Rapport De La Capitale Nationale: Vote Pour Le Changement

[PHOTO : JENNIFER MORSE]

PHOTO : JENNIFER MORSE

C’était un moment historique pour la Légion royale canadienne et, bien que le terrain du 42e Congrès national avait été préparé avant, c’est le président national Jack Frost qui a donné le ton du débat sur la gouvernance. « L’avenir de la Légion est entre nos mains, pas seulement celles de la Direction nationale », dit-il aux plus de 1 350 délégués assemblés au Centre des congrès d’Ottawa entre le 21 et le 25 juin. « Écoutez vos camarades et puis décidez. »

La structure même du Conseil exécutif national, l’organe qui gouverne la Légion entre ses congrès bisannuels, était en jeu. Le CEN était composé de 40 personnes au début du congrès, soit neuf membres du sous-exécutif, 26 représentants de division, un membre de la Section des anciens combattants tuberculeux et quatre membres non votants. Les membres du sous-exécutif étaient des élus : le président, le premier vice-président, quatre vice-présidents, le trésorier, le président des débats, et le président sortant. Les représentants de division étaient choisis d’après un système qui donnait deux représentants à une division ayant jusqu’à 35 000 membres, plus un représentant de plus pour chaque tranche supplémentaire de 35 000 membres. Les membres non votants étaient le grand président honoraire et les présidents des comités de constitution et loi, de la défense et des honneurs et récompenses.

La Commission de la Légion royale cana­dienne sur la gestion, la représentation et la structure des directions, établie par le CEN en février 2007, avait préparé le terrain de la discussion. La commission avait étudié l’histoire et la structure de la Légion et fait son rapport au CEN en février dernier. Le CEN accepta de renvoyer les recommandations du rapport au congrès pour la décision finale.

C’est le président de la commission, Steve Wessel de la Division de la Nouvelle-Écosse/Nunavut, qui devait l’apporter au congrès. « On avait demandé à la commission, au début, d’oublier toute préconception à propos de la structure de la Légion et tout sentiment de pouvoir que certains associent aux postes élus ou découlant du nombre des effectifs. »

Wessel dit que le sociétariat avait perdu 36 p. 100 de sa grandeur maximale (602 489, en 1984), à 388 584, en 2006 et pourtant la taille du CEN n’avait pratiquement pas changé. Il dit que des mesures ont été prises pour réduire le cout des réunions du CEN mais qu’on n’avait encore rien fait par rapport à sa grandeur. « Vu la hausse de ce que réunir les 40 membres du CEN coute, on avait réduit le nombre de ces réunions de deux à une par année, plutôt que de conserver le programme de deux réunions par année tout en réduisant le nombre de gens qui y prennent part », dit-il.

Les propositions de la commission étaient contenues dans trois motions présentées aux délégués. La première était de réduire le nombre de représentants à 10 : un par division. D’après la deuxième motion, le nombre de vice-présidents, de quatre, serait réduit à deux. La troisième éliminerait des réunions des dirigeants supérieurs tout seuls pour qu’on ait trois réunions du CEN au complet par année. Les dirigeants supérieurs ne se réuniraient tout seuls qu’une seule fois, pour s’occuper du budget et du personnel.

« En acceptant les motions recommandées par le CEN, vous faites de la Légion royale canadienne une organisation plus efficace à son entrée dans la deuxième décennie du 21e siècle, pour qu’elle réussisse mieux dans son mandat qui est de plaider pour les anciens combattants et de perpétuer le souvenir », dit Wessel pour conclure. « Comme on dit dans l’éditorial de mai/juin de la revue Légion, il faut le courage de s’analyser soi-même. »

C’est sûr que ces mesures ne vont pas faire des heureux à la plus grande division de la Légion, celle de l’Ontario. C’est elle qui, ayant six représentants au CEN, avait le plus à perdre suite à la recette d’un représentant par division.

Il y avait 1 356 délégués enregistrés le premier jour du congrès. L’Ontario, vu son avantage de division hôtesse, avait 629 délégués, 50 de moins qu’il fallait pour la majorité, même si tous ses délégués votaient en bloc.

