Embrasser L’avenir

Cette année est celle du 80e anniversaire de la Légion royale canadienne et des légionnaires de partout au pays ont fait honneur à leur organisation en se ruant vers Calgary (Alb.) à l’occasion du 41e Congrès national, lequel a eu lieu du 25 au 28 juin.

Les 1 368 délégués accrédités ont eu un emploi du temps chargé, avec plein de nouvelles affaires, de bon temps et de quelques vieux débats. Ils ont entendu un nouveau ministre des anciens combattants faire de nouvelles promesses; ils ont approuvé une augmentation des frais d’adhésion dont on avait grandement besoin à la Direction nationale et ils ont fait d’importantes modifications à la manière dont fonctionne la Légion.

Jack Frost de la Division de l’Ontario a été élu président national par acclamation et Wilf Edmond de la Division de la Nouvelle-Écosse/Nunavut a été élu premier vice-président. Deux nouveaux vice-présidents, Erl Kish de la Division de l’Ontario et Cliff Tessier de la Division du Manitoba/Nord-Ouest de l’Ontario, se sont joints aux vice-présidents en exercice Pat Varga de la Division de la Saskatchewan et John Alger de la Division de l’Ontario.

La réunion a commencé un dimanche matin ensoleillé alors que des centaines de délégués et d’observateurs s’assemblaient autour du cénotaphe, au centre-ville de Calgary, pour voir la cérémonie traditionnelle de dépôt de couronnes. Des membres de la GRC et des cadets servant de sentinelles, la présidente nationale Mary Ann Burdett et le grand président honoraire Charles Belzile ont récité l’Acte du Souvenir. L’invocation a été lue par le brigadier-général Ron Bourque, aumônier général des Forces canadiennes et aumônier honoraire national de la Légion. Le nouveau président Jack Frost a porté la couronne qui a été déposée par le ministre d’Anciens combattants Canada Greg Thompson. Il s’agissait de la première de plusieurs couronnes qui ont été déposées en l’honneur de ceux qui sont morts à la guerre.

Le chemin du défilé cette année n’aurait guère pu être plus pittoresque. Composé de centaines de légionnaires marchant fièrement, accompagnés par sept orchestres, le défilé est passé par l’avenue piétonnière qui traverse le centre de Calgary. La foule a enflé surtout autour de la tribune où les marcheurs ont été acclamés par les gens qui avaient tenu à venir voir le défilé ainsi que par ceux qui ont été agréablement surpris.

Peu de temps après le défilé, les délégués ont commencé à entrer à flots dans la salle du Centre de congrès Telus où ils ont vu la cérémonie d’ouverture officielle. Pendant que les gens cherchaient leur siège, la chanteuse Deborah Lauren les divertissait avec ses plaisanteries et son interprétation exubérante de quelques chansons classiques. Le chanteur Ian Hope a alors pris le microphone pour présenter sa version musicale d’Au champs d’honneur de John McCrae.

Parmi les quelques orateurs éminents à la cérémonie se trouvait le président Harvey Shevalier de la Division de l’Alberta/Territoires du Nord-Ouest qui s’est dit heureux de recevoir tout un chacun à Calgary. Le ministre Thompson a ensuite dit quelques mots et ouvert le congrès officiellement.

Lundi matin de bonne heure, la présidente nationale faisait un rapport sur les deux ans qu’elle venait de passer à la direction de la plus grande organisation d’anciens combattants du Canada. Elle commença par rapporter l’importance et le succès des réductions à la Direction nationale, mais elle répétait que davantage de réductions mettraient fin à des services précieux et que, vu la diminution continue du nombre de cotisants, les délégués devraient penser sérieusement à une augmentation des frais d’adhésion. Burdett parla aussi de la décision prise par le Conseil exécutif national selon laquelle le quartier général de la Direction nationale devait déménager à un nouvel édifice à Kanata, dans l’ouest d’Ottawa. Elle expliqua les nombreuses manières dont le nouvel édifice va permettre à la Légion d’économiser de l’argent au fil du temps.

