L’ombudsman des anciens combattants du Canada est un soldat

Les intérêts des anciens combattants et de leur famille ne sont pas la première chose à l’ordre du jour que le premier ombudsman des anciens combattants du Canada dit faire, mais bien « la seule chose », disait le colonel Patrick Stogran, le 15 octobre, après l’annonce qu’il avait obtenu ce poste.

Insistant que son rôle en est un de collaboration et de communication, ce soldat expérimenté dit à la foule, d’environ 100 anciens combattants et membres de leur famille invités à assister à l’annonce faite par le ministre d’Anciens combattants Canada Gregory Thompson, qu’il est là « pour écouter ».

La longue carrière militaire de Stogran a commencé quand il était commandant du 3e Bataillon de la Princess Patricia’s Canadian Light Infantry à Victoria, peu de temps après qu’il a obtenu un diplôme du Royal Roads Military College, en 1980. Il a été cité à l’ordre du jour en 1994, pour son courage sous le feu de l’ennemi, durant son service en Bosnie. Il a pris le commandement du 3e Bataillon de la Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, en septembre 2000, qui, en 2002, a été déployé en Afghanistan, où il a lancé la première mission de combat aérienne de l’histoire de l’armée canadienne.

Ce service « m’a donné une petite idée de la vie des anciens combattants », dit-il, une idée qui a grandi grâce à ce que sa propre famille lui a raconté de ce qu’elle a vécu pendant qu’il servait outre-mer.

« Je pense que c’est quelqu’un qui comprend le système, quelqu’un qui y est allé et qui l’a vu, quelqu’un qui a vécu dedans », dit le grand président honoraire de la Légion Charles Belzile.

« Nous sommes très heureux de ce choix », dit le directeur du Bureau national d’entraide Pierre Allard. Stogran a siégé à des comités de la Légion avant cette nomination.

« Nous profiterions tous » si le bureau de l’ombudsman s’occupait d’abord des problèmes systémiques que renferme le processus des avantages d’invalidité, dit Allard, y compris le dédommagement aux anciens combattants dont les versements d’assurance invalidité ont été récupérés (ou “compensés”) des pensions d’invalidité subséquentes.

Le bureau pourrait se pencher sur les « groupes qui pensent qu’ils ont été délaissés », comme les anciens combattants modernes qui se battent pour qu’on reconnaisse le syndrome de la guerre du Golfe.

« Nous aimerions que (le poste) ait un mandat législatif », dit Allard. « Cela servirait à garantir qu’il y ait moins d’ingérence concernant la liberté d’enquêter et de rapporter, et un droit d’accès mieux établi à propos de ce qu’il faut à un ombudsman pour qu’il puisse faire son travail. » Allard préfère le modèle australien, où les dossiers de l’ombudsman dépendent d’un bureau central de l’ombudsman, lequel a un mandat législatif avec des droits et des pouvoirs garantis pour enquêter et rapporter.

Le nouvel ombudsman des anciens combattants du Canada va suggérer des manières de résoudre les problèmes, s’occuper des plaintes reliées aux programmes et services d’Anciens combattants Canada, et revoir les questions systémiques reliées au Tribunal des anciens combattants (révision et appel). Il fera son rapport au Parlement, par l’entremise du ministre d’Anciens combattants Canada, une fois par année, et il pourra publier d’autres rapports.

Belzile pense que le bureau de l’ombudsman va commencer par s’occuper des problèmes de particuliers, comme ceux d’anciens combattants âgés et d’épouses qui se battent pour obtenir des avantages, et ceux de soldats libérés qui n’ont pas d’avantages médicaux entre le moment où ils quittent les Forces canadiennes et celui où ils deviennent clients d’Anciens combattants Canada. Mais les problèmes systémiques vont se dégager de ces cas. Par exemple, s’il y a constamment des plaintes de particuliers concernant le Programme d’autonomie des anciens combattants, « on s’attendrait à ce qu’il l’étudie en entier pour voir s’il répond encore à ce pourquoi il a été établi », dit Belzile.

« Il faut s’occuper de toutes sortes de besoins », dit Stogran, entouré par des anciens combattants désireux de le rencontrer après l’annonce. Bien qu’il ait refusé d’être plus explicite pour l’instant, il est clair qu’il va devoir participer à des batailles politiques intérieures avec autant de doigté que lorsqu’il commandait sur le terrain. « Je n’hésiterai pas à parler franchement. »

C’était là une bonne nouvelle pour les anciens combattants présents.

« Je suis sûr qu’il va faire un bon travail », dit Jack Scott, qui fait remarquer qu’il a vu Stogran se faire interviewer en Afghanistan et il était impressionné de le voir en personne.

Stogran est « quelqu’un qui comprend comment le gouvernement fonctionne et, des fois, comment le gouvernement ne fonctionne pas », dit Thompson. « Quelqu’un qui comprend l’équité et le respect des particuliers. »

La nomination de Stogran est arrivée huit mois après que le gouvernement a annoncé la création du poste.

« Il s’agit du résultat de votre dur labeur et de vos conseils », disait Thompson aux anciens combattants assemblés. « Bien que certains parmi vous se sont demandé pendant de nombreuses années si ceci allait arriver […] et certains pourraient dire qu’il est plus que temps que ça arrive. »

De dire l’ancien combattant Wilf Conner : « C’est un bon pas en avant, même si ça aurait dû arriver il y a longtemps. Je suis heureux que ce soit arrivé. »

Le bureau de l’ombudsman s’est fait réserver 20 millions de dollars du budget fédéral, par année, et il a pour mandat d’être efficace, dit Thompson. « L’ombudsman va tenir les gouvernements responsables. »

Le bureau de l’ombudsman des anciens combattants, qui doit aider les anciens combattants, identifier les problèmes systémiques, conscientiser les gens à propos des soucis et des besoins des anciens combattants et soutenir la Déclaration des droits des anciens combattants, a été annoncé par le gouvernement au mois d’avril 2007.

Les anciens combattants qui ont servi à la guerre, les membres réguliers et les réservistes des Forces canadiennes, ainsi que les agents actuels et anciens de la Gendarmerie royale du Canada et leurs épouse, famille et donneurs de soins, peuvent s’adresser à l’ombudsman pour obtenir de l’aide et des renseignements.

Stogran s’est retiré du poste de directeur général adjoint des opérations de sciences et technologies, à Recherche et développement pour la défense Canada, et a accepté ce nouveau poste le jour du Souvenir.

C’est un honneur, dit-il, qui n’est surpassé que par le service avec les troupes en Afghanistan et en Bosnie.

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