L’Année de l’ancien combattant a été célébrée de bien des façons

Ça a commencé tout doucement, une idée pour une année spéciale, mais quand elle est arrivée à la fin, l’Année de l’ancien combattant avait vraiment été quelque chose. Dans tous les coins du pays, d’Inuvik à Corner Brook, en passant par Comox, les Canadiens se sont présentés en nombre record pour soutenir leurs anciens combattants durant 2005. Qu’il s’agisse des foules immenses de Canadiens respectueux qui les acclamaient ou d’un jeune scout qui distribuait des timbres, les anciens combattants qui participaient à ces manifestations ne pouvaient faire autrement que de s’apercevoir que les Canadiens se souviennent de ce qu’ils ont fait, et ils sont reconnaissants.

L’année 2005 ne pouvait être qu’importante. C’est durant cette année-là qu’allait avoir lieu le 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le nouveau Musée canadien de la guerre allait ouvrir ses portes. Un nouveau Livre du Souvenir allait être dédié. En Europe, les Hollandais préparaient une dernière grosse célébration pour recevoir leurs libérateurs. Mais, grâce surtout à la Légion royale canadienne, 2005 est devenue davantage qu’une simple année pleine de moments historiques, elle est devenue l’Année de l’ancien combattant.

“L’Année de l’ancien combattant est une idée de la Légion qui a prospéré jusqu’à devenir une année de célébrations et de commémoration après avoir été proclamée par le gouvernement du Canada”, dit la présidente nationale Mary Ann Burdett.

C’est en novembre 2004, que la ministre des anciens combattants Albina Guarnieri a fait l’annonce officielle que 2005 allait être dédiée à tous les hommes et femmes militaires du Canada qui ont servi leur pays à la guerre, aux conflits militaires et en temps de paix. C’était évidemment une bonne cause, et les filiales de la Légion ont partout répondu en organisant des manifestations et en participant de toutes les manières qu’elles l’ont pu.

“C’était l’année parfaite pour le faire et les filiales de la Légion ont vraiment relevé le défi en célébrant les gens les plus chéris au Canada, ceux qui ont fait de cette démocratie ce qu’elle est aujourd’hui : nos anciens combattants”, dit Burdett.

La première manifestation importante de l’année a aussi été une des plus grandes. Le 8 mai, le jour de la victoire en Europe, quelque 100 000 personnes se sont rendues au centre-ville d’Ottawa pour voir des milliers d’anciens combattants défiler du Monument commémoratif de guerre du Canada, en passant devant les édifices du Parlement, jusqu’au Musée canadien de la guerre qui ouvrait officiellement ses portes pour la première fois. Qu’ils fussent sur des chars d’assaut de la Seconde Guerre mondiale, qu’ils défilent en formation, ou même qu’ils aillent en autobus, les anciens combattants présents ce jour-là étaient traités comme des vedettes, et beaucoup ont été approchés par des Canadiens, jeunes ou vieux, qui désiraient les remercier de ce qu’ils ont fait.

Trois mois après, le 14 août, des anciens combattants, les membres de leur famille et des Canadiens s’assemblaient à nouveau, cette fois-là pour commémorer le 60e anniversaire de la victoire en Extrême-Orient et la fin de la Seconde Guerre mondiale. À peine quelques jours avant ça, le 9 août, des centaines de personnes s’étaient assemblées au parc Buffalo, à Calgary, pour commémorer la Journée des gardiens de la paix relativement nouvelle. C’est un signe des temps qui courent, vu que les vétérans de la Seconde Guerre mondiale sont moins nombreux chaque année, que notre attention se porte davantage sur les gardiens de la paix et sur les vétérans de la guerre froide.

“Lors de toutes ces activités, nous nous sommes toujours assurés d’être des représentants. Nous nous sommes toujours assurés d’inclure des bérets bleus et des membres actuels des Forces canadiennes, car ce sont les anciens combattants de demain”, dit Suzanne Sarault, la coordinatrice exécutive de l’Année de l’ancien combattant à Anciens combattants Canada.

Il est possible que l’événement de l’Année de l’ancien combattant qui a eu le plus d’importance soit l’adoption de la nouvelle Charte de l’ancien combattant. Ce fut certainement le bon moment pour voter une législation si importante.

