La célébration du 65e anniversaire de la victoire au Japon

Le mauvais temps n’avait rien de nouveau pour les 100 anciens combattants et invités qui, le 15 aout à Ottawa, célébraient le 65e anniversaire du jour de la victoire au Japon.

Arthur Adams, vétéran du 436e Escadron, se rappelle avoir transporté des approvisionnements à la Seconde Guerre mondiale pour les troupes britanniques et indiennes qui retenaient les envahisseurs japonais. « Je me souviens qu’on nous avait dit que, quand la mousson arriverait, on ne devrait plus voler, mais notre commandant d’escadre, Ralph Gordon, nous dit qu’on volerait quand même. »

Adams est l’un des vétérans de l’Aviation royale du Canada qui sont venus à Ottawa lors d’une fin de semaine de commémoration. Des anciens du navire canadien de Sa Majesté Uganda et des survivants de la cruelle bataille de Hong Kong, où 290 Canadiens furent tués et les autres faits prisonniers, se sont joints à eux.

La cérémonie devait avoir lieu au Monument commémoratif de guerre du Canada, mais Anciens Combattants Canada a décidé d’avoir les activités au Centre de conférences du gouvernement (l’ancienne gare d’Ottawa) à cause des averses incessantes et, ce qui était bien plus dangereux, des éclairs. Là, les tables ont été déplacées pour faire la place à une petite cérémonie en l’honneur du 65e anniversaire du jour où l’empereur Hirohito a annoncé à la radio que le Japon se rendait, mettant ainsi fin à la Seconde Guerre mondiale.

Adams, âgé de 86 ans, de Greensville, en Ontario, est un des aviateurs qui furent envoyés à Gujrat, en Inde, pour renforcer l’armée britannique engagée dans de féroces combats avec les Japonais le long de la frontière monta­gneuse entre l’Inde et la Birmanie. Il n’y avait pratiquement pas de routes, alors il fallait approvisionner les soldats par la voie des airs.

Adams fut surnommé « le bombardier briques » à la suite d’un incident où il convainquit son pilote de voler à basse altitude au-dessus d’un avion japonais posé sur une plage. Adams ouvrit la trappe et largua la cargaison de briques que l’avion transportait sur l’avion ennemi, réduisant ce dernier en morceaux.

Le ministre d’Anciens Combattants Canada, Jean-Pierre Blackburn, était assis à la table d’honneur avec le chef d’état-major de la défense, le général Walter Natynczyk. La présidente nationale de la Légion, Pat Varga, et le secrétaire national, Brad White, avaient été invités en tant que représentants de la Légion royale canadienne.

L’acoustique dans la vieille gare a rendu la dernière sonnerie et la complainte encore plus lugubres que d’habitude.

L’Acte du Souvenir fut lu en français et en anglais. Francis Agnes, président de la filiale Eastern Ontario de la Burma Star Association, lut l’épitaphe de Kohima.

« Quand vous rentrerez chez vous,
Parlez-leur de nous et dites-leur
Pour vos lendemains
Nous avons donné notre aujourd’hui. »

L’épitaphe est inscrite, en Inde, sur le mémorial du cimetière militaire de Kohima qu’entretient la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth. Ces vers sont attribués au professeur d’anglais classique J.M. Edmonds, qui a traduit plusieurs épitaphes écrites en vers classiques, après la Première Guerre mondiale.

Ensuite, Blackburn et Natynczyk ont déposé une couronne, comme l’ont fait les représentants des escadrons de Birmanie et de Hong Kong et du NCSM Uganda.

L’interprète et compositrice Loreena McKennitt, colonel honoraire de l’incarnation moderne du 435e Escadron, le 435e Escadron de transport et de sauvetage, basé à Winnipeg, déposa une couronne de la part de ce dernier. McKennitt a fondé le Cook-Rees Memorial Fund for Water Search and Safety en 1998, à la suite de l’accident, à la baie Georgienne, où sont morts noyés son fiancé, le frère de ce dernier et leur ami. McKennitt, accompagnée par la Musique centrale des Forces canadiennes, chanta Amazing Grace en l’honneur des vétérans.

Il continua de pleuvoir pendant tout l’après-midi, ce qui obligea les organisateurs à annuler la deuxième cérémonie qui avait été planifiée au Mur commémoratif des vétérans de Hong Kong.

Certains s’y rendirent quand même, y compris la présidente nationale Varga, qui devait y déposer une couronne. « Il fallait que je vois le mur », dit-elle.

Le Mur commémoratif des vétérans de Hong Kong n’était pas encore fini lors de son dévoilement en aout 2009 (« Granite Memorial Recalls Hong Kong Sacrifices » [non traduit], novembre/décembre 2009). Carol Hadley de Winnipeg, présidente du comité du mur commémoratif, était ravie de voir que le monument et l’aménagement paysagé avaient été parachevés.

Hadley est l’un des premiers membres de la Hong Kong Veterans Commemorative Association, un groupe formé principalement d’enfants de vétérans de Hong Kong. « Il nous fallait faire quelque chose pour sauvegarder le souvenir de ce que ces hommes ont subi. »

Le monument, achevé, servira à cette fin.

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