Hommage en couleurs

Il y a énormément de bienveillance dans les cuisines et les recoins des filiales de la Légion à travers le pays. J’ai trouvé des femmes de tous les milieux qui s’occupaient en donnant un coup de main à leur filiale, pour aider nos anciens combattants. Ce sont des membres des dames auxiliaires (DA) de la Légion royale canadienne et je suis très heureuse de cette occasion de rendre hommage à leur association par l’entremise de ces tableaux en aquarelle.

Les pigments de l’aquarelle ont une certaine douceur et une certaine luminosité, ainsi que ces femmes, et ce n’est pas seulement ça qu’elles ont de semblable. Certains artistes pensent qu’il est difficile de peindre à l’aquarelle, et ce n’est certainement pas la première technique qui vient à l’esprit quand on pense à la peinture. Ces femmes ne sont pas non plus les premières qui viennent à l’esprit quand on pense aux activités de collecte de fonds dans nos filiales, mais la Légion aurait bien moins de fonds pour ses bonnes oeuvres et certainement moins de bénévoles pour les nombreuses tâches aux filiales si elles n’étaient pas là.

Traiteur est peut-être le plus payant des moyens de collecter des fonds. Le vendredi 16 juin, à la filiale Lancaster de Saint John (N.-B.), les DA sont au labeur pour préparer des noces qui vont avoir lieu le lendemain. Penny Irving me donne rapidement une description du travail : “En ce qui concerne la nourriture pour des noces il y a la préparation des mets, il faut mettre les tables, servir et nettoyer après. Les rôtis et les dindes sont cuits la veille et ensuite nous commençons à 9 h le jour de l’événement; des fois nous allons jusqu’à 14 h, et puis nous revenons pour servir et nettoyer. Nous terminons d’habitude entre 20 h 30 et 22 h, dépendant de l’heure du repas. Les noces ne sont pas si mal.”

Les membres des auxiliaires représentent toutes les positions sociales, et bien que la plupart soient à la retraite, ils sont aussi représentés par des femmes qui travaillent, qui sont encore occupées avec leur famille et leur carrière. Il n’y a pas de doute qu’elles sont confortables en arrière-scène, mais je suis curieuse à propos de ce qui les motive. Les dames ont un grand sens de la collectivité et elles sont poussées par un désir de rendre, mais il y a des raisons d’aider plus spécifiques. Encore et encore, des femmes me disent que les anciens combattants sont la raison principale de leur service.

“L’important, ce n’est pas nous, c’est les anciens combattants”, dit Karen Locke, la présidente des DA de Lancaster. “Je pense que tous les membres des DA ont ce même sentiment […] alors que (les anciens combattants) vieillissent, les gens ont tendance à les oublier et nous aimons aider […]. Nous faisons en sorte qu’ils sachent qu’on ne les a pas oubliés, et nous leur apportons peut-être un peu de bonheur. C’est pour ça que nous sommes là, pour les aider, mais il ne faut pas oublier les anciens combattants de ces temps-ci. Ce sont nos anciens combattants, aussi.”

Cet après-midi-là, cinq des dames de Lancaster et moi nous rendons à l’aile des anciens combattants de Ridgewood y visiter les résidents. Les dames sont dans leur élément; elles plaisantent durant la visite, et les anciens combattants sont heureux qu’on s’occupe d’eux.

Je passe par Winnipeg, dimanche le 18 juin, où les DA de la Division du Manitoba-Nord-Ouest de l’Ontario se sont réunies à l’occasion de leur congrès. Je me joins aux déléguées, en soirée, quand elles se rendent à la filiale Fort Garry, où les DA et les membres de la filiale unissent leurs ressources pour servir le souper. Les DA, qui ont déjà servi le dîner, se remettent au travail, en riant et dégoisant des choses tout en servant la salade de choux et les pommes de terre au four, les hamburgers et les hot dogs. À l’extérieur, les hommes grillent des steaks et les efforts mixtes ont beaucoup de succès. Dans le bruit et le rire de la cuisine bondée, je demande pourquoi elles sont devenues membres des DA. Brenda MacLennan, la 2e vice-présidente des DA de Fort Garry, dit que sa mère l’a inscrite “et ma fille, qui a maintenant 24 ans, est membre depuis cinq ans.”

Darlene Beddington, une ancienne présidente des DA d’Elmwood de Winnipeg, se rappelle d’avoir adhéré en 1990 “parce que ma mère était dans les auxiliaires et elle était décédée un an auparavant […]. Maintenant, j’ai des amies dans tous les coins de la ville que j’ai rencontrées dans les DA.”

Bien que beaucoup s’inscrivent pour des raisons altruistes, il est indubitable que ces femmes ont beaucoup de plaisir quand elles se réunissent avec des femmes qui ont les mêmes dispositions.

Deux jours après, je passe un après-midi avec des membres des DA de la filiale North Calgary. Là, il y a une peinture en cours de fabrication. Les femmes se rassemblent dans un cercle de tricoteuses avec des pelotes de laine disposées sur la table devant elles. Tout en travaillant des aiguilles, elles m’expliquent ce qu’elles font et pourquoi. “Tricoter n’est pas la seule chose que nous faisons”, dit la présidente Doris Leavitt, “nous faisons des maniques, des décorations pour les arbres de Noël, des bijoux, des pâtisseries […] et tous les samedis après-midi nous tirons de la viande au sort.”

La secrétaire Anne Seddon prend la parole “nous tirons quatre gros steaks au sort, ou bien un rôti ou un jambon. Les DA ramassent 1 000 $ par mois rien qu’avec cela. Deux dames s’en occupent chaque semaine.”

“Le tirage au sort de la viande, c’est ce que je préfère, on rencontre beaucoup de gens merveilleux”, dit la première vice-présidente Joyce Knecht.

“Mais il ne faut pas oublier que si une filiale est en difficulté, notre responsabilité première concerne la filiale.” De dire la trésorière Ida Dunford : “les dames sont très liées, elles s’occupent les unes des autres et elles se tiennent au courants les unes des autres.”

Le membre de l’exécutif Doris McCullough est d’accord : “le bon sentiment qu’on ressent quand on aide les autres a une grande importance. On sent qu’on a besoin de soi et qu’on fait partie de quelque chose. J’ai hâte à l’hiver, quand nous sommes occupées.”

Quand j’applique de l’eau avec mon pinceau sur ma feuille de papier à aquarelle, elle se répand vite, emportant les pigments, dans des directions inattendues. Une autre comparaison me vient à l’esprit en peignant le portrait de ces femmes dévouées. Les DA ont découvert des manières inattendues d’offrir leur aide; leurs bonnes oeuvres se sont répandues au-delà de la filiale, qui mettent de la couleur dans la vie de tant de gens. Ce sont les donneuses de soins de la Légion royale canadienne, qui portent le coeur de cette grande organisation partout où elles vont.

Search
Connect
Listen to the Podcast

Leave a Reply