Éditorial : Deux victoires – une présente dans les mémoires et une passée à l’oubli

Au début du mois prochain, nous, Canadiens, célèbrerons le 95e anniversaire de la bataille constitutive de la crête de Vimy. Nous observerons un moment de silence pour nous souvenir de la victoire et du cout incroyable de cette victoire, et nous la présenterons en tant qu’évènement « bâtisseur de nation ». Mais bien que nous honorions cette incroyable réalisation, nous devrions aussi reconnaitre des parties de l’histoire qu’on oublie souvent ou dont on parle peu, et penser aux autres sacrifices canadiens qui ont eu lieu cette année-là, y compris à Passchendaele et à la bataille oubliée de la côte 70.

La victoire à Vimy a été imposante, et le 9 avril 1917 a été la journée la plus sanglante de la guerre pour le Corps canadien. Il y eut 10 500 victimes sur cette crête du Nord de la France, dont presque 8 000 au cours des deux premiers jours de la bataille qui a duré quatre jours. Presque 3 600 d’entre elles furent mortelles. Quand les combats prirent fin, un grand nombre des soldats épuisés comprirent ce que la victoire signifiait, mais ils passèrent leurs premières heures ou journées à réfléchir, pas vraiment à ce qui avait été gagné et à ce que cela représentait pour le Canada, mais aux amis qui étaient morts ou qui avaient disparu.

Pour comprendre Vimy, il est important de reconnaitre les innovations, les nouvelles tactiques, l’entrainement et la préparation intenses qui ont fait d’un plan ce que les Français appelaient « le cadeau de Pâques du Canada aux alliés ». C’était le moment pour les Canadiens de briller, mais il est important aussi de prendre note que les forces britanniques ont fortement appuyé l’attaque. Les historiens disent que la bataille n’aurait pas été remportée sans le soutien logistique et l’artillerie de l’Empire et la puissance d’attaque d’une de ses brigades. En général, Vimy a été une grande victoire canadienne, une victoire qui fut un point culminant dans la vie du Corps canadien. Entre avril 1917 et la fin de la guerre, en novembre 1918, les Canadiens n’ont perdu aucune opération offensive majeure.

L’historien Tim Cook a écrit plusieurs comptes rendus excellents sur l’expérience canadienne à la Grande Guerre et nous sommes heureux de son retour dans nos pages. Son article de fond, qui commence à la page 4, est une bonne façon de souligner l’anniversaire de Vimy cette année. Il nous offre aussi l’occasion d’en apprendre davantage au sujet d’une autre bataille importante de 1917, une bataille dont on n’entend guère parler. La côte 70 fut l’un des combats les plus difficiles qu’ont livrés les Canadiens, mais rares sont les gens qui en connaissent l’importance, et encore plus rares sont ceux qui savent qu’elle a été conçue et menée presque entièrement par des Canadiens. Si la côte 70 avait été une réalisation états-
unienne, Hollywood en aurait fait des films, et on pourrait dire la même chose d’autres batailles canadiennes encore moins bien connues.

Souvenons-nous de la crête de Vimy et soyons-en fiers, mais commémorons aussi ceux qui sont morts aux champs moins connus.

=======

Les femmes ont pris leur place dans l’armée

Le Service féminin de la Marine royale du Canada (Wrens) fut institué en 1942. En 2012, nous fêterons donc les 70 ans de la présence des femmes au sein des trois sections de l’armée. En 1941, des divisions avaient été formées dans l’armée et dans l’aviation : le Service féminin de l’Armée canadienne (CWAC) et l’Aviation royale du Canada (Division des femmes). En tout, 45 423 femmes se sont enrôlées dans les forces pendant la Seconde Guerre mondiale. Leurs efforts ont contribué de façon importante à l’aboutissement heureux de cette guerre.

Les femmes font partie de l’armée canadienne depuis l’établissement du Saskatoon Field Hospital, en 1885. Pendant la Première Guerre mondiale, le Canada comptait 3 141 infirmières, dont 2 504 sont allées travailler dans les hôpitaux militaires en Angleterre, en Égypte, en Grèce et au front de l’ouest.

Aujourd’hui, les Forces canadiennes se considèrent chefs de file mondiaux en ce qui concerne la proportion de femmes dans leurs rangs et dans les régions où elles servent. Mais cela n’a pas été facile. Le ministère de la Défense nationale a mené des études dans le cadre du Programme d’emploi des femmes dans les postes liés au combat lorsque la Loi canadienne sur les droits de la personne et la Charte canadienne des droits et libertés ont été adoptées, dans les années 1970 et 1980. En conséquence, tous les emplois militaires ont été accessibles aux femmes en 1989, à l’exception de ceux du service sous-marin. Cette dernière barrière n’est tombée qu’en 2001.

Il y a eu des premières mémorables tout au long du parcours. Sheila Hellstrom fut la première femme brigadière-générale en 1988, Heather Erxleben fut la première femme soldate de combat de la force régulière en 1989, la capitaine Maryse Carmichael fut la première femme pilote de l’équipe de démonstration d’acrobatie aérienne Snowbirds en 2001 et, tristement, la capitaine Nichola Goddard fut la première femme soldate tuée au combat en 2006.

La plus grande organisation canadienne d’anciens combattants, la Légion royale canadienne, est toujours fière d’appuyer les femmes qui portent l’uniforme. On espère que le jalon des 70 ans rappellera leur service et leurs sacrifices à tous les Canadiens.

Search
Connect
Listen to the Podcast

Leave a Reply