“Une des manifestations les plus caractéristiques, du point de vue du service, a été l’adoption de la Charte de l’ancien combattant”, dit Sarault. “C’est une très bonne coïncidence que ce soit arrivé durant l’Année de l’ancien combattant. En fin de compte, l’adoption de la législation a eu lieu très rapidement. D’après moi, c’est très significatif, à mes yeux c’est la reconnaissance de leur contribution et c’est dire aux anciens combattants encore en service que le pays reconnaît aussi leur contribution.”

Par la suite, en automne, juste avant le jour du Souvenir, il y a eu un voyage exceptionnel de retour aux champs de bataille européens qui a donné l’occasion aux Canadiens d’apprendre les sacrifices et les accomplissements des peuples autochtones à la guerre. Le voyage spirituel autochtone en Belgique et en France a honoré les membres des Premières Nations, Métis et Inuits qui ont donné leur vie à la guerre et il a été très remarqué partout au pays.

En plus des grandes manifestations historiques, il y a aussi eu des efforts plus petits mais tout aussi importants durant toute l’année. À partir du 22 mars, Scouts Canada a commencé son projet Invitation au Souvenir, dans le cadre duquel 150 000 timbres où était inscrit Merci ont été distribué aux anciens combattants à travers le Canada. Les timbres ont été distribués individuellement aux anciens combattants par les jeunes scouts.

Le but de ce programme allait toutefois plus loin que le remerciement aux anciens combattants, il faisait partie d’un effort plus global ayant pour objet d’éduquer la jeunesse canadienne en les exposant aux anciens combattants et en leur donnant l’occasion d’écouter des histoires sur la vraie histoire vivante.

“Il existe un but plus important, de rappeler à la nation que nous avons encore une dette envers une génération de Canadiens désintéressés”, dit Guarnieri durant la cérémonie du lancement du projet. “C’est une dette que nous ne pouvons pas rembourser, alors on ne peut que rendre la pareille à quelqu’un d’autre.”

L’archive vidéo Des héros se racontent créée et publiée par Anciens combattants est aussi un projet de l’Année de l’ancien combattant qui va durer. Dans ces interviews, des vétérans de toutes les guerres du Canada décrivent leurs expériences en détail, offrant ainsi le patrimoine militaire du Canada à toute personne qui ait accès à la toile. Des héros se racontent se trouvent en cliquant le lien Le Canada se souvient au site d’ACC www.vac-acc.gc.ca.

La Monnaie royale canadienne aussi a joué un rôle, émettant plusieurs pièces commémoratives, dont une pièce de 25 cents de l’Année de l’ancien combattant qui a été émise peu de temps avant le jour du Souvenir. Auparavant, la Monnaie avait émis une nouvelle pièce de cinq cents en commémoration du 60e anniversaire du jour de la victoire en Europe. Les Forces canadiennes et la Gendarmerie royale du Canada se sont aussi mises de la partie, portant une épingle à insigne spéciale en 2005.

L’Année de l’ancien combattant ne s’est toutefois pas passée sans des moments de tristesse. Le dernier récipiendaire vivant de la Croix de Victoria, Smokey Smith, a trépassé en août. Après les funérailles que méritait ce héros national, on lui a rendu les honneurs funèbres en mer, comme il le désirait.

De plus, plusieurs autres des derniers vétérans de la Première Guerre mondiale du Canada sont morts en 2005, ne laissant que bien peu de survivants canadiens de cette guerre.

Quand on pense à toute l’année, ce ne sont pas les cérémonies particulières qui semblent si importantes, mais plutôt la synthèse de tous les efforts qui ont été faits pour organiser des centaines, peut-être même des milliers de manifestations.

“On aurait pu avoir un pique-nique, on aurait pu avoir une petite cérémonie musicale. Ce sont tous ces milliers d’activités qui sont mémorables, pas une seulement. Mais c’est ce qui a fait de l’Année de l’ancien combattant une année spéciale”, dit Sarault. “D’après mois, c’est de ça que je vais me souvenir, que tout le monde s’est rassemblé pour célébrer les anciens combattants.”

Bien que l’Année de l’ancien combattant ait inévitablement eu un terme, on n’est pas près d’en oublier l’esprit. Elle fait maintenant partie de notre patrimoine, tout comme les anciens combattants eux-mêmes.

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