Burdett dit de son mandat que c’était “deux des années les plus fantastiques” de sa vie, grâce surtout à la présentation de la nouvelle Charte de l’ancien combattant si prometteuse. “Ce document n’est pas parfait, on le sait. Mais notre surveillance continue et notre engagement vont le perfectionner au fil du temps.”

Elle a aussi pris à la légère certaines difficultés de son mandat, disant qu’à propos d’un certain problème, un membre lui a dit qu’elle était une pâte molle et un autre qu’elle était une dictatrice arrogante. “Je ne suis pas tout à fait sûre comment on peut être une pâte molle dictatoriale et arrogante”, dit Burdett, un sourire ironique aux lèvres. Elle a ensuite raconté une longue blague à propos des difficultés qu’il y a à diriger des légionnaires souvent excentriques durant des temps difficiles, et dit pour conclure : “Si vous pensez que vous allez faire plaisir à tout le monde, il ne vous reste plus qu’à baisser les bras. C’est un conseil pour le nouveau président […].”

Les délégués ont ensuite entendu Belzile qui a fait un discours stimulant sur plusieurs thèmes. Les soldats, dit Belzile, font face à des responsabilités sans limite et risquent la mort et les blessures durant leurs fonctions, alors ce n’est que juste que les chefs politiques acceptent une responsabilité sans limite pour leur fournir les moyens de faire leur travail et s’occuper de leur famille s’il leur arrivait quelque chose. “À la Légion royale canadienne, nous avons la responsabilité de les défendre”, dit-il à sa manière digne distinctive. “Quittons tous Calgary en tant qu’équipe plus forte, afin de nous assurer que les anciens combattants canadiens de tout âge et notre souvenir de leurs actes restent le fondement de la raison d’être de la Légion.”

L’ancien président Allan Parks prit la parole pour commencer le processus de nomination et d’élection, lequel allait se poursuivre durant les deux premiers jours du congrès. Il n’y eut aucune surprise pour le poste de président. Frost et Burdett furent tous deux proposés et cette dernière suivit la tradition de la Légion en remerciant gracieusement la personne qui la proposa et puis en refusant.

Il y eut quatre propositions pour le poste de premier vice-président. Alors qu’Alger, Edmond et Varga se levèrent tous trois pour accepter leur proposition, le vice-président national Bob Gray de la Division de l’Alberta/Territoires du Nord-Ouest refusa pour des raisons personnelles.

L’élection d’Edmond au poste de premier vice-président fut accomplie rapidement et facilement, après un seul scrutin. Edmond, un gars affable de Donkin (N.-É.) qui a passé les derniers six ans au poste de vice-président, promit de faire de son mieux pour servir la Légion dans son nouveau rôle.

L’élection pour remplir les quatre postes de vice-président n’allait être ni si rapide, ni si facile. Au début, il y avait 10 personnes proposées : Bob Hannah de la Division de l’Alberta/Territoires du Nord-Ouest, Gerald Warford de la Division de Terre-Neuve-et-Labrador, Bud Alcorn de la Division de la Colombie-Britannique/Yukon, Ron Charlet de l’Alberta/Territoires du Nord-Ouest, Brian Wilson du Manitoba/Nord-Ouest de l’Ontario, Clarence Dawe de la Nouvelle-Écosse/Nunavut, Varga, Alger, Tessier et Kish.

Sur les 10 candidats proposés, seul Charlet refusa. Au premier scrutin, avec les neuf noms, une majorité de délégués vota pour Alger. Ensuite, durant la journée, chaque scrutin consécutif enleva au moins un candidat de la liste jusqu’à ce qu’il n’en reste que trois. Alcorn est le premier qui a été enlevé, Dawe a été le suivant, et ensuite ce fut le tour de Wilson et puis de Hannah. Juste avant 19 h, le sixième scrutin révélait que Warford était le dernier candidat supprimé. À ce moment-là, Varga, Tessier et Kish rejoignaient automatiquement Alger en tant que vice-présidents nationaux.

Le trésorier national Mike Cook étant réélu par acclamation à son poste, la seule élection qui restait à faire était celle qui concernait le poste de président des débats. Lors de cette compétition, Tom Irvine du Québec fut réélu devant David Horrocks de l’Alberta/Territoires du Nord-Ouest, le président des débats de la division hôtesse qui servait de vice-président du congrès.