La disposition des sièges aussi rendait les camps évidents, la Division de l’Ontario prenait les sièges depuis le milieu jusqu’à l’arrière de la salle et les divisions plus petites étaient plus près de l’estrade.

À propos de la première résolution, le président George O’Dair de la Division de l’Ontario dit : « nous félicitons la commission de son travail. Nous acceptons qu’il faille changer. Toutefois, ces motions sont excessives et trop rapides ».

Plutôt que contester, O’Dair avait préparé une modification à la première motion. La modification ferait qu’il y eut un représentant par division plus un autre tous les 35 000 membres. Cette recette aurait donné un CEN de 26 ou 27 membres à peu près.

« Je regrette mais cette modification est contraire à l’intention de la motion, alors elle est inacceptable », dit Irvine et un grondement s’éleva, de l’arrière de la salle, en désaccord.

« Est-ce que vous contestez ma décision? » demanda Irvine. Quand un « oui » puissant se fit entendre, il demanda aux délégués de montrer leur carton vert pour indiquer leur vote. Presque tous les cartons en avant de la salle furent levés quand Irvine demanda aux délégués qui acceptait sa décision. Quand ce fut le moment d’indiquer le désaccord, la plupart de ceux de l’arrière de la salle levèrent leur carton. Il ne restait plus qu’à faire un scrutin par debout.

Les whips comptèrent leur section et il était manifeste que les désirs des caucus ne chancelaient pas du tout. En fin de compte, il y avait 684 pour et 649 contre la décision de la présidence.

Irvine annonça ensuite que le CEN lui avait donné la consigne de demander un vote secret pour la première motion. On appela les scrutateurs, dirigés par l’ancien président Allan Parks, pour qu’ils ramassent les bulletins marqués d’un « oui » ou d’un « non ».

Quand les scrutateurs revinrent, quelque deux heures après, on annonça que la résolution avait été adoptée. Irvine passa ensuite aux deux autres motions sur la gouvernance. Cependant, il y eut une autre contestation comme quoi il avait fallu trop longtemps pour faire le décompte des bulletins et que le vote sur les deux motions suivantes se fasse par carton vert. On demanda aux délégués s’ils étaient d’accord; oui! s’écrièrent-ils.

O’Dair fut le premier à se rendre au micro à propos de la seconde motion, qui avait pour but de réduire le nombre de vice-présidents de quatre à deux, pour demander une modification qui réduirait le nombre des vice-présidents à trois plutôt qu’à deux. Une bonne majorité était en faveur de la modification.

Étant donné que personne d’autre ne prenait la parole, Irvine demanda un vote sur la motion telle que modifiée. Cette fois-là, les divisions de la Colombie-Britannique/Yukon et de l’Alberta-Territoires du Nord-Ouest votèrent comme l’Ontario, et la résolution fut adoptée facilement.

Il ne restait donc plus que la troisième motion sur la gouvernance, qui servait à faire cesser les réunions des officiers élus et du président sortant en tant qu’organe séparé appelé sous-exécutif et que le CEN, plus petit mais au complet, se réunisse trois fois par année, les dirigeants supérieurs ne se réunissant en plus que pour s’occuper du budget et du personnel.

O’Dair fut à nouveau le premier au micro. Vu le nouveau nombre de vice-présidents, il allait falloir modifier cette motion pour corriger les chiffres. Cependant, la modification de O’Dair remplaça la portion « À ces causes il est résolu » d’une façon qui ne touchait pas la grandeur du CEN mais il se réunirait au complet deux fois par année. Irvine demanda un vote sur la motion telle que modifiée, mais le congrès n’était plus au diapason. Le vote fut pratiquement unanime. En fin de compte, le congrès avait voté pour un CEN de 21 personnes (huit dirigeants supérieurs, dont le président sortant, 10 représentants de direction, un de la SACT et deux membres non élus) qui se réuniront deux fois l’an. Les dirigeants supérieurs ne se réuniront séparément chaque année que pour décider du budget.

Et tout cela passa à l’histoire. Le Conseil exécutif national a une structure gouvernante grandement dégraissée.

Le secrétaire national Duane Daly rappela aux délégués, lors des cérémonies de fermeture, qu’il y aurait une réunion du nouveau CEN le lendemain, avec ses nouveaux dirigeants élus et un représentant de chaque division.

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