Bien recevoir la collectivité à la filiale Chomedey

La filiale Chomedey de Laval, au Québec, a une formule élémentaire pour maintenir la stabilité du sociétariat : recevoir la collectivité entre ses murs pour s’amuser.

Une collectivité au nord de Montréal, « c’est un endroit où les gens peuvent se faire de nouveaux amis », dit le président, Christopher Wheatley. Les gens viennent lancer quelques fléchettes, jouer un peu au billard ou à quelques parties de cribbage, gouter au souper régulier du dimanche soir et danser; et certains deviennent membres.

« Je ne sais combien de membres nous avons recrutés grâce au souper dansant au cours des années, dit-il. La première fois que nous avons organisé la ligue de fléchettes de l’après-midi, 20 personnes sont venues et je pense que quatre sont devenues membres. »

Don Paradis, officier d’entraide, est d’accord avec lui. « Nous avons ouvert nos portes à tous, et nous avons réussi à empêcher le déclin du sociétariat. »

La filiale Chomedey, à l’instar de beaucoup d’autres, avait été instituée dans l’enthousiasme, mais, par la suite, elle fut menacée par la diminution du nombre de ses adhérents. Quand une charte lui a été accordée, en 1963, il n’y avait que 17 membres et pas d’endroit qui lui appartienne en propre, mais elle réussit à louer un local au bout de deux ans. Elle prit de l’ampleur au point où, peu après, les locaux qu’elle louait rue Principale ne lui suffisaient plus et, en 1972, elle avait amassé assez de fonds pour l’achat d’un édifice à deux étages au 2000 du boulevard Curé-Labelle.

Cependant, une décennie plus tard, les finances n’étant pas aussi roses, elle vendit son édifice en 1986, loua des locaux du nouveau propriétaire, et investit la recette de la vente. Mais « nous n’avons jamais déménagé », dit le président sortant, Howard Tyers.

Quand le nouveau propriétaire déclara faillite, en 1992, la fi­liale racheta l’édifice presque au même prix qu’elle l’avait vendu, et elle put profiter de l’intérêt touché pendant que ses fonds se trouvaient dans un compte à intérêt élevé.

La filiale loue maintenant le rez-de-chaussée, ce qui lui donne suffisamment de capital pour payer l’impôt foncier. Les membres ont fini de payer l’hypothèque en 1999. Au deuxième étage, la filiale a assez d’espace pour une grande cuisine, des bureaux, un entrepôt, une bibliothèque, une salle de réception de 2 500 pieds carrés et un vaste lieu de détente.

Helga Vézina a été témoin de bien des modifications à la fi­liale depuis qu’elle s’est inscrite aux dames auxiliaires (DA), en 1975, un an après que son mari eut adhéré à la filiale. « J’ai vu beaucoup de projets, dit-elle. À un moment donné, les choses n’allaient pas très bien, mais ça va bien maintenant. »

L’adhésion est aussi une affaire de famille pour les sœurs Claudette et Janet Adams, qui sont devenues dames auxiliaires au milieu des années 1990. Claudette était présidente en 2000. Comme Vézina, elles sont devenues membres de la filiale dix ans après, quand le sociétariat des DA est devenu trop petit.

Claudette règne encore dans la cuisine, où, avec l’aide d’une poignée de bénévoles enthousiastes, elle s’occupe des soupers du dimanche pour 60 à 80 personnes. Le menu est différent chaque semaine, et on invite un artiste musicien.

La cuisine bouillonne d’activités joyeuses quand les bénévoles se rassemblent. « On aime ça, affirme Claudette Adams. On s’amuse beaucoup, et c’est très important. On est tous des bénévoles, alors tout l’argent qu’on ramasse revient à la filiale. » Même au bar, le travail est fait par des bénévoles.

La filiale a beaucoup de projets en cours : elle appuie les bonnes œuvres locales, les groupes de jeunes, les scouts et les cadets, et elle contribue aux hôpitaux de l’endroit. Elle a organisé des collectes de fonds pour les œuvres de la communauté, y compris Le Réseau Enfants Retour Canada, la Starlight Foundation et la Société Alzheimer.

Les activités des membres ont changé au cours des années. Dans les années 1980, il y avait les quilles, les équipes de baseball et les « danses associées » populaires, appelées ainsi parce qu’elles attiraient les membres associés, plus jeunes, qui aimaient la musique rock forte. Le programme de sports des membres d’aujourd’hui comprend le jeu du huit, le bridge, le golf, les fléchettes et le cribbage.

La filiale a organisé les championnats de fléchettes provinciaux une fois et les Championnats nationaux de cribbage deux fois. Brigitte Bourbonnière, une des organisatrices de l’épreuve de cette année, qui s’occupe de la ligue de cribbage de la filiale depuis 2008 a recruté des joueurs jusqu’à ce que la ligue compte environ 70 joueurs. « Bien entendu, ils ne viennent pas tous à chaque réunion », dit-elle, mais il y en a suffisamment pour qu’on ait une bonne compétition chaque semaine.

Toutefois, c’est le service aux anciens combattants et le respect de la tradition commémorative qui motivent la filiale. Plus d’une demi-douzaine de membres vont voir, chaque mois, quelque 400 anciens combattants à l’Hôpital Ste-Anne de Ste-Anne-de-Bellevue. « Nous visitons toutes les pièces de tous les étages », et nous distribuons des gâteries, dit Paradis. L’invitation de deux dizaines d’anciens combattants de Ste-Anne à un repas accompagné de divertissements est un des moments les plus excitants de chaque année. On demande souvent à la filiale de fournir des gardes du drapeau à des funérailles.

La filiale est très fière de son nouveau cénotaphe qui a été dévoilé à la mairie de Laval en 2010. « Nous avons modernisé le cénotaphe original, ajouté des détails », nous explique l’ancien président, Les Stockwell.

C’était une idée de Kevin Gillan, un résident de Laval qui a déménagé à St. Marys (Ont.). Il avait été impressionné par la maçonnerie en pierre de sa nouvelle filiale et avait imaginé quelque chose de semblable à Laval. C’est ainsi qu’a commencé la collaboration interprovinciale des deux filiales séparées par 700 kilomètres. Le nouveau cénotaphe, conçu et construit en Ontario, est en granite donné par la ville, tandis que la filiale Chomedey s’est occupée des négociations avec la mairie et a coordonné le déménagement du vieux cénotaphe du 4e Bataillon au manège du Royal 22e Régiment situé à Laval.

Les élus de la localité et les représentants séniors de la Légion royale canadienne et du Royal 22e Régiment ont assisté à la cérémonie du dévoilement, qui comprenait un dépôt de couronnes, ainsi qu’au buffet qui suivit à la filiale.

Cette dernière organise aussi la cérémonie locale tous les 11 novembre. « Le Royal 22e Régiment défile avec nous », dit Paradis. Et ensuite, la filiale les reçoit à bras ouverts. « Il y en a 150 ou 200 qui acceptent de se joindre à nous » pour le buffet. Il y en a quelques-uns qui, chaque année, les gratifient en faisant augmenter le nombre de membres.

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