Au milieu de la séance du lundi, le ministre des anciens combattants se présenta à la foule en tant qu’étudiant d’histoire et Canadien reconnaissant de tout ce que représente la Légion. “Chaque fois que je rencontre un ancien combattant dans ce pays, et y compris deux ou trois fois, ici, cette fin de semaine”, dit Thompson, “on me regarde d’un air qui semble me jauger, et on me demande si je suis ‘un ancien combattant’. Eh bien, par souci de précision, je vous dit que je n’en suis pas un; je ne suis pas un ancien combattant. Je n’ai jamais su ce que c’est que d’aller au combat et mettre ma vie en danger pour mon pays […]. Mais je sais ce que c’est que d’avoir des êtres chers en danger. En fait, je suis fier de pouvoir vous dire qu’un de mes deux fils, Gregory, est un ancien combattant. Il a servi dans l’armée des États-Unis, comme vous dites souvent, les bottes par terre à la guerre du Golfe. Ainsi, je suis comme la plupart des Canadiens qui ont un grand-père ou quelque autre membre de leur famille qui s’est battu pour les principes auxquels ils croient : la liberté, la démocratie et l’autorité de la loi.”

Thompson promettait ensuite que le gouvernement donnerait aux anciens combattants son plein soutien et qu’il s’efforcerait de travailler avec la Légion sur les questions importantes. “Ce que j’ai appris depuis que j’ai obtenu ce poste c’est que sans vous je n’existerais pas, ce n’est pas plus compliqué que ça. Vous parlez de façon autoritaire sur les questions touchant les anciens combattants et les Canadiens vous écoutent.”

Thompson a aussi fait quelques promesses précises, surtout en ce qui concerne compléter la révision des soins de santé qui a pour but de mieux déceler les maux les plus subtils auxquels les soldats sont enclins, comme le syndrome de stress post-traumatique. Il dit aussi que son ministère allait réduire l’arriéré des cas qui attendent d’être étudiés par le Tribunal des anciens combattants (révision et appel), un arriéré qui se chiffre actuellement à 8 000 environ. Finalement, il fit une promesse importante de créer une nouvelle déclaration des droits de l’ancien combattant, une déclaration qui “servirait à rappeler à tous que les anciens combattants du Canada ont mérité des droits spécifiques. Les anciens combattants ne doivent pas avoir peur que leurs droits ne soient pas respectés. Et quand ils pensent que ces droits ne sont pas observés, il faut qu’ils sachent qu’il y a quelqu’un vers qui ils peuvent se tourner, et c’est pour cela aussi que nous poursuivrons jusqu’au bout l’engagement d’établir un ombudsman des anciens combattants”.

Les délégués, ayant évidemment approuvé les remarques de Thompson, l’ont ovationné debout à la fin de son discours.

Burdett profita de l’occasion pour renforcer un point. Quand les applaudissements s’atténuèrent, elle remercia le ministre et ACC de leur présence, mais prévint aussi Thompson avec délicatesse d’écouter attentivement les suggestions de la Légion et puis, d’une voix douce, lui rappela que “nous allons continuer d’observer”. Les délégués applaudirent avec vigueur.

Une grande partie du temps du congrès, lundi, fut utilisée pour les rapports des divers comités de la Légion. Il y avait des conclusions remarquables dans plusieurs des rapports. Burdett commença en relatant le progrès du Comité des anciens combattants, des services et des aînés. Le comité, dit Burdett, continuait à défendre les anciens combattants, surtout dans le domaine du logement et des soins de longue durée des aînés.

Frost a ensuite remis le rapport du Comité du coquelicot et du souvenir, remarquant un bon progrès à tout point de vue.

Ensuite ce fut le tour d’Edmond avec le rapport du Comité des sports. Il expliqua les résultats d’une étude menée par le comité qui a trouvé que la participation aux fléchettes et au cribbage était élevée, alors que le curling, régulier et senior, n’intéresse pas autant de gens. “Les sports font partie du mode de vie aux filiales de la Légion”, dit-il.

