43e Congrès national: Lieu de la naissance de la Légion

Le ministre des Anciens Combattants, Jean-Pierre Blackburn, (devant, à g.) et le président national, Wilf Edmond (devant, à d.), dévoilent la plaque servant à la reconnaissance de la fondation  de la Légion royale canadienne en tant qu’évènement historique. [PHOTO : JENNIFER MORSE]

Le ministre des Anciens Combattants, Jean-Pierre Blackburn, (devant, à g.) et le président national, Wilf Edmond (devant, à d.), dévoilent la plaque servant à la reconnaissance de la fondation de la Légion royale canadienne en tant qu’évènement historique.
PHOTO : JENNIFER MORSE

Le samedi 12 juin, exactement au bon moment, la pluie arrête de tomber sur la rue Smith. Les dignitaires, dont la plupart sont vêtus d’un veston bleu, s’éloignent de l’auvent pour défiler sur la scène. Le soleil se met à briller un peu, rayonnant sur le berceau de la Légion royale canadienne, l’hôtel Marlborough de Winnipeg.

Nombreux sont ceux qui prennent place sur la scène, y compris le ministre des Anciens Combattants, Jean-Pierre Blackburn, et le président national de la Légion, Wilf Edmond, pendant que la foule prend place sur les sièges mouillés entourant l’estrade.

Il y a 85 ans (en novembre 1925), après la Première Guerre mondiale, les organisations d’anciens combattants canadiennes naissantes fusionnèrent à l’hôtel le plus illustre de Winnipeg. Elles se mirent d’accord pour créer la Canadian Legion of the British Empire Service League. « La guerre avait reposé sur de grands idéaux, dit l’historien Glenn Wright à la foule, mais quand les combattants revinrent, en 1919, ils se trouvèrent dans un pays déchiré par des luttes sociales, la dépression économique et le chômage généralisé : ils se trouvaient confrontés à un avenir incertain.

« Des représentants de presque 60 organisations d’anciens combattants, ainsi que d’associations et de clubs régimentaires, se sont réunis ici pour fonder la Légion, consacrée à réhabiliter les vétérans de la Grande Guerre dans la société, à faire le nécessaire pour que les besoins des survivants soient satisfaits, que les sacrifices de ceux qui avaient pris part au conflit ne soient jamais oubliés. »

Bien que le Marlborough ait déjà une plaque — datant de 1950 — en l’honneur de la création de la Légion, le clou de cette manifestation est le dévoilement d’une plaque de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada rendant hommage à la fondation de la Légion en tant qu’évènement historique d’importance nationale.

Et en effet, c’est incontestable : en 1925, il y eut un moment d’importance nationale, ici. Avant la création de la Légion, les anciens combattants étaient vus autrement : si des gens luttaient pour les droits des anciens soldats, ce n’était qu’à l’occasion. Cependant, de la Première Guerre mondiale est issue une armée d’anciens combattants qui, ayant forgé une identité canadienne à l’étranger, allaient s’appliquer à bâtir une nation chez eux. « Les anciens combattants voulaient se pencher sur une foule d’enjeux. Des hommes étaient invalides en permanence, amputés, aveugles; d’autres avaient été commotionnés », dit Wright.

De retour au pays, ils ont dû se battre à nouveau, « pour la reconnaissance, les avantages sociaux, le souvenir et leurs droits en tant que membres de la société canadienne, ajouta-t-il. Ils avaient peut-être gagné la guerre en Europe, mais une autre sorte de combat les attendait ici. »

Pendant la cérémonie, la Légion fait l’objet d’honneurs pour ses années de service aux anciens combattants, de perpétuation du souvenir et de développement des collectivités. « Depuis sa fondation, la Légion royale canadienne — la plus grande organisation d’anciens combattants au Canada — est une voix puissante et unie qui se fait la championne des anciens combattants canadiens, dit Blackburn. Aujourd’hui, elle continue de jouer un rôle essentiel non seulement dans la vie des anciens combattants, mais dans la vie de tous les Canadiens. »

L’hôtel lui-même a une histoire émouvante : sir Winston Churchill y a séjourné une fois. Et bien que, comme la Légion, l’hôtel a connu l’adversité, il a grandi lui aussi. Il s’est étendu en surface et a grandi en hauteur; il s’est enorgueilli de la plus grande salle de bal de Winnipeg et de la première glissade d’eau intérieure du centre-ville. Et bien que son avenir ne soit pas absolument assuré, on ne peut voir son passé (comme celui de la Légion) que comme signe de puissance. « J’ai un sentiment d’histoire, aujourd’hui, devant vous et devant l’hôtel Marlborough, dit Edmond. C’est aussi ici que la Légion a organisé son premier congrès national, en janvier 1927. Aujourd’hui, nous célébrons cette  fondation en organisant la réunion du Conseil exécutif national qui précède le congrès […].

La fondation de la Légion a réuni les anciens combattants canadiens dans le but de lutter pour l’obtention de meilleurs avantages sociaux pour ceux qui avaient servi. À cette fin, la Légion se bat depuis sa fondation pour procurer de meilleurs avantages aux anciens combattants, pour perpétuer le souvenir et pour mettre en valeur les collectivités où elle existe. Il est indéniable qu’elle a réussi en cela, mais il y a encore du travail à faire. »

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