Lors de sa vidéoconférence, les 6 et 7 juin, le Conseil exécutif national a adopté plusieurs motions importantes et s’est penché sur les répercussions de la COVID-19 sur la Légion royale canadienne au cours des prochains mois.
Le thème de l’impact de la pandémie a été exploré à maintes reprises pendant la réunion : risque de faillite pour certaines filiales et mesures pour les soutenir; impact sur les cotisations des membres et des ventes d’approvisionnement; incertitude sur quand, ou même si, les évènements prévus à la Légion et dans la collectivité globale des anciens combattants se dérouleront.
En avril, le CEN a annoncé qu’il allait débloquer les réserves nationales à concurrence de 3 millions $ pour aider les filiales peinant à cause du coronavirus. Environ 1,35 million $ en fonds d’urgence – subventions non remboursables – ont été distribués aux filiales à ce jour. Une deuxième tranche, et comment elle serait administrée, était au centre des discussions le 7 juin, et en conclusion, l’argent serait dirigé là où il ferait le plus grand bien.
Les présidents de division ont été invités à faire le triage de leurs filiales pour bien concentrer ce soutien financier en identifiant :
a) les filiales qui ont fermé définitivement leurs portes depuis le début de la réponse à la pandémie ou qui risquent de le faire;
b) les filiales qui ne pourront pas rouvrir leurs portes pour des raisons financières ou qui ouvriront mais risquent de faire faillite dans les trois mois suivants;
c) les filiales qui rouvriront leurs portes mais auront du mal financièrement;
d) les filiales capables de rouvrir leurs portes, mais dont les activités seront malmenées par les finances.
À l’échelle nationale, le total de a) est de 4, celui de b) est de 115-120, celui de c) est de 346-357 et celui de d) est de 849.
Les filiales ont toutes droit aux fonds, mais seulement si leur première tranche a été dépensée ou si elles n’avaient pas encore demandé de soutien. On s’attendait à ce que les besoins augmentent en juin, en juillet et au-delà.
Le président national, Tom Irvine, a félicité les directions divisionnaires d’avoir rapidement établi des comités d’évaluation et d’avoir dépensé les fonds avec circonspection. « La deuxième tranche sera donnée quand et où les besoins se feront sentir, et de façon équitable, a-t-il dit. Sauf si une filiale a encore des fonds de la première tranche. »
Le 28 avril, M. Irvine a écrit au premier ministre Justin Trudeau pour lui demander des éclaircissements sur le Fonds d’urgence pour l’appui communautaire. Les filiales de la Légion n’ont pas eu droit à l’aide des programmes du gouvernement fédéral relatifs à la COVID-19, tandis que d’autres entreprises et organismes de bienfaisance y ont eu droit.
« L’intervention fédérale est nécessaire pour les filiales, a déclaré Irvine. L’argent du gouvernement fédéral que nous recevrions irait entièrement aux filiales.»
(À l’heure où nous mettons sous presse, le gouvernement n’a pas encore répondu.)
Le manuel du coquelicot a été modifié pour permettre une dépense spéciale unique allant jusqu’à 500 $ par filiale pour l’achat d’équipement de protection individuelle, comme des postes d’assainissement des mains sans contact, afin de protéger les anciens combattants dans la filiale.
Le service de l’approvisionnement offre des masques non médicaux aux filiales à 6,50 $ pièce qu’elles peuvent revendre au prix de 10 $. En outre, la Légion envoie un masque gratuit à chaque ancien combattant des 1 118 établissements de soins dont certains des résidents sont pris en charge par Anciens Combattants Canada.
La forme que prendra la cérémonie du jour du Souvenir 2020 demeure incertaine. On s’attend à ce que la distanciation physique et d’autres limitations liées à la pandémie l’affectent, comme ce sera le cas pour la campagne du coquelicot. Une équipe à la Maison de la Légion avait été chargée de trouver des mesures.
Danny Martin, directeur des Services d’entreprise, a rapporté que la distribution des coquelicots en personne dépendra des restrictions de santé locales, et le quartier général travaille avec des partenaires du jour du Souvenir, comme ACC, les Forces armées canadiennes, la Ville d’Ottawa, la Commission de la capitale nationale, les forces policières et les chorales, pour envisager trois scénarios : une cérémonie traditionnelle complète, une cérémonie traditionnelle dont certains éléments seraient réduits et une cérémonie virtuelle.
Cette dernière « ne sera pas mise en œuvre tant que ce ne sera pas nécessaire, a déclaré M. Martin. Personne ne veut celle-là. »
Le trésorier national, Mark Barham, a rapporté que la Direction nationale avait un excédent de 135 077 $ à la fin de 2019, un montant de 83 821 $ de plus que ce qui avait été prévu au budget. (L’excédent avait été de 277 165 $ en 2018.) Vu l’annulation des déplacements et des évènements sportifs nationaux de 2020, et le report du congrès national à 2021, on prévoit des économies, mais elles seront contrebalancées par la baisse de 5 pour cent que l’on prévoit dans les revenus liés à l’adhésion. Pour contrer cela, le budget de mercatique de la Direction nationale pour 2020 a été augmenté de 140 000 $ qui seront consacrés à des efforts accrus pour encourager les nouvelles adhésions et les renouvellements : en particulier, davantage d’annonces – pour les renouvellements et le programme de rabais pour groupes MemberPerks – en ligne et en format imprimé.
