Jean-Baptiste Arthur Brillant est né à Assemetquaghan, Québec, le 15 mars 1890. Son père était Joseph Brillant, employé à l’entretien de chemins de fer, et sa mère était Rose-de-Lima Raiche. Il a étudié au Collège de Saint-Joseph à Memramcook, Nouveau-Brunswick, et a ensuite étudié au Séminaire de Rimouski en 1904-1905. Après ses études, il a été opérateur de télégraphe pour une société de chemins de fer. Il s’est également engagé comme volontaire dans le 89e Régiment (Temiscouata et Rimouski).
Au cours de la Première Guerre mondiale, à la suite des lourdes pertes subies par le 22e Bataillon, seule unité d’infanterie canadienne-française à servir au champ de bataille, le 189e Bataillon d’infanterie a été mobilisé pour le renforcer. Le major Philippe-Auguste Piuze, qui a organisé le 189e Bataillon, a fait appel au 89e Bataillon et Brillant a décidé de l’accompagner.
En mars 1916, M. Brillant a quitté son poste d’opérateur de télégraphe, désireux de se joindre au Corps expéditionnaire canadien, et on
dit qu’il aurait déclaré avoir 13 ans de service à son actif. Il a été affecté au 69e Bataillon d’infanterie à son arrivée à Liverpool, au début du mois d’octobre, puis il a été muté au 22e Bataillon à la fin du mois, quand il est arrivé en France.
Bien que le temps qu’il a passé au front ait été relativement calme pour lui au début, il a participé à l’attaque de la crête de Vimy du 9 au 12 avril 1917. Il a été hospitalisé peu de temps après, ayant contracté la fièvre des tranchées. Ensuite, en juillet, il a de nouveau été hospitalisé, cette fois jusqu’en septembre.
En mai, il a écrit à un oncle que les choses s’activaient. Pendant la nuit du 27 au 28 mai, il a été appelé à prendre un avant-poste défendu par deux mitrailleuses et environ 50 hommes. Il est parti aux trousses de cinq hommes qui s’enfuyaient, en a mis quatre hors de combat et a capturé le cinquième qui a fourni au bataillon de précieux renseignements. Il a poursuivi le combat malgré des blessures subies pendant l’attaque. Ses actions lui ont valu la Croix militaire, laquelle lui a été décernée le 16 septembre.
Le matin du 8 aout, au début de la bataille d’Amiens, son bataillon se trouvait près de Méharicourt, en France. Il s’est précipité sur un poste de mitrailleuses ennemi et l’a capturé, tuant deux des défenseurs de ses propres mains. Malgré la blessure qu’il avait subie pendant l’attaque, il a refusé de se replier et a continué de se battre le lendemain, lors de l’attaque de Vrély. Le lieutenant Brillant et deux de ses hommes ont capturé 15 mitrailleuses et fait 150 prisonniers, et il a été blessé encore une fois. Refusant encore de quitter le front, il a mené une charge de plus, courant 600 mètres vers les canons allemands qui tiraient sur son bataillon. Il a été blessé une troisième fois mais a continué sur 200 mètres avant de s’effondrer.
Il est mort le lendemain, le 10 aout, et sa dépouille a été portée en terre au cimetière militaire de Villers-Bretonneux. Il avait 28 ans. La Croix de Victoria lui a été décernée à titre posthume le 27 septembre.
Cette dernière a été présentée à son père, à Rimouski, le 16 décembre 1918, par le duc de Devonshire, gouverneur général du Canada. Aujourd’hui, cette médaille est exposée avec sa Croix militaire et ses autres médailles au musée du Royal 22e Régiment, à la Citadelle de Québec. De la terre de sa tombe est également enfouie dans les murs de la Citadelle, avec de la terre de celle de Joseph Kaeble, le seul autre membre du Royal 22e Régiment à qui a été décernée la Croix de Victoria pendant la Première Guerre mondiale.
Aujourd’hui, on honore la mémoire du lieutenant Brillant partout dans la province de Québec. À Montréal, on trouve le parc Jean-Brillant, où un monument lui est dédié ainsi qu’une filiale de la Légion royale canadienne qui porte son nom.
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