi à quatre victoires et deux défaites. Toutefois, sa défaite de 5-6 contre la Nouvelle-Écosse–Nunavut ce soir-là l’a exclue du tournoi. Si le Manitoba réussissait à battre le Québec le lendemain matin, il y aurait une belle entre lui et le gagnant de la partie Î.-P.-É. Saskatchewan.

En fin de compte, le Manitoba et le Québec ont eu un match au score élevé où le Manitoba a subtilisé trois points à la deuxième manche, mais le Québec l’a rattrapé en en subtilisant quatre à la troisième et trois autres à la cinquième, et signé ainsi sa victoire. C’était un résultat de 8-5 après sept bouts. Il ne restait plus que la bataille entre l’Î.-P.-É. et la Saskatchewan pour la deuxième place. Le score était ex æquo à deux après le cinquième bout. La Saskatchewan a pris de l’avance aux sixième et septième bouts. L’Î.-P.-É. l’a rattrapée au huitième, mais n’a pas pu vaincre. La Saskatchewan a gagné 7-4.

« Je pense qu’on était un peu mécontents après le premier bout, mais on s’est repris », dit Graham à propos du match.

L’équipe de la Saskatchewan, qui comptait le plus grand nombre de partisans à Hudson, était assez contente de la semaine. « Nous avons eu de bons lan­cers, la nourriture était excellente et tout s’est bien passé », dit Coutts. L’équipe, qui consiste en deux joueurs chevronnés et deux débutants, s’est mesurée au cours des années à nombre des mêmes personnes et c’est toujours plaisant de les revoir. Mylrea ajoute : « On s’est fait beaucoup de bons amis ».

Quant à l’équipe du Québec, Hudson semble être son porte-bonheur. « J’adore venir à Hudson, j’ai de la parenté ici, Jeff a de la parenté ici, et ils sont tous venus regarder plusieurs de nos parties, dit Mooney. Le père de Matt aussi est venu, ce qui lui a vraiment fait plaisir. Nous avons remporté trois championnats provinciaux ici. C’est notre deuxième national ici, et on l’a gagné les deux fois. Alors on aime vraiment la place. »

L’équipe ne se souvenait pas exactement quelle fut leur partie la plus difficile. « L’équipe hôtesse nous a donné du fil à retordre, dit Cheal. Ce n’est pas facile de choisir la plus difficile parce qu’elles sont toutes assez serrées. Quand on a joué contre la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve, on a perdu. » McCrea ajoute que leurs cinq premières parties se sont jouées sur la dernière pierre.

En plus du curling, la filiale a occupé les joueurs grâce à un tour à la Sucrerie de la Montagne où ils ont joui de gâte­ries en sucre d’érable, de nourriture et d’amusements. C’était la première visite à une cabane à sucre pour bon nombre de curleurs. Les équipes de l’Î.-P.-É. et de la Saskatchewan surtout étaient excitées.

Après que l’ultime pierre ait glissé sur la glace, le jeudi matin, la filiale s’est transformée en salle de banquets pour les évènements de la soirée. Chaque équipe a alors parlé de sa ville.

Nash a remercié la présidente du Comité des préparatifs locaux, Barb Robinson, et ses bénévoles. On a aussi remercié la Banque nationale de son sponsorat du tournoi qui s’élevait à 5 000 $. Il dit, pour résumer la semaine : « La camaraderie, l’amitié et l’hospitalité à cet évènement sont le dessus du panier. » Il a encouragé chaque membre rentrant chez lui à renforcer sa filiale et les partisans du curling : « Il n’y a pas de meilleure façon de rencontrer des gens. »

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