George-Étienne Cartier : le bras droit de Macdonald

George Etienne Cartier.
McCord Museum

Les Canadiens savent tous qui était sir John A. Macdonald, notre premier premier ministre et l’un des pères de la Confédération. On comprendra que, 150 ans après, on oublie les autres. George-Étienne Cartier était un de ces fondateurs; celui que beaucoup voyaient comme le bras droit de Macdonald.

D’aucuns pensent que Cartier, né à Saint-Antoine-sur-Richelieu le 6 septembre 1814, était un descendant du fameux explorateur Jacques Cartier, mais il y a lieu d’en douter. Il fut admis au barreau en 1835 et, peu de temps après, il rejoignit les Fils de la Liberté, groupe radical qui combattit les Britanniques pendant la rébellion de 1837. Pour sa part dans cette bataille, il fut accusé de trahison et s’exila aux États-Unis. Mais cet exil fut de courte durée : six mois après, il reprit la pratique du droit au Canada.

Cartier fit son entrée en politique en 1848, lorsqu’il fut élu à l’Assemblée législative de l’Union du Canada, et devint rapidement l’un des politiciens les plus influents du pays. Son premier partenariat avec Macdonald fut noué en 1857, quand ils furent copremiers ministres des parlements de l’Union. C’est alors que Cartier mit en place les bases de la Confédération.

La province du Canada était en proie à l’instabilité politique au cours des années précédant la Confédération. C’est ainsi que Cartier, Macdonald et George Brown, espérant unir les provinces de l’Amérique du Nord britannique, formèrent en 1864 la Grande Coalition.

Pendant les trois années suivantes eurent lieu trois confé-rences cruciales : à Charlottetown, à Québec et à Londres. Cartier et Macdonald participèrent aux trois. La conférence de Charlottetown vit la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et la pro-vince du Canada accepter, au moins en principe, l’union des colonies britanniques nord-américaines que l’on proposait. La Conférence de Québec déboucha sur 72 réso-lutions qui servirent de base à la constitution canadienne. L’Île-du-Prince-Édouard se retira de l’union proposée lors de la Conférence de Québec. Et finalement, c’est à Londres que le projet de loi sur l’Amérique du Nord britannique fut soumis au Parlement. Après des mois de délibérations, le 29 mars 1867, l’Acte de l’Amérique du Nord britannique recevait la sanction de la reine Victoria. Le Dominion du Canada naquit le 1er juillet suivant.

Après la Confédération, Cartier continua de jouer un rôle important dans le nouveau gouvernement fédéral de Macdonald, fut nommé ministre de la Milice et de la Défense, et fut souvent premier ministre par intérim, lorsque Macdonald était malade. En outre, la loi de l’époque permettant aux politiciens fédéraux de se présenter aux élections provinciales, Cartier fut élu au gouvernement provincial de Pierre-Joseph-Olivier Chauveau.

Cartier présida également aux négociations visant l’achat à la Compagnie de la Baie d’Hudson de la Terre de Rupert et du Territoire du Nord-Ouest, négocia la création de la province du Manitoba en 1870 et joua un rôle actif dans les négociations concernant l’entrée de la Colombie-Britannique dans la confédération, en 1871. Il présenta le projet de loi sur la construction du Chemin de fer Canadien Pacifique à la Chambre des communes.

Cartier fut battu lors des élections fédérales de 1872 à Montréal, et on lui offrit tout de suite un siège au Manitoba où il aurait été député de Saint-Boniface à la Chambre de communes. Cependant, il ne se rendit pas au Manitoba. À la place, il se rendit à Londres dans l’espoir de trouver remède à sa maladie rénale chronique. Son voyage fut malheureusement infructueux, et il mourut à Londres, le 20 mai
1873, à l’âge de 58 ans.

Le legs de Cartier perdure encore aujourd’hui. Il était le cerveau du mouvement de la Confédération et la voix principale de la communauté franco-canadienne, et il joua un rôle prépondérant dans l’entrée du Manitoba et de la Colombie-Britannique dans la Confédération. Macdonald a peut-être été le premier premier ministre du Canada, mais Cartier était sa force motrice, et celle du Canada entier.

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