Le rapport du Comité des adhésions, remis par Gray, comportait inévitablement des mauvaises nouvelles. “Nous avons beaucoup travaillé. Toutefois, la diminution du nombre de membres a continué, les rangs ayant été réduits de 13 085 en 2004 et de 10 603 en 2005. Au niveau de la nation, nos objectifs de renouvellement sont atteints, mais nous échouons en ce qui concerne le recrutement. La perte de cette année est un résultat direct de notre incapacité à recruter suffisamment de nouveaux membres pour remplacer les non-renouvellements prévus.

Le premier vrai débat du congrès a eu lieu quand Jim Rycroft a donné le rapport du Comité des constitution et lois. Rycroft, qui est président des débats du comité, a proposé plusieurs amendements aux arrêtés généraux de la Légion. Un seul fut contesté.

Il a proposé que le paragraphe 101.d.i, concernant la définition de “conjoint” soit amendé comme suit : effacer les termes actuels qui sont “un homme et une femme qui sont mariés l’un à l’autre” et insérer “l’une ou l’autre de deux personnes qui sont mariées l’une à l’autre”. En entendant ceci, les délégués ont grommelé et le premier vote concernant la motion est en fait arrivé à une impasse. Il était clair que reconnaître les couples du même sexe allait être une lutte serrée.

Là-dessus, le président de la Division de l’Ontario Gord Moore prit la parole pour informer l’assemblée qu’un vote contre ce changement irait à l’encontre de la loi du pays et que, quels que soient les sentiments personnels qu’ils puissent avoir, les délégués devraient voter pour l’amendement. Un deuxième vote a alors eu lieu et, bien que le soutien pour la motion augmenta, ce n’était toujours pas suffisant pour qu’on n’ait pas besoin de vote par assis ou debout. À la fin, l’amendement fut adopté à 500 pour et 462 contre.

Vers la fin de la séance de lundi, Mike Cook présenta les deux derniers rapports de l’après-midi. D’abord, il y a eu le rapport du trésorier dans lequel il a expliqué de façon détaillée que, malgré des profits de 500 000 $ provenant d’investissements et d’une immense augmentation des ventes dans le domaine des approvisionnements à plus de 1,5 million de dollars, la Direction nationale n’arriverait pas à compenser le manque au budget résultant de la diminution de cotisants et d’une inflation qui ne cesse d’augmenter. Cook fut questionné vigoureusement sur plusieurs aspects des finances de la Légion.

Il présenta ensuite le rapport de Canvet Publications, la maison d’édition de la revue Légion. Il donna des détails sur la manière dont la revue Légion se maintient dans les limites de son budget et sur les prévisions qui sont bonnes jusqu’en 2010, pourvu qu’on continue de recevoir la subvention postale fédérale.

Thomas Bock, le commander national de l’American Legion prit aussi la parole lundi, apportant les salutations des 2,7 millions de membres de la légion américaine. Bock raconta l’histoire de son fils Adam, un membre de l’American Legion qui venait tout juste de revenir de la guerre en Iraq mais à qui un poste de l’American Legion a refusé de le servir parce qu’il avait oublié sa carte de membre de la légion et que sa carte de service actif a été considérée comme insuffisante. “Il s’agit de quelque chose que nous devons reconnaître : les jeunes sont des anciens combattants aussi, et il faut que nous posions des gestes supplémentaires pour les recevoir. Ainsi, nous avons tous des problèmes. Je suis en train de composer une lettre pour le commander de ce poste de la Légion. Les délégués ont semblé vraiment apprécier ce commentaire.

Mardi matin, juste avant les élections vice-présidentielles vivement disputées, la Division de la Colombie-Britannique/ Yukon rapporta une résolution non acceptée de réduire le nombre de vice-présidents de quatre à trois.

Le président de la Division de la Colombie-Britannique/Yukon Gerry Vowles prit la parole dans l’arène. “Notre division parle en faveur de cette résolution. En Colombie-Britannique, nous avons déjà commencé la restructuration pour économiser de l’argent et nous pensons qu’il est probablement temps que la Direction nationale commence, et l’endroit où commencer c’est à la vice-présidence.

Jack Frost prit ensuite le microphone et demanda aux délégués de rejeter cette motion, disant qu’il garantissait qu’il y aurait une motion de restructurer la Direction nationale au prochain congrès. La motion fut rejetée et les élections se poursuivirent.

