Le panthéon des étendards rend hommage aux régiments

Le Centre commémoratif national, un endroit où l’on peut organiser des cérémonies commémoratives et d’État, ainsi que les services privés de nombre de croyances, a été ouvert à Ottawa à côté du Cimetière militaire national des Forces canadiennes.

On distingue, parmi les éléments du centre, le panthéon des étendards, où les régiments et autres unités du Canada pourront retirer dignement leurs couleurs et leurs drapeaux. Le panthéon a été rendu possible grâce à un don de 50 000 $ qu’a fait la Direction nationale de la Légion royale cana­dienne dans le prolongement de sa prise de position historique en l’honneur des navires, des régiments et des escadrons du Canada.

La composante centrale du Centre commémoratif national est un édifice à neuf côtés de 14 000 pieds carrés, lequel peut servir aux cérémonies lors de manifestations spéciales au célèbre cimetière Beechwood. Le centre, qu’on a déjà utilisé pour des services funèbres, peut servir aux cérémonies d’exposition en chapelle ardente, aux funérailles d’État et à d’autres occasions. On lui prévoit une importante composante multiconfessionnelle, qu’il soit ouvert à toutes les religions que reconnaissent les Canadiens. Le centre a couté 6,7 millions de dollars et une grande partie de ces fonds provenait de particuliers.

L’immense salle peut accueillir 400 personnes. Il n’y a aucun siège permanent, de sorte que la disposition des chaises dépend de l’occasion. Au centre de la pièce se trouve une grosse pierre trouvée dans le terrain même du cimetière. La pierre sert à rappeler que la permanence existe au milieu de la vie éphémère. Symbole des choses immuables et durables, elle sert à réconforter les personnes en deuil.

Quand la pierre a été déterrée, dans son échancrure croissait une plante, ce qui était propice et ce que les orga­nisateurs ont pris comme signe que la vie évolue.

La Gouverneure générale Michaëlle Jean a officiellement ouvert le Centre commémoratif national le 7 avril, y étant arrivée à bord d’un coche escorté par des membres de la Gendarmerie royale du Canada habillés de rouge et à cheval.

Madame Jean a parlé des visites qu’elle a faites, en tant que commandante en chef des Forces canadiennes, aux troupes de navires et à celles qui se trouvent à des endroits comme Haïti et Kandahar. « Que l’on se souvienne de la somme des sacrifices qu’eux et tous les soldats qui reposent ici ont consentis au nom d’un idéal de démocratie. Il est juste que nous rendions compte de la grandeur de leur contribution », dit-elle. « Ce centre commémoratif est une promesse faite aux femmes et aux hommes qui sont venus avant nous et qui ont apporté leur énergie, leur enthousiasme et leur perspective unique sur le monde. La promesse de ne jamais oublier, malgré la fuite du temps. La promesse de prolonger en nous leur œuvre et de l’enrichir, au bénéfice des générations à venir. La promesse d’améliorer sans cesse et toujours le sort de nos semblables. »

Au milieu de la salle des drapeaux se trouve une importante gaine du sacrifice, où les bières des anciens combattants seront déposés durant le service commémoratif avant leur mise en terre. Un coquelicot, symbole de la Légion associé aux gens qui ont servi leur pays, va y être gravé.

Le plafond au-dessus de la gaine est très haut, de sorte que les couleurs des unités militaires retirées qui y sont suspendues sont hors d’atteinte. « Les drapeaux sont suspendus afin de leur permettre de se désintégrer naturellement », dit l’aumônier Gerry Peddle, ancien aumônier-général qui présidait la bénédiction officielle des deux premiers étendards qui ont été retirés dans la salle.

Il s’agissait des couleurs du Royal Canadian Regiment et du Royal 22e Régiment. Des membres de ces régiments ont présenté l’étendard de leur unité ainsi que le drapeau royal qui l’accompagne.

Dans la salle se trouve un imposant vitrail de cinq mètres de haut, offert pas l’Association des aumôniers militaires du Canada, qui sert à rendre hommage au rôle crucial que les aumôniers ont joué dans la vie militaire. La Légion avait participé à la création de ce vitrail par le truchement d’un don de 5 000 $.

Une grande aire de réception est contiguë à la salle. À l’extérieur de l’édifice se trouvent des jardins où l’on peut aller se recueillir. Le centre sera consenti à la Légion royale canadienne quand elle en fera la demande pour des cérémonies importantes, dont celles du souvenir.

Le président national Jack Frost a remis le cadeau de la Légion au lieutenant-général à la retraite Charles Belzile, coprésident du comité du partenariat et au général Maurice Baril, ancien chef d’état-major de la défense et président de la campagne de financement du Centre commémoratif de Beechwood. La présentation faisait partie de la cérémonie qui a eu lieu au centre, le 22 mai et durant laquelle on a annoncé que la campagne avait atteint le point central de son objectif d’un million de dollars.

Frost dit que la donation a été faite de la part de toutes les filiales de la Légion car la salle va servir à évoquer l’importance du souvenir à perpétuité.

Le Centre commémoratif national sied au Cimetière militaire national des Forces canadiennes, au Cimetière national de la Gendarmerie royale du Canada et au cimetière des anciens combattants. Le premier ministre sir Robert Borden, le gouverneur général Ray Hnatyshyn et sir Sanford Fleming sont enterrés au cimetière Beechwood, comme c’est le cas aussi pour plusieurs maires d’Ottawa. Un coin y a été aménagé spécialement pour les poètes, où ont été enterrés, entre autres, les poètes de l’ère de la Confédération Archibald Lampman et Duncan Campbell Scott, ainsi que d’autres poètes plus contemporains comme John Newlove, lauréat du prix du Gouverneur général.

En 2002, le cimetière Beechwood a été désigné lieu historique par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

Les filiales qui désirent contribuer au Centre commémoratif national peuvent envoyer leur don à la Fondation du cimetière Beechwood, 280, avenue Beechwood, Case 7025, Ottawa (Ont.), K1L 8E2.

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