Gestion de Crise

Un équipage du 430e Escadron tactique d’hélicoptères effectue une reconnaissance aérienne après les inondations. Plus de 15 000 hectares du sud de la Colombie-Britannique ont été affectés.
Sdt. Daniel Pereira/Affaires publiques du 39 GBC/CAF

La Colombie-Britannique a subi d’importantes inondations en novembre 2021 et, une fois de plus, les soldats, marins et aviateurs canadiens ont été appelés à la rescousse (cf. page 36).

Outre son rôle principal de force de combat, l’armée du Canada intervient lors de situations d’urgence chez nous et à l’étranger depuis des dizaines d’années, des tremblements de terre et typhons dans de lointaines contrées aux inondations et feux incontrôlés partout au Canada.

Les Forces ont notamment à disposition des ressources logistiques et médicales, une expertise en sauvetage et ingénierie, et bien sûr, des bras forts. Les Forces armées canadiennes avec ses 68 000 soldats réguliers et 27 000 réservistes sont désormais considérées comme une main-d’œuvre à laquelle on a facilement accès quand on a un besoin urgent d’aide.

les demandes d’intervention d’urgence de militaires ont explosé avec le changement climatique.

Mais, les demandes d’intervention d’urgence de militaires ont explosé avec le changement climatique : le nombre de missions au Canada entre 2011 et 2020 (30) a été multiplié par cinq par rapport à la décennie 1990-2010 (six missions).

En 2021, en plus de la situation d’urgence en Colombie-Britannique où l’accès terrestre était coupé entre le port de Vancouver et le reste du pays, les militaires sont intervenus lors d’une inondation au Yukon et à Terre-Neuve, de la crise de l’eau contaminée à Iqaluit, et de feux incontrôlés en Colombie-Britannique, au Manitoba et dans le Nord- Ouest de l’Ontario.

De tels déploiements s’ajoutent au rôle traditionnel de recherche et sauvetage de l’Équipe d’intervention en cas de catastrophe (ÉICC), dont les missions sont principalement à l’étranger.

Selon de nombreuses études théoriques, institutionnelles et militaires, la hausse des demandes d’intervention de l’armée au Canada, en plus de son rôle principal de défense du territoire, résulte surtout d’évènements liés au climat, comme les feux incontrôlés et les anomalies météorologiques.

Une grande partie des rapports de ces études ne tenaient pas compte de la pandémie de la COVID-19. Rien qu’en 2021, plus de 1700 personnes en uniforme ont été envoyées prêter main-forte dans les maisons de soins de longue durée, et 22 000 autres ont été mises en état d’alerte.

En décembre 2019, trois mois avant que la pandémie n’aggrave la situation, la demande d’aide militaire était si importante et si fréquente que Wayne Eyre, chef de l’armée alors lieutenant-général (actuellement chef d’état-major de la défense) avait dit ceci aux législateurs : « si cela arrive à une plus grande échelle et plus souvent, cela va finir par affecter notre état de préparation au combat ».

La pression semble n’avoir qu’empiré à peine deux ans plus tard : le recrutement a baissé avec la pandémie et le scandale des inconduites sexuelles a miné les efforts de l’armée pour que davantage de femmes s’engagent.

Dans un discours à une conférence en octobre 2021, Eyre regrettait le nombre inquiétant d’officiers et de militaires du rang, pierre d’assise du secteur militaire, qui quittaient l’armée, alors que les planificateurs s’efforçaient de remédier au manque de 7 500 soldats, marins et aviateurs.

Des experts ont suggéré d’autres moyens de procéder aux interventions d’urgence que de compter sur la force régulière, comme de confier ce rôle aux réservistes ou à un service civil spécial. Beaucoup d’anciens combattants ont la compétence et l’expérience nécessaires pour joindre une telle organisation.

En attendant, des études ont exhorté Ottawa à réévaluer sa propension actuelle à recourir aux militaires et à traiter immédiatement le problème de manière constructive. Nos soldats et notre pays ne méritent pas moins. 

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