Un championnat de curling serré

Le championnat national de curling a été une bataille classique, du 18 au 23 mars, à Saskatoon, quand deux équipes, toutes deux nouvelles au tournoi de la Légion, se sont mesurées lors d’une partie des plus serrées le dernier jour des jeux.

Le matin du premier jour, tout a commencé par la couture traditionnelle des écussons et la réunion des capitaines, et puis il y a eu une petite cérémonie de dépôt de couronnes à la filiale Nutana, suivie par la cérémonie d’ouverture au Nutana Curling Club. La présidente nationale, Pat Varga, et le président du Comité national des sports, Dave Flannigan, ont déposé des couronnes et prononcé les déclarations de bienvenue.

Le tournoi, qui a eu lieu dans les trois filiales de Saskatoon (Saskatoon, Nutana et Dr. Harold Anderson Memorial TVS), avait été organisé par le Comité des préparatifs locaux présidé par Marie Schmidt.

Le début a été difficile, en ce qui concerne la logistique, car les services d’Air Canada avaient été perturbés par un personnel mécontent. Beaucoup d’équipes ont été retardées, et c’est celle de Terre-Neuve-et-Labrador qui l’a été le plus. Cette équipe, venant de la filiale de Stephenville, formée du capitaine Dennis Byrne, du troisième Barry Lomond, du second Tom Gallant et du premier Wayne Deaves, avait pris le départ le vendredi, mais elle est arrivée à Saskatoon le lundi matin bien après le début du tournoi.

Elle n’est arrivée sur la glace que peu après 11 h, un peu plus d’une heure et demie après le début des jeux. Ses adversaires de la filiale Langley qui représentaient la Division de la Colombie-Britannique–Yukon, le capitaine Darren Frycz, le troisième Steve Claxton, le second Kelly Fold et le premier Bill Nickerson, avaient gracieusement accepté d’attendre.

La filiale saskatchewannaise Meadow Lake (c’est-à-dire le capitaine Dan Mazuren, le troisième Kevin Valliere, le second Peter Mazuren, la première Dianne Sergeew et la cinquième Linda Ellenor) avait la seule équipe invaincue autre que celle de la Colombie-Britannique–Yukon. Elle avait obtenu une exemption le matin et allait essayer d’inscrire 4-0 devant Terre-Neuve en après-midi.

Nul n’a été surpris que la Saskatchewan et la Colombie-Britannique–Yukon menassent au championnat de 2012, car les deux équipes avaient battu les anciens champions lors des finales provinciales, et elles étaient arrivées au tournoi très confiantes.

Malheureusement, ces messieurs de Terre-Neuve avaient autre chose en vue. Bien qu’il leur ait fallu une manche de plus, le capitaine Dennis Byrne et son équipe ont coiffé l’équipe de Meadow Lake au poteau. Le jeu des Terre-Neuviens avait été constant et agressif, mais en réalité, ils ont aussi été aidés lors des deux dernières manches quand la Saskatchewan a eu le malheur de faire quelques mauvais choix qui ont fait glisser leurs pierres à la dérive.

Le mercredi matin, la lutte allait plein gaz. En même temps que l’équipe de la Colombie-Britannique se mesurait à celle de la Nouvelle-Écosse–Nunavut formée du capitaine Ed Comeau, du troisième Jimmy Doucet, du second Walter Coggins et du premier Pete Comeau de la filiale Weymouth, l’équipe de la Saskatchewan affrontait, deux pistes plus loin, celle du Manitoba–Nord-Ouest de l’Ontario formée du capitaine Blair Goethals, du troisième Lorne Sambrook, du second Barry Sunaert, du premier Dale Goethals et du cinquième Doug Morningstar de la filiale manitobaine Deloraine.