Le président du Comité de l’adhésion, Bruce Julian, a déposé une recommandation en vertu de laquelle les nouveaux membres qui souhaitent se joindre à la Légion par la voie du portail en ligne pourraient choisir la filiale à laquelle appartenir. Cela dit, les filiales pourraient refuser d’y participer.
M. Julian a déclaré que la croissance de l’adhésion en ligne a été modérée, principalement parce que la plupart des candidats préfèreraient se joindre à une filiale en particulier, mais le système actuel les inscrit à la filiale Dominion. (Ils peuvent apporter leur numéro d’adhérent à une filiale locale et demander un transfert ultérieurement.) Soixante-quinze pour cent des candidats (7 400 personnes en 2019) annulent leur processus de demande en ligne quand ils s’aperçoivent que c’est pour la Direction nationale et non pas une filiale locale.
La fonction de refus de participation a été débattue : l’exclure démontrerait la solidarité nationale, et les filiales pourraient passer les candidats au crible comme d’habitude; l’inclure augmente-rait sa probabilité d’adoption au congrès national en 2021. Elle a été retirée et la motion, adoptée.
« Cette motion aurait dû être présentée il y a des années, a déclaré le président sortant, Dave Flannigan. Elle donne la possibilité de se joindre en ligne à une filiale, quel que soit l’endroit du pays où l’on habite. »
Angus Stanfield, président du Comité du Coquelicot et Souvenir, a présenté une recommandation préconisant que les revenus provenant des dons faits au coquelicot numérique aillent à la Fondation nationale Légion afin que les donateurs puissent obtenir des reçus à des fins fiscales.
Il s’en est suivi un débat vigoureux, où les partisans ont fait valoir que cela ferait affluer les dons et que la LRC et la Fondation s’en trouveraient mieux. Les opposants ont fait valoir que cela menacerait la viabilité de la LRC, soulèverait des questions sur la façon dont ces fonds sont administrés, et conduirait à des plaintes que les bénéfices du coquelicot numérique ne vont pas aux filiales locales. La motion a été rejetée, 13 à 6, lors d’un comptage des votes individuels. Mais on ne s’en est pas tenu là de la question.
À la lumière de courriels envoyés pendant la nuit et de la cogitation, le président du CEN, Bill Chafe, a permis que la motion soit débattue de nouveau (ce qui est permis au cours de la même réunion).
Cette fois-ci, la discussion a porté sur la façon dont la LRC contrôlerait l’utilisation de l’argent du Fonds du coquelicot lorsque les revenus du coquelicot numérique arrivent à la Fondation. On a garanti au CEN que cela ne diviserait pas le Fonds du coquelicot en deux éléments et que cela augmenterait les fonds qui y sont versés. La motion a été adoptée, 12 à 6 (il y a eu une abstention), lors d’un comptage des votes individuels à nouveau.
En tant que président du Comité des anciens combattants, des services et des ainés, M. Julian a demandé au CEN d’approuver la diffusion du Plan d’action de la LRC pour la prévention et l’élimination du problème de l’itinérance parmi les anciens combattants « Leave the Streets Behind » (laisser la rue derrière soi) 2020-2025.
Les lignes directrices du plan ne sont pas obligatoires; elles ont été mises au point pour servir de guide à l’adoption ou à la complétion des programmes pour les sans-abri que les divisions ont déjà en place. (L’ébauche de la stratégie nationale d’ACC sur l’itinérance des anciens combattants, Coming Home—A Strategy to Prevent and End Veteran Homeless in Canada [Rentrer chez soi—stratégie pour prévenir et mettre fin à l’itinérance au Canada, NDT], n’a pas encore été approuvée.) La motion a été adoptée.
Le CEN a également ratifié un autre versement de 100 000 $ du Fonds du coquelicot pour la deuxième année du financement de trois ans servant à appuyer le Project Trauma Support (PTS), programme conçu pour les personnes vivant avec le TSPT, y compris le préjudice moral. Les fonds doivent être libérés après la COVID-19, lorsque le PTS reprendra ses cohortes. (Vingt membres actifs / anciens combattants ont fait partie de la cohorte 2019.)
Le CEN s’est penché sur une proposition de devenir partenaire stratégique de BridgeClimb Montréal relativement à son initiative visant à créer une attraction touristique sur le pont Jacques-Cartier qui enjambe le fleuve Saint-Laurent. L’entreprise guide des clients qui grimpent des structures de pont en sécurité. L’entreprise exploite trois autres attractions d’escalade de pont, à Sydney et à Brisbane, en Australie, et à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Des questions de sécurité, de responsabilité et d’assurance ayant influencé le débat, la proposition a été refusée.
Dans le cadre des affaires nouvelles, une demande a été faite pour que la LRC appuie la Royal New Zealand Returned et Services Association (RNZRSA). En raison de la pandémie, la RNZRSA a dû annuler la Journée commémorative de l’Anzac, prévue le 25 avril, et l’appel de fonds de la Journée du coquelicot 2020, lequel aurait levé les fonds servant à financer les soins de bienveillance dont les anciens combattants ont grand besoin. (L’appel de fonds de la Journée du coquelicot de 2018 avait récolté 1,7 million $.) Le CEN a voté à l’unanimité une motion visant à fournir 250 000 $ du Fonds du coquelicot pour appuyer l’appel de fonds de la Journée du coquelicot de 2020 de la RNZRSA.
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