Des médailles au débarras

Trois des médailles du soldat Robert Speirs McClymont (de g. à d.) : l’Étoile de 1914-1915, la Médaille de guerre britannique et la Médaille de la Victoire de 1914-1919. Affectueusement surnommées Pip, Squeak et Wilfred.
Stephen J. Thorne

Il est facile d’oublier le service et le sacrifice d’un ancien combattant.

Il se peut que l’ancien combattant lui-même n’en parle pas, peut-être pour éviter des souvenirs douloureux ou pour épargner les horreurs de la guerre à ses proches, et cet important chapitre de l’histoire de la famille se perd. Cela explique peut-être pourquoi à Winnipeg, au début des années 2000, des médailles de la Première Guerre mondiale ont failli être mises au rebut.

Une famille débarrassant un appartement après un décès avait mis divers objets dont personne ne voulait dans des boites et invité les autres résidents à se servir.

Un voisin prit une petite boite contenant un écusson où étaient inscrites les initiales KOSB et quatre médailles, dont trois de la Première Guerre mondiale. Jetées par erreur, pensa-t-il, mais un membre de la famille du défunt lui dit que personne n’en voulait. Il les garda, ne sachant quoi en faire.

Le revers de la Médaille de la Victoire et le revers de la Médaille du service Imperial décernée pour 25 années de service dans la fonction publique.
Trinity Mirror

Douze ans plus tard, il rencontra par hasard Dave Flannigan qui était alors président national de la Légion royale canadienne. Il lui raconta l’anecdote et lui remit les médailles.

Elles avaient été décernées au soldat Robert Speirs McClymont du King’s Own Scottish Borderers (KOSB) dont les débuts remontent à 1689.

Il s’agissait d’une Étoile de 1914-1915, d’une Médaille de guerre britannique et d’une Médaille de la Victoire de 1914-1919, un trio surnommé Pip, Squeak et Wilfred en l’honneur de personnages d’une bande dessinée populaire de l’époque.

La quatrième était la Médaille du service impérial qui avait été décernée dans les années 1950 aux fonctionnaires qui prenaient leur retraite après 25 ans de service.

la Médaille du service Imperial.
Mirrorpix

Nos recherches nous ont permis d’approfondir un peu plus leur histoire. Un certain Robert Speirs McClymont naquit à Minnigaff, en Écosse, en 1894. Une personne du même nom s’enrôla dans le KOSB dans la région de Dumfries et Galloway. Son matricule régimentaire était le 909.

« Malheureusement, très peu de dossiers des bataillons territoriaux ont survécu, nous dit Ian D. Martin du Musée régimentaire du KOSB. La clé de leur système de numérotation a été perdue. » Et avec elle, la date de l’enrôlement de McClymont.

Selon la carte de ses médailles, le 5e Bataillon du KOSB (Dumfries et Galloway) dont il faisait partie débarqua à Gallipoli le 10 juin 1915. Ce bataillon avait été mobilisé en aout 1914.

En janvier 1916, le bataillon fut déployé en Égypte, où McClymont fut transféré à l’Imperial Camel Corps puis au Corps of Hussars. Un article publié sur greatwarforum.org note qu’il fut blessé à la deuxième bataille de Gaza, le 19 avril 1917.

Flannigan s’applique à faire revivre l’histoire de McClymont. Il la raconte chaque fois qu’il prend la parole dans une école de Terre-Neuve-et-Labrador ou à un événement de la Légion quelque part au pays.

« Je me suis mis à penser à tous les événements qui se sont produits pour que les médailles me parviennent, dit-il. Je n’ai rien à voir avec ce monsieur, mais j’ai l’impression que cet ancien combattant m’a choisi en tant que conservateur de son souvenir. »


Conseils pour PRÉSERVER les ARTÉFACTS MILITAIRES

Entreposer les photos, les lettres et les documents à plat dans une boite solide.

Protéger les papiers dans des chemises de polyester.

Ne pas utiliser de colle, de ruban adhésif, ni d’album autocollant.

Tenir les photos et les papiers à l’écart de la lumière pour ralentir la décoloration.

Ranger ou afficher les articles importants loin des bouches de chauffage ou de climatisation.

Ne pas entreposer les artéfacts dans un hangar, dans un garage, dans un grenier, ni dans un sous-sol où les changements de température et d’humidité risquent de les endommager.

Se tenir au courant des changements technologiques pour assurer l’accès aux copies numériques.

L’Institut canadien de conservation offre d’autres conseils aux familles et aux conservateurs désireux de préserver des artéfacts ou des souvenirs militaires : www.canada.ca/fr/institut-conservation/services/soin-objets.html.

Confier les articles à un musée, à une filiale de la Légion, à une société historique ou à une association régimentaire qui peut les exposer.

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