Tout allait bien pour la Colombie-Britannique jusqu’à la septième manche. Elle avait six pierres dans la maison et il lui suffirait d’en enlever une de la Nouvelle-Écosse avec son dernier coup pour inscrire un gros total. Malheureusement, ce dernier lancer a fini par rapprocher la pierre de la Nouvelle-Écosse du centre, et la Colombie-Britannique a fini la manche en perdant un point plutôt qu’en obtenant un score très élevé. La Nouvelle-Écosse a alors pris les devants à 5-4. La Colombie-Britannique s’est rattrapée en inscrivant deux points à la manche suivante, ce qui lui donnait 6-5. Après quelques jeux serrés, on en était à 7-7 et le capitaine de la Colombie-Britannique devait se placer sur le bouton dans une maison encombrée pour pouvoir rester dans la partie, mais sa pierre a été trop longue et la Nouvelle-Écosse réussit à s’imposer par un point d’avance.

Pendant ce temps, la Saskatchewan luttait sur la piste n˚3. Le Manitoba était en avance à 7-5 à la fin de la neuvième manche quand la Saskatchewan a inscrit deux points pour l’égalité. Bien que le Manitoba eût le marteau au début de la dernière manche, une pierre bien placée par le capitaine de la Saskatchewan, Mazuren, a provoqué une erreur chez le Manitoba et les dés étaient joués.

Ainsi, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique étaient bien en avant du peloton à 4-1 chacune, et il ne restait qu’un tour de parties à faire. Le tout se jouerait sur le dernier match du dernier jour des jeux ordinaires : la Saskatchewan contre la Colombie-Britannique.

La partie était tendue à partir de la première pierre. Après cinq manches, le score était à 4-3 pour la Saskatchewan et pas grand-chose n’avait été décidé. Après huit manches, il était à 5-5 et pas grand-chose n’avait encore été décidé. Au début de la neuvième, à 6-5 pour la Saskatchewan, la Colombie-Britannique avait le marteau et la conclusion se faisait encore attendre.

Alors qu’il ne restait que deux pierres à jouer, le capitaine britanno-colombien, Frycz, a raté la montée d’une pierre d’un poil, et ce poil lui a tout couté. La Saskatchewan avait le marqueur à l’abri d’un mur de pierres. Il restait un autre lancer à Frycz, mais c’était pratiquement impossible. C’était fini. Les joueurs saskatchewannais étaient les champions de 2012.

Après le match, le capitaine de la Saskatchewan Mazuren a parlé un peu de ce à quoi il pensait pendant cette dernière manche. « On a dû voler. On n’avait qu’un seul point d’avance — pas assez pour être assurés de la victoire — et le seul moyen de voler, c’est de tout brouiller. »

L’équipe a bien joué, ajoute Mazuren. « La force de nos lancers était bonne. »

Il est à noter que, bien que l’équipe de Mazuren soit un peu affaire de famille (son frère Peter et son épouse Dianne sont tous deux dans l’équipe), ils ne jouent pas souvent ensemble. « C’est déjà assez dur de se voir tout le temps chez nous, dit Mazuren en plaisantant, alors ce serait trop d’être toujours ensemble dans l’équipe.”

Ailleurs, il y avait encore le trophée de la deuxième place à essayer d’obtenir. L’équipe de Buckingham, au Québec (le capitaine Grant MacLennan, le troisième Robert Periad, le second Dan deWaard fils, le premier Dan deWaard père) s’était glissée à la deuxième place à côté de la Colombie-Britannique. Le jeudi matin, les deux équipes ont eu un bris d’égalité qui s’est terminé très rapidement : la Colombie-Britannique étant en avance à 10-4 après six manches, le Québec a décidé de tirer sa révérence.

Au banquet de fermeture, à la filiale Nutana, ont eu lieu les réjouissances, dont la cérémonie de remise des prix et les petits discours prononcés par Varga et Flannigan.

Tous les prix distribués et tout le monde de bonne humeur, il ne restait plus qu’à repartir chacun chez soi.

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