Burdett a fait son rapport sur les activités de la Légion dans le cadre de la Ligue royale des anciens combattants du Commonwealth. À ce propos, la grande nouvelle était qu’après une période de négociations, la LRACC a décidé que la Légion ne devrait plus payer 50 000 $ par année comme frais d’adhésion. La LRACC est même allée jusqu’à retourner le chèque de cette année. En plus de cette bonne nouvelle, la demande de donations pour la LRACC a rapporté un beau total de 155 135 $ pour l’assistance, par la Légion, aux anciens combattants des Antilles.

Burdett suivit par un rapport avec diapositives sur les anciens combattants à Antigua, à Montserrat, aux Bahamas, à Belize, en Jamaïque et aux Îles Cayman. Un des moments les plus émouvants a eu lieu quand elle a décrit un vieil ancien combattant qui vivait, à Belize, dans une maison inondée. La diapositive le montrait debout, de l’eau jusqu’à mi-tibia, devant la porte de sa hutte en bois de travers. Burdett raconta que 6 000 $ en fonds d’urgence ont servi à transporter la maison de l’ancien combattant à un endroit plus élevé. Cet homme, dit Burdett, va aimer les légionnaires à jamais, qui ont fait le nécessaire pour qu’il puisse habiter dignement dans une maison sèche.

Ensuite, Pat Varga s’est joint à l’Albertain Jim Warren pour faire une présentation sur le pèlerinage du souvenir des leaders de la jeunesse de la Direction nationale. Les commentaires émouvants, accompagnés de diapositives, racontaient l’histoire de jeunes membres de la Légion, y compris Warren, qui ont fait le tour des champs de bataille et des cimetières européens en juillet 2005.

Burdett a présenté le rapport sur les résolutions en commençant, sans tarder, par les motions du sous-exécutif. Les deux premières qui ont été offertes à l’assemblée, si elles étaient votées, auraient apporté des modifications à la relation qu’a la Légion avec les anciens combattants des temps modernes.

La première avait pour but de demander au gouvernement fédéral de reconnaître officiellement le 9 août comme jour du maintien de la paix. Le président Gerry Vowles de la Colombie-Britannique/Yukon prit la parole dans l’arène, disant que le gouvernement de la Colombie-Britannique avait déjà accepté le jour et il croyait qu’il était temps que la Légion et le gouvernement fédéral le reconnaissent également. La motion fut acceptée facilement.

Toutefois, la motion suivante, qui avait pour but de rendre la Légion plus obligeante envers les anciens combattants des temps modernes en permettant les coiffures de type militaire, ne fut pas aussi bien reçue.

George Hope, un délégué de la Division de l’Alberta/Territoires du Nord-Ouest, prit le microphone pour exprimer ce qui semblait être un point de vue assez commun. “Quand nous avons quitté le service et sommes venus à la Légion, nous avons accepté la tenue de la Légion. Je ne pense pas que nous devions remplacer le béret bleu foncé par notre coiffure particulière. Je ne pense pas que nous devions nous distinguer grâce à notre coiffure régimentaire.”

Malgré plusieurs partisans solides, la motion fut fermement refusée.

Burdett passa ensuite rapidement à travers 56 motions concernant les services aux anciens combattants et aux aînés sans objection importante de l’assemblée. Lors de la lecture de la motion servant à terminer la Section des anciens combattants impériaux, l’assemblée se leva en reconnaissance de ce que les anciens combattants impériaux ont fait au cours des années. La motion fut alors votée.

Vers la fin de la session de mardi, les délégués ont considéré 15 motions refusées qui avaient été rapportées à l’assemblée par les caucus divisionnaires. La plus contestée fut peut-être la motion de normaliser la manière dont les légionnaires plient le drapeau canadien. Toutefois, comme l’expliquait le président des débats, les Forces canadiennes essaient encore de décider d’une procédure officielle et on décida que la Légion devait attendre que ce soit fait. Le premier vote sur la motion fut serré et le président des débats annonça que la motion avait été refusée. L’assemblée grommela et défia le président. Un deuxième vote eut lieu et la motion fut déclarée refusée.

