Le Régiment Royal de Montréal : une unité qui n’abandonne pas

Les origines du Régiment Royal de Montréal remontent au début de la Première Guerre mondiale. Trois régiments de miliciens de Montréal servent à la formation du 14e Bataillon, CEC, autorisé le 1er septembre 1914 pour prendre part à l’effort de guerre. Ils sont 983 hommes et 32 officiers qui quittent Montréal pour se rendre au camp d’entraînement de Valcartier, puis pour la Grande‑Bretagne les 27 et 29 septembre de la même année.

Le Régiment arrive en Grande‑Bretagne en octobre, et il reçoit son premier honneur de bataille peu après, Ypres, pour sa résistance lors de la première utilisation du gaz moutarde par l’armée allemande. Ypres n’est que le premier des honneurs de guerre que le régiment reçoit pendant la guerre. Il fait partie intégrante des unités qui combattent en France et en Flandres, guerroyant à travers les tranchées sanglantes et horribles qui marquent la Première Guerre mondiale. Six-mille soldats du Régiment sont envoyés au combat, et parmi eux, 75 % sont blessés et 1 192, tués.

Pendant la Première Guerre mondiale, la Croix de Victoria, honneur militaire le plus insigne, est décernée à deux soldats du Régiment Royal de Montréal.

Le 25 avril 1915, le capitaine Francis Scrimger dirige l’évacuation de blessés à Ypres, et il s’occupe lui-même de celui d’un officier grièvement blessé. Quand il est obligé de s’arrêter, il reste aux côtés de l’officier, malgré les coups de feu, jusqu’à ce qu’on arrive à son aide. Pour sa vaillance, Scrimger est décoré de la Croix de Victoria.

Le lieutenant George McKean reçoit la Croix de Victoria pour les actions auxquelles il s’engage les 27-28 avril 1918 près de la commune française de Gavrelle. Il est à la tête d’un détachement de surveillance quand il tombe sur une tranchée défendue par des soldats allemands. Il court vers eux et se jette dans la tranchée où il tue deux soldats ennemis, puis il poursuit sur sa lancée, capturant une deuxième tranchée, tuant deux autres Allemands et en capturant quatre autres ainsi que deux postes de mitrailleuse.

 

 

Après l’armistice, le Régiment est le premier des régiments de l’Empire britannique à recevoir des drapeaux consacrés en territoire conquis après une campagne réussie. Il est l’une des deux unités canadiennes ainsi honorées. Le bataillon est dissout le 15 septembre 1920.

Au retour au Canada, le 58e Régiment, Westmount Rifles, offre son manège militaire au Régiment Royale de Montréal pour qu’il continue à exister. Le manège, situé rue Sainte‑Catherine, à Westmount, au Québec, est loué au régiment pour 99 ans, au prix de 1 $ par année. Le régiment emménage au manège en décembre 1925 et il demeure encore aujourd’hui.

Le Régiment est mobilisé à nouveau en 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, et 1er Bataillon part pour la Grande‑Bretagne en décembre. On s’aperçoit vite qu’il en faut un deuxième. Le 2e Bataillon est formé au printemps de 1940. Quatre honneurs de bataille sont décernés au Régiment au cours de la guerre, qui a combattu surtout en France et en Europe du Nord Ouest. Le régiment a deux unités sur le terrain, parmi les Troupes de la Première Armée canadienne en France, jusqu’en été 1944, et il passe le reste de la guerre en Europe du Nord-Ouest. Les unités sont dissoutes en automne 1945.

Le 1er juin 1945, une autre composante de la force active du Régiment est mobilisée pour le service au Pacifique, comme partie de la 6e Division d’infanterie canadienne, troupe de reconnaissance (le Régiment Royal de Montréal), CAC, CASF, et il reçoit une nouvelle désignation le 2 aout 1945. Cette troupe est démantelée le 1er novembre 1945.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Croix militaire est décernée au major Robert Schwob pour ses actions lors de l’assaut du canal Léopold, le 6 octobre 1944. Après des heures de combats intenses, durant lesquels périssent presque tous les officiers et sous‑officiers de son unité, Schwob prend le commandement et tient la tête de pont malgré les contrattaques incessantes. Il commande le flanc gauche pendant trois jours et deux nuits de combats violents où le nombre de victimes monte en flèche. La tête de pont est tenue pendant ces jours et ces nuits grâce à la détermination du major Schwob, à la suite de quoi il est décoré de la Croix militaire.

 

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Régiment Royal de Montréal a servi dans pratiquement tous les théâtres d’opération auxquels a participé le Canada : Corée, Chypre, Égypte, Bosnie, Soudan. En outre, ses soldats ont servi au Canada, entre autres, au cours de la crise d’octobre, de la crise des missiles de Cuba, et de la crise de verglas de 1998. Le Régiment a également pris part aux opérations en Afghanistan entre 2002 et 2014. Le Régiment Royal de Montréal est également la première unité à être officiellement reconnue comme étant unité bilingue par le Commandement du Québec en octobre de 1968.

À la suite de ses plus de 100 ans de service, le Régiment Royal de Montréal est partie intégrante de l’histoire non seulement de Montréal, mais du Canada. Ayant participé à presque toutes les missions de combat dont le Canada a fait partie, il contribue aux opérations encore aujourd’hui à travers le monde. Le Régiment a prouvé que l’adversité ne le fera pas reculer et, quelles que soient les circonstances, il ne laissera jamais tomber le Canada.

 

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