Sur les 15 motions refusées, la seule qui ait été adoptée est celle qui concernait la reconnaissance nationale de jeunes auxiliaires de la Légion. Bud Sadegur de la Colombie-Britannique/ Yukon parla dans l’arène en faveur, disant que la jeunesse est notre avenir et qu’elle devrait être reconnue d’une manière officielle. La motion fut acceptée. La Direction nationale va dessiner un logo officiel pour la jeunesse auxiliaire.

Mercredi, le dernier jour du congrès, le trésorier Cook présenta le rapport tant attendu du Comité national des finances.

Sans guère perdre de temps, il expliqua dans le détail que la Direction nationale opérait depuis 1998 grâce à des frais d’adhésion de 6,15 $ par personne, malgré une perte d’environ 90 000 membres et un taux d’inflation annuel moyen de presque trois pour cent durant cette période. La seule façon de le faire était d’effectuer des réductions importantes, comme celle du nombre de comités et du personnel de la Direction nationale, des 60 personnes qu’il y avait en 1998, à 48 en 2005. Maintenant, dit Cook, il ne nous reste plus de flexibilité et il ne nous reste plus comme solution que de demander une augmentation des frais d’adhésion.

La proposition avancée par Cook était d’augmenter les frais d’adhésion de 4,50 $, ce qui donnerait lieu à une bonne situation financière jusqu’en 2012 tout en maintenant une petite portion en réserve pour améliorer certains programmes, comme le recrutement.

Gord Moore de l’Ontario s’avança immédiatement au microphone pour proposer une modification afin que les frais d’adhésion soient augmentés de 2,75 $ en 2007 et que le trésorier présente à nouveau les besoins financiers de la Direction nationale au Congrès national de 2008. “Je pense que ce que nous devrions demander et soutenir à ce congrès, c’est 2,75 $”, dit Moore.

De répliquer Cook : “Camarade Gord, je ne proteste pas votre amendement, mais ce n’est pas très plaisant de demander de l’argent à chaque congrès. J’espérais qu’un seul coup suffirait et que je ne vous embêterais plus pendant six ans.” Les délégués applaudirent leur approbation.

Plusieurs personnes prirent la parole, certains pour soutenir l’amendement, d’autres pour s’y opposer. Le président Roger Oakley de la Division du Manitoba/Nord-Ouest de l’Ontario parla contre l’amendement. “Je suis tout à fait conscient des difficultés financières du CEN. Il est simplement victime des temps, camarades. Il y a des années, il y aurait eu une augmentation de 25 sous par année pour toujours et personne n’aurait été obligé de retourner à sa filiale soulever un tas de problèmes. Si on fait les calculs pour une simple augmentation de 4,50 $ pour qu’on nous laisse tranquille jusqu’en 2012, dans deux ans nous ne serons pas obligés de retourner à nos filiales pour une autre augmentation. Si vous le calculez, camarades, c’est à peu près une bière et demie par année et si nous ne pouvons pas nous le permettre pour nos anciens combattants, eh bien, nous ne devrions pas être ici.”

Les applaudissements énergiques suivant le discours d’Oakley durèrent longtemps et tout de suite après l’assemblée demandait qu’on pose la question. L’amendement ayant été mis au vote, les résultats ont été trop serrés pour pouvoir décider. Les chefs de file se mirent au travail et on commença un vote par debout ou assis. Les résultats : 413 en faveur de l’amendement, 700 contre.

Quelques instants plus tard, l’assemblée demandait à nouveau que la question soit posée, Irvine demanda aussitôt un vote et les délégués adoptèrent de manière écrasante la motion d’augmenter les frais de l’adhésion nationale de 4,50 $ à partir de l’année d’adhésion 2007.

Il fut vite apparent, toutefois, qu’on s’inquiétait dans l’assemblée à propos d’une perception de manque de débats sur la motion principale. Gary Peters, un commander de zone de la Division de la Colombie-Britannique/Yukon, défia le président des débats sur la question. Irvine répondit en demandant aux délégués s’ils soutenaient le défi et un grand cri s’éleva de l’assemblée “non!”. Peters reprit le microphone pour demander un vote officiel par “oui” ou “non” sur le défi et Gord Moore se leva pour soutenir sa demande. Un vote convenable fut fait et le défi fut battu facilement.

À propos d’une autre affaire, Richard Genin a discouru sur la Fondation de l’Hôpital Sainte-Anne. Il a été suivi par Michael Daoust de la fondation qui a parlé du nouveau petit hôtel des anciens combattants de la Légion royale canadienne qu’on est en train de bâtir à l’Hôpital des anciens combattants situé à Sainte-Anne-de-Bellevue (Qc). Il demanda de l’aide pour ramasser des fonds pour le projet, sur lequel on peut se renseigner à www.sahfoundation.ca.

Mercredi en début d’après-midi, comme dernière question de la séance, le grand président honoraire Belzile dirigea la cérémonie d’installation pour les nouveaux dirigeants élus. La cérémonie a commencé, en présence d’une grande foule, quand le cornemuseur a conduit à leurs places les anciens présidents Ed Coley, Doug McDonald et Hugh Greene suivis par leur épouse. Allan Parks a ensuite été conduit sur la scène et remercié, et on lui a demandé de prendre un siège à la troisième rangée avec les autres anciens présidents. Burdett fut alors nommée présidente sortante. Irvine a été installé et Belzile lui a offert le marteau comme symbole de son poste. Mike Cook a été installé ensuite. Les quatre vice-présidents sont montés sur la scène pour leur installation, suivis par le premier vice-président Wilf Edmond.

Belzile a demandé à l’assemblée d’accorder son attention et au sergent d’armes de présenter Jack Frost pour qu’il soit installé président. Mené par un cornemuseur et une garde du drapeau, Frost est monté sur la scène pour faire sa promesse et recevoir l’épingle à revers des mains de Burdett. “C’est avec humilité que j’accepte votre vote de confiance pour devenir le 37e président de cette grande organisation”, dit Frost, qui a poursuivi en donnant une ébauche de ses objectifs en tant que président de la Légion. “J’espère et je désire que les prochains deux ans vont soient harmonieux et que les relations qui existent entre la Direction nationale, les directions divisionnaires et les filiales soient transparentes.

“Nous devons tous chanter à partir du même hymnaire et, en partant d’ici, être vus comme étant un seul corps uni. On ne doit pas partir pour faire chacun ce qu’il entend, car nous ne ferions que nous détruire nous-mêmes.

“Les adhésions, nous le savons, sont notre élément vital […] durant les deux prochaines années je vais faire le nécessaire pour qu’elles soient toujours bien visibles, à l’avant-plan de nos préoccupations. Les relations avec des organisations ayant la même vision des choses ont été cordiales, mais j’espère pouvoir dire, au bout de deux ans à ce poste, que ces relations sont meilleures.

“Nous sommes la plus grande organisation d’anciens combattants du pays et celle qui peut le mieux représenter les anciens combattants traditionnels ainsi que ceux des temps modernes. Mais pour quelle raison que ce soit, ce message n’a pas été transmis adéquatement à l’ancien combattant des temps modernes car on voit toujours de petits groupes former leur propre organisation. Alors nous échouons à leurs yeux, ou bien notre message ne leur parvient pas du tout. Mais nous pouvons mieux les représenter que n’importe quelle autre organisation. Représenter l’ancien combattant est notre raison d’être et si nous l’oublions, nous laissons tomber le flambeau qui nous a été remis.”

Ensuite, toutes les affaires conclues, l’invocation de fermeture fut lue et les drapeaux ont défilé vers l’extérieur. Durant tout le congrès, il y a eu des acclamations pour le comité des préparatifs locaux présidé par Vicki Horrocks. La liste des dignitaires et des orateurs invités comprenait aussi le président Don Newell du Fonds du Souvenir, le président national John Campbell de la Royal New Zealand Returned and Services’ Association, le président national Eric Munro de la Royal British Legion Scotland, Dominique Boulais, le secrétaire général adjoint de l’Agence canadienne de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, et le président national David Munro de la Canadian Peacekeeping Veterans Association.

Le prochain Congrès national aura lieu, à Ottawa, en juin 2008.

Search
Connect
Listen to the Podcast

